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Le second livre des Rois
Sondez les Écritures - 5e année

2 Rois 3. 9-27

Coalition de Joram, Josaphat et du roi d’Édom

3. L’Éternel agit en discipline : versets 9-12

Josaphat, répudiant toute idée de séparation, se retrouve associé non seulement à Joram mais aussi au roi d’Édom. Quelle triste alliance !

Ces trois rois et leurs armées effectuent un circuit de sept jours. Voilà toute une semaine perdue pour Josaphat qui aurait pu employer ce temps pour s’occuper de son peuple et des intérêts de Dieu.

Dieu dans sa grâce permet que ces armées soient éprouvées par l’absence d’eau. Cette situation produit une réaction :

  • De la part de Joram. Repris dans sa conscience, il ne voit pourtant en l’Éternel qu’un Dieu qui punit. Réaction caractéristique de l’incrédule ! Ne pas se soucier de Dieu quand tout va bien, puis l’accuser de ses malheurs quand tout va mal. Joram oublie qu’il s’est placé lui-même dans cette situation difficile.
  • De la part de Josaphat. Il s’enquiert enfin de l’Éternel qu’il a ignoré jusque-là. C’est humiliant d’attendre d’être dans la détresse pour se soucier de la pensée de l’Éternel. La réaction de Josaphat nous ramène encore à ce que nous trouvons lors de l’alliance de Josaphat avec Achab1 Rois 22. 7.

Un serviteur de Joram répond à la question de Josaphat. Dieu révèle sa pensée à des gens insignifiants aux yeux du mondeLuc 3. 2. Ce n’est pas quelque haut fait que le monde admire qui recommande Élisée ; il versait l’eau sur les mains d’Élie (verset 11). Humble tâche qui préparait Élisée à un service plus grand. Il a été fidèle dans ce qui est très petitMatthieu 25. 23, rafraîchissant Élie dans son service.

4. Les trois rois devant Élisée : versets 13-19

Élisée ne s’adresse :

  • ni au roi d’Édom ; il représente un homme du monde à qui il n’a rien à dire.
  • ni à Josaphat ; Élisée avait certainement beaucoup de choses à lui dire quant à sa triste alliance et à son état d’éloignement de l’Éternel. Pourtant, ce n’est pas devant le monde que le croyant est repris. Dans sa première alliance avec Achab, l’Éternel avait attendu qu’il rentre chez lui pour lui envoyer un prophète pour le reprendre2 Chroniques 19. 2. Si le Seigneur adresse une parole à la conscience de Jean le Baptiseur alors en prison, il le fait confidentiellement, alors que devant la foule, il prend sa défenseLuc 7. 23 ; 24-35.

Élisée s’adresse à Joram : “Qu’y a-t-il entre moi et toi ?” On dirait aujourd’hui : « Que me veux-tu ? » ou « qu’ai-je affaire avec toi ? » Ce propos est totalement opposé au “moi, je suis comme toi”, que Josaphat lui avait adressé. Non, il n’y a rien de commun entre ce roi impie voué à l’idolâtrie et le prophète qui se tient devant l’Éternel.

Élisée n’est pas impressionné par la position royale de Joram. Sa situation sociale lui importe beaucoup moins que son état moral. En revanche, il a égard à la personne de Josaphat. Même si celui-ci est dans une fausse position, Élisée a égard à la nature divine que Dieu a placée en lui1.

La grâce est étrangère au cœur naturel de Joram. Il a son opinion et persiste à penser que l’Éternel va juger, sentant confusément que l’Éternel est contre lui. Il est loin de se douter de la grâce dont il sera l’objet.

Élisée fait appel à un joueur de harpe. Élisée est tellement choqué par la mésalliance dans laquelle ces rois se sont engagés qu’il a besoin que son esprit retrouve sa sérénité pour pouvoir donner la pensée de l’Éternel.

On a voulu attribuer à la musique un rôle spirituel, en s’appuyant sur ce passage. La musique élève l’âme, mais n’en est pas spirituelle pour autant et appartient au domaine des sentiments naturels.

Apaisé par le joueur de harpe, Élisée donne la pensée de l’Éternel. “Qu’on remplisse de fosses cette vallée” : le miracle que l’Éternel va opérer fait appel à la foi. “Cette vallée sera remplie d’eau” (verset 17) : la bénédiction sera toujours surabondante par rapport à la capacité de l’homme à la recevoir. Elle ne viendra pas de façon naturelle, sous forme d’une pluie, que l’incrédulité pourrait attribuer au hasard.

“Cela est peu de chose aux yeux de l’Éternel” (verset 18) 2 Samuel 7. 19.

5. La délivrance d’Israël et le jugement de Moab : versets 20-27

La manifestation de la grâce dépasse toute conception humaine. Le légalisme s’y perd : Dieu donne la victoire à deux rois incrédules, le roi d’Édom et Joram, le roi d’Israël, et aussi à Josaphat, roi de Juda, qui a grand besoin d’être relevé de sa chute. D’autre part, la bénédiction ne vient pas du pays de Juda ou même d’Israël, mais du chemin d’Édom. Dieu bouscule tout ce qui semble établi pour bénir.

“L’heure d’offrir l’offrande” : il s’agit du “sacrifice continuel”, celui qui était offert matin et soir. Ce sacrifice offert est l’image du sacrifice de ChristLévitique 14. 20. C’est sur la base de l’acceptation par Dieu du sacrifice que la grâce coule vers le pécheur.

Les eaux sont “rouges comme du sang” : cette couleur suggère qu’un sacrifice a été offert pour la délivrance des pécheurs (délivrance des trois armées), mais que d’autre part le jugement a frappé les incrédules (Moab) 2. Ne pouvant comprendre la grâce, les Moabites n’imaginent que mort et destruction. Terrible sort ; eux qui pensaient s’emparer du butin, vont droit au jugement. Les hommes du monde, s’étant débarrassés de Christ, croient qu’ils peuvent vivre à leur guise, n’ayant pas conscience que le jugement les attend.

Nous avons ici un accomplissement partiel de la prophétie de BalaamNombres 24. 17. Le roi de Moab offre son fils en holocausteMichée 6. 7 : ne connaissant pas la grâce ni le moyen d’être délivré, il croit trouver le moyen de salut en sacrifiant son fils. Quel sacrifice humain pourrait satisfaire Dieu ? Un sacrifice humain est une abomination pour Dieu. Il y eut une grande indignation contre Israël : ses alliés se retirent de lui. Tel sera toujours le résultat négatif des victoires humaines qui ne sont pas celles de l’Éternel.

Notes

1Nous avons quelque chose d’un peu semblable en Genèse 20. 7. Abraham, même dans une position fausse, est considéré comme un prophète et un intercesseur devant le roi de Guérar. C’est même la seule fois qu’il est dit qu’il est prophète.
2Édom ne vaut pas mieux que Moab pour l’Éternel. Pourtant, dans sa souveraineté, il délivre l’un et juge l’autre.

2 Rois 3

9Et le roi d’Israël, et le roi de Juda, et le roi d’Édom, partirent ; et ils firent un circuit de sept jours de chemin. Et il n’y avait pas d’eau pour l’arméea et pour le bétail qui les suivaient. 10Et le roi d’Israël dit : Hélas ! l’Éternel a appelé ces trois rois pour les livrer en la main de Moab. 11Et Josaphat dit : N’y a-t-il point ici un prophète de l’Éternel, afin que nous consultions l’Éternel par lui ? Et un des serviteurs du roi d’Israël répondit et dit : Il y a ici Élisée, fils de Shaphath, qui versait l’eau sur les mains d’Élie. 12Et Josaphat dit : La parole de l’Éternel est avec lui. Et le roi d’Israël, et Josaphat, et le roi d’Édom, descendirent vers lui. 13Et Élisée dit au roi d’Israël : Qu’y a-t-il entre moi et toi ? Va vers les prophètes de ton père et vers les prophètes de ta mère. Et le roi d’Israël lui dit : Non ; car l’Éternel a appelé ces trois rois pour les livrer en la main de Moab. 14Et Élisée dit : L’Éternel des armées, devant qui je me tiens, est vivant, que si je n’avais égard à la personne de Josaphat, roi de Juda, je ne te regarderais pas, et je ne te verrais pas. 15Et maintenant amenez-moi un joueur de harpeb. Et il arriva, comme le joueur de harpeb jouait, que la main de l’Éternel fut sur Éliséec.

16Et il dit : Ainsi dit l’Éternel : Qu’on remplisse de fosses cette vallée. 17Car ainsi dit l’Éternel : Vous ne verrez pas de vent, et vous ne verrez pas de pluie, et cette vallée sera remplie d’eau, et vous boirez, vous et vos troupeaux et votre bétail. 18Et cela est peu de chose aux yeux de l’Éternel : il livrera aussi Moab entre vos mains ; 19et vous frapperez toutes les villes fortes et toutes les villes principales, et vous abattrez tous les bons arbres, et vous boucherez toutes les sources d’eau, et vous ruinerez avec des pierres toutes les bonnes portions [de terre].

20Et il arriva, au matin, à l’heure d’offrird l’offrande, que voici, des eaux vinrent du chemin d’Édom, et le pays fut rempli d’eau. 21Et tout Moab apprit que ces rois étaient montés pour leur faire la guerre, et ils convoquèrent tout homme qui était [en âge] de ceindre une ceinture, – et au-dessus ; et ils se tinrent sur la frontière. 22Et ils se levèrent de bon matin ; et le soleil se levait sur les eaux, et Moab vit en face [de lui] les eaux rouges comme du sang. 23Et ils dirent : C’est du sang ! Ces rois se sont certainement détruits et se sont frappés l’un l’autre ; et maintenant, Moab, au butin ! 24Et ils vinrent au camp d’Israël, et les Israélites se levèrent et frappèrent les Moabites, qui s’enfuirent devant eux. Et ils entrèrent dans [le pays], et frappèrent Moab ; 25et ils détruisirent les villes ; et ils jetèrent chacun sa pierre dans toutes les bonnes portions [de terre], et les en remplirent ; et ils bouchèrent toutes les sources d’eau et abattirent tous les bons arbres,­… jusqu’à ne laisser à Kir-Haréseth que ses pierres : les frondeurs l’environnèrent et la frappèrent. 26Et le roi de Moab vit que la bataille devenait trop forte pour lui, et il prit avec lui 700 hommes tirant l’épée, pour se frayer un chemin jusqu’au roi d’Édom ; mais ils ne purent pas. 27Et il prit son fils, le premier-né, qui devait régner à sa place, et il l’offrit en holocauste sur la muraille. Et il y eut une grande indignation contre Israël ; et ils se retirèrent de lui, et s’en retournèrent dans leur pays.

Notes

aplus loin : camp.
bou de quelque autre instrument à cordes.
clitt. : lui.
dsignifie ici : offrir sur l’autel même.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)