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Le second livre des Rois
Sondez les Écritures - 5e année

2 Rois 16

Achaz, roi de Juda

1. Un règne désastreux : versets 1-4

En contraste avec les rois d’Israël, ceux de Juda, si l’on excepte le temps de l’abominable Athalie, ont eu des règnes recueillant l’approbation de l’Éternel. En général, il s’agissait de la première partie de leur vie, ce qui met en évidence le besoin pour tout croyant d’être gardé jusqu’au bout de sa course chrétienne.

Achaz, lui, dès le début de son histoire, nous est présenté comme marchant dans la voie des rois d’Israël et non dans celle de David son père. Autrement dit, il ne s’est pas plus laissé enseigner par des exemples négatifs que par un exemple positif. Pour chacun de ces rois, la référence c’est ce que considèrent “les yeux de l’Éternel” (15. 3, 9, 18, 24, 28, 34), ces yeux qui parcourent la terre, qui voient tous les fils des hommesPsaume 11. 4 et prennent connaissance de toutes leurs œuvres. Ce que ces yeux voient et retiennent de l’histoire d’Achaz est épouvantable : il offre son fils en sacrifice par le feu à Moloch, et se conduit comme un véritable apostat.

2. Une politique étrangère habile : versets 5-9

En revanche, ce que l’histoire des hommes pourrait retenir d’Achaz, c’est qu’il a été un fin politique, et que sa diplomatie a su adroitement détourner sur la Syrie les ambitions du roi d’Assyrie, tout en le débarrassant de deux redoutables voisins.

Ces derniers, Retsin, roi de Syrie et Pékakh, fils de Remalia, roi d’Israël, apparaissent dans le chapitre 7 d’Ésaïe, en train de menacer Jérusalem. Mais ils sont détournés de leur mauvais dessein par une intervention divine annoncée par Ésaïe. Si on s’en tenait au récit de notre livre des Rois, on pourrait attribuer cette délivrance à l’habileté du roi Achaz. Il dépouille la maison de l’Éternel et celle du roi pour désintéresser Tiglath-Piléser et s’assurer de son appui contre les deux rois complices. En réalité, Ésaïe nous rappelle que tout événement comporte une face cachée qui est celle de Dieu. À travers cette délivrance, l’Éternel voulait donner le signe merveilleux de la naissance virginale du Seigneur JésusÉsaïe 7. 14. Bien que ce signe soit donné dans un triste contexte et à quelqu’un de tout à fait indigne, Dieu nous apprend qu’il est, lui, le maître du monde et de l’histoire, et que sa grande pensée, quoi qu’il arrive, est toujours la gloire de son Fils.

3. Une religion qui convient au monde : versets 10-20

L’intérêt, le pouvoir et l’argent ont scellé l’amitié entre Achaz et Tiglath-Piléser. Ces deux rois se rencontrent à Damas, capitale de l’ennemi vaincu, pour se congratuler au sujet de la victoire remportée sur les Syriens. Pas un mot de reconnaissance envers Dieu de la part d’Achaz, et nulle mention non plus du prophète qui avait annoncé l’issue de cette guerre.

Ce que retient notre récit, c’est l’impiété provocante d’Achaz. Ayant vu l’autel idolâtre de Retsin, il en envoie le modèle à Jérusalem, donnant ordre au sacrificateur Urie de l’installer à la place d’honneur dans le parvis du temple. À son retour de Damas, Achaz offre sur cet autel son holocauste, son offrande de gâteau, sa libation, ses sacrifices de prospérités ; il n’y manque que ses sacrifices pour le délit et le péché, ce qui est significatif. Actes sacrilèges imitant les institutions divines et se donnant belle apparence – le nouvel autel est plus grand que celui qu’il pousse de côté – mais qui sont un outrage à Dieu. Le grave péché d’Achaz consiste à penser qu’il peut servir l’Éternel (en offrant les sacrifices prescrits par la loi) sur un autre autel, qui plus est, copié sur un autel idolâtre et en changeant la disposition du temple ! N’est-ce pas finalement ce qu’a fait la chrétienté ?

En outre, les instructions qu’Achaz donne à Urie montrent qu’il associe tout le peuple du pays à son impiété. Quel triste exemple pour le peuple ! Car ces rois coupables nous rappellent encore une fois que, plus haute est la fonction, plus grande est la responsabilité de celui qui l’exerce. Sa défaillance aura sur ceux qui sont sous son autorité un poids moral proportionnel à l’importance de sa fonction. Cela justifie l’injonction formulée pour un temps futur, mais valable aussi pour nous aujourd’hui : “Et maintenant, ô rois, soyez intelligents” ! Psaume 2. 10

Remarquons les verbes du verset 17 : il “enleva”, il “ôta”, il “fit descendre”, il “changea” … et tout ce travail destructeur, il le fait pour satisfaire sa vanité personnelle et être par la même occasion agréable au roi d’Assyrie ! Il a désormais sa propre religion, conforme à ce qui plaît au monde et à son prince.

Ajouter et retrancher, c’est bien ce que les hommes se sont permis de faire avec la parole de Dieu. Mais n’est-il pas impressionnant que celle-ci se termine sur une menace terrible adressée à ceux qui font ainsiApocalypse 22. 18, 19 ?

2 Rois 16

1La dix-septième année de Pékakh, fils de Remalia, Achaz, fils de Jotham, roi de Juda, commença de régner. 2Achaz était âgé de 20 ans lorsqu’il commença de régner ; et il régna 16 ans à Jérusalem. Et il ne fit pas ce qui est droit aux yeux de l’Éternel, son Dieu, comme [avait fait] David, son père ; 3mais il marcha dans la voie des rois d’Israël, et même il fit passer son fils par le feu, selon les abominations des nations que l’Éternel avait dépossédées devant les fils d’Israël. 4Et il sacrifiait et faisait fumer de l’encens sur les hauts lieux, et sur les collines, et sous tout arbre vert.

5Alors Retsin, roi de Syrie, et Pékakh, fils de Remalia, roi d’Israël, montèrent à Jérusalem pour lui faire la guerre ; et ils assiégèrent Achaz ; mais ils ne purent pas le vaincre. 6En ce temps-là, Retsin, roi de Syrie, recouvra Élath pour la Syrie ; et il expulsa d’Élath les Juifs ; et les Syriens entrèrent à Élath, et ils y ont habité jusqu’à ce jour. 7Et Achaz envoya des messagers à Tiglath-Piléser, roi d’Assyrie, disant : Je suis ton serviteur et ton fils ; monte, et sauve-moi de la main du roi de Syrie et de la main du roi d’Israël qui s’élèvent contre moi. 8Et Achaz prit l’argent et l’or, ce qui s’en trouva dans la maison de l’Éternel et dans les trésors de la maison du roi, et l’envoya en présent au roi d’Assyrie. 9Et le roi d’Assyrie l’écouta ; et le roi d’Assyrie monta à Damas, et la prit, et en transporta [les habitants] à Kir, et fit mourir Retsin.

10Et le roi Achaz s’en alla à la rencontre de Tiglath-Piléser, roi d’Assyrie, à Damas ; et il vit l’autel qui était à Damas ; et le roi Achaz envoya à Urie, le sacrificateur, la forme de l’autel et son modèle, selon toute sa façon. 11Et Urie, le sacrificateur, bâtit l’autel selon tout ce que le roi Achaz avait envoyé de Damas ; Urie, le sacrificateur, le fit ainsi, en attendant que le roi Achaz revienne de Damas. 12Et le roi revint de Damas, et le roi vit l’autel, et le roi s’approcha de l’autel, et y offrit ; 13et il fit fumer sur l’autel son holocauste et son offrande de gâteau, et versa sa libation, et fit aspersion du sang de ses sacrifices de prospérités. 14Et quant à l’autel d’airain qui était devant l’Éternel, il le fit avancer de devant la maison, d’entre [son] autel et la maison de l’Éternel, et le mit à côté de [son] autel, vers le nord. 15Et le roi Achaz commanda à Urie, le sacrificateur, disant : Fais fumer sur le grand autel l’holocauste du matin et l’offrande de gâteau du soir, et l’holocauste du roi et son offrande de gâteau, et l’holocauste de tout le peuple du pays, et leur offrande de gâteau, et leurs libations ; et tu feras aspersion de tout le sang des holocaustes et de tout le sang des sacrifices sur cet autela ; et l’autel d’airain sera pour moi, afin d’y consulterb. 16Et Urie, le sacrificateur, fit selon tout ce que le roi Achaz avait commandé.

17Et le roi Achaz enleva les panneaux des bases, et ôta les cuves qui étaient dessus ; et il fit descendre la mer de dessus les bœufs d’airain qui étaient sous elle, et la mit sur un pavé de pierre. 18Et il changea, dans la maison de l’Éternel, le portique du sabbat, qu’on avait bâti dans la maison, et l’entrée extérieure du roi, à cause du roi d’Assyrie. 19Et le reste des actes d’Achaz, ce qu’il fit, cela n’est-il pas écrit dans le livre des chroniques des rois de Juda ? 20Et Achaz s’endormit avec ses pères, et fut enterré avec ses pères dans la ville de David ; et Ézéchias, son fils, régna à sa place.

Notes

ahéb. : sur lui.
bou : pour que j’y pense.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)