Quelle touchante conversation entre Élie et Élisée ! Élie, plein de sollicitude, s’adresse à Élisée : “Demande ce que je ferai pour toi” (verset 9).
Le Seigneur a pensé aux siens avant de les quitter. Mais, connaissant leur manque d’intelligence, il ne les place pas devant une pareille décision ; il leur dit : “Je prierai le Père” ; il fait des demandes pour euxJean 14. 16.
Salomon avait déjà été placé devant un choix semblable, lorsqu’il est monté sur le trône1 Rois 3. 5.
Comme Salomon, Élisée, sentant sa faiblesse et la lourde responsabilité qui lui incombe de succéder à Élie, demande une double mesure de son esprit sur lui. Combien le désir qu’il exprime est pour la gloire de Dieu ! Que le Seigneur nous rende intelligents dans les demandes que nous lui adressons ! Qu’elles soient toujours pour sa gloire !
“Si tu me vois” (verset 10), répond Élie. Après avoir reçu du Seigneur la promesse qu’il enverrait le Saint Esprit, les disciples ont vu son élévation au cielActes 1. 8, 9. L’envoi du Saint Esprit est la conséquence de l’exaltation de Christ dans la gloire. Par lui nous pouvons contempler Christ dans la gloire et entrer dans les bénédictions liées à sa résurrectionJean 16. 14. Ce fut la part d’ÉtienneActes 7. 55, 56 ; que ce soit la nôtre2 Corinthiens 3. 18 ! Dans la mesure où nous voyons Christ dans la gloire, nous pourrons marcher dans la puissance du Saint Esprit. La qualité de notre service dépend de la qualité de notre communion avec lui.
Son désir est exaucé : Élisée le voit. Élie a opéré sept miracles et quatorze sont relatés dans l’histoire d’Élisée. Le service d’Élisée aura un double caractère : d’abord le jugement (2. 24), c’est la suite de celui d’Élie, mais surtout un caractère de grâce à l’égard de ceux qui seront fidèles en Israël. Ce service préfigure la manière dont Dieu agira après l’enlèvement de l’Église.
“Ils allaient, marchant et parlant” : si l’exemple d’Abraham et Isaac allant les deux ensembleGenèse 22. 8 nous parle de la communion du Père avec son Fils, nous avons ici une image de notre communion avec le Seigneur alors que nous sommes encore sur la terre. Dans ce récit, nous trouvons en effet trois fois cette expression “eux deux” (versets 6, 7, 8).
Hénoc et Élie sont les deux hommes qui ont été enlevés sans passer par la mort ; ils préfigurent les croyants qui seront ravis par le Seigneur à sa venue1 Thessaloniciens 4. 17.
“Ils se séparèrent l’un de l’autre” : Quelle tristesse aussi pour les disciples lorsque le Seigneur leur annonce son départJean 16. 6 !
“Mon père ! mon père !” : ce terme de père parle à la fois d’affection et d’autorité. Élisée exprime ce qu’Élie avait été pour lui.
“Il ne le vit plus” : nous ne connaissons plus Jésus selon la chair2 Corinthiens 5. 16, 17, mais le Saint Esprit le montre à notre foiJean 16. 16.
“Il déchira… ses vêtements” : Tout ce qu’Élisée a pu être avant cet événement disparaît pour toujours. Il s’empare du manteau d’Élie, s’identifiant à lui. Le croyant est identifié à Christ dans sa mort, mais aussi dans sa résurrectionRomains 6. 5.
Frappant les eaux, Élisée voit le fleuve de la mort s’ouvrir devant lui, et peut le franchir. S’appropriant la victoire de Christ sur la mort, le croyant peut expérimenter cette vie de résurrection avec Christ.
Quel encouragement de réaliser aussi que, si ceux qui nous ont précédés ne sont plus et nous manquent, la puissance qui les a fait marcher reste à notre disposition. Élisée passa. Les disciples ont peut-être regretté que Moïse et Élie disparaissent sur la montagne de la transfiguration. Pourtant, celui qui reste avec eux est suffisant pour chacun de ses rachetésMarc 9. 8.
Désormais seul, Élisée retourne en Israël pour y exercer un ministère marqué par la grâce. Ses pas le conduisent à trois des quatre endroits qu’il avait visités en compagnie d’Élie : le Jourdain (verset 14), Jéricho (verset 18), Béthel (verset 23).
Si nous sommes associés à Christ dans sa résurrection, nous avons aussi un service à accomplir dans le monde.
Les fils des prophètes sont des images du résidu composé des croyants juifs qui, après l’enlèvement de l’Église, reconnaîtront Christ comme leur Messie. Ils discernent qu’Élisée succède à Élie, mais leurs pensées restent terrestres. Elles ne s’élèvent pas au-dessus du sommet des montagnes où, à leur avis, l’Esprit de l’Éternel aurait emporté Élie. On compte alors sur les capacités humaines, et cinquante hommes vaillants sont envoyés. L’homme voudrait intervenir dans un domaine qui dépasse sa compréhension et ses compétences. Ils envoient à la recherche d’Élie autant d’hommes qu’Achazia en avait envoyé pour s’opposer à Élie (chapitre 1).
Élisée les dissuade d’intervenir, mais devant leur insistance, il cède. Si nous ne nous soumettons pas avec foi à la pensée de Dieu, nous ferons l’expérience pénible (trois jours de recherches), que nos pensées et nos efforts sont vains.
D’un point de vue prophétique, le résidu juif ne sera pas convaincu d’emblée de la résurrection de Christ, manifestant la même incrédulité que ThomasJean 20. 24-29. Ce n’est qu’après une douloureuse recherche qu’ils “regarderont vers celui qu’ils ont percé” Zacharie 12. 10.
Le premier miracle qu’opère Élisée est un miracle de grâce. Jéricho est marquée par la malédiction prononcée par JosuéJosué 6. 26.
L’emplacement est bon ; le monde extérieurement est plaisant ; mais les sources morales auxquelles on s’abreuve sont mauvaises, et la terre ne produit aucun fruit. Élisée apporte la grâce.
Le sel préserve de la corruption. Il parle de ce qui est saint, séparé du péché. On le jette à la source : Dieu s’occupe avant tout de l’origine du mal, plutôt que de ses conséquences.
Lorsque Christ apparaîtra, la malédiction sera ôtée. Il introduira alors son peuple purifié dans son règne.
Mais si la malédiction est ôtée de Jéricho (versets 19-22), elle tombe sur ces petits garçons qui tournent en dérision ce qui est saint, à savoir l’élévation d’Élie dans le ciel1. Ces profanes tombent sous le jugement.
Pourtant, la malédiction ne nourrit pas le prophète. Il s’en va au Carmel (verset 25). L’épisode des enfants moqueurs a dû être très douloureux pour le prophète de la grâce. Aussi a-t-il besoin, avant d’aller à Samarie, de retourner au Carmel pour retrouver une certaine sérénité. C’est le lieu où le sacrifice a été offert1 Rois 18. 37. Nous avons toujours à retourner à la croix. Réalisons toujours mieux de quel amour le Seigneur Jésus nous a aimés lorsqu’il a été frappé à la croix, et nous pourrons, dans un monde hostile, être des témoins de la grâce qui nous a sauvés.
Il s’en retourna à Samarie : c’est envers cette ville impie, siège de la royauté infidèle, que va s’exercer son ministère.