Josaphat, répudiant toute idée de séparation, se retrouve associé non seulement à Joram mais aussi au roi d’Édom. Quelle triste alliance !
Ces trois rois et leurs armées effectuent un circuit de sept jours. Voilà toute une semaine perdue pour Josaphat qui aurait pu employer ce temps pour s’occuper de son peuple et des intérêts de Dieu.
Dieu dans sa grâce permet que ces armées soient éprouvées par l’absence d’eau. Cette situation produit une réaction :
Un serviteur de Joram répond à la question de Josaphat. Dieu révèle sa pensée à des gens insignifiants aux yeux du mondeLuc 3. 2. Ce n’est pas quelque haut fait que le monde admire qui recommande Élisée ; il versait l’eau sur les mains d’Élie (verset 11). Humble tâche qui préparait Élisée à un service plus grand. Il a été fidèle dans ce qui est très petitMatthieu 25. 23, rafraîchissant Élie dans son service.
Élisée ne s’adresse :
Élisée s’adresse à Joram : “Qu’y a-t-il entre moi et toi ?” On dirait aujourd’hui : « Que me veux-tu ? » ou « qu’ai-je affaire avec toi ? » Ce propos est totalement opposé au “moi, je suis comme toi”, que Josaphat lui avait adressé. Non, il n’y a rien de commun entre ce roi impie voué à l’idolâtrie et le prophète qui se tient devant l’Éternel.
Élisée n’est pas impressionné par la position royale de Joram. Sa situation sociale lui importe beaucoup moins que son état moral. En revanche, il a égard à la personne de Josaphat. Même si celui-ci est dans une fausse position, Élisée a égard à la nature divine que Dieu a placée en lui1.
La grâce est étrangère au cœur naturel de Joram. Il a son opinion et persiste à penser que l’Éternel va juger, sentant confusément que l’Éternel est contre lui. Il est loin de se douter de la grâce dont il sera l’objet.
Élisée fait appel à un joueur de harpe. Élisée est tellement choqué par la mésalliance dans laquelle ces rois se sont engagés qu’il a besoin que son esprit retrouve sa sérénité pour pouvoir donner la pensée de l’Éternel.
On a voulu attribuer à la musique un rôle spirituel, en s’appuyant sur ce passage. La musique élève l’âme, mais n’en est pas spirituelle pour autant et appartient au domaine des sentiments naturels.
Apaisé par le joueur de harpe, Élisée donne la pensée de l’Éternel. “Qu’on remplisse de fosses cette vallée” : le miracle que l’Éternel va opérer fait appel à la foi. “Cette vallée sera remplie d’eau” (verset 17) : la bénédiction sera toujours surabondante par rapport à la capacité de l’homme à la recevoir. Elle ne viendra pas de façon naturelle, sous forme d’une pluie, que l’incrédulité pourrait attribuer au hasard.
“Cela est peu de chose aux yeux de l’Éternel” (verset 18) 2 Samuel 7. 19.
La manifestation de la grâce dépasse toute conception humaine. Le
“L’heure d’offrir l’offrande” : il s’agit du “sacrifice continuel”, celui qui était offert matin et soir. Ce sacrifice offert est l’image du sacrifice de ChristLévitique 14. 20. C’est sur la base de l’acceptation par Dieu du sacrifice que la grâce coule vers le pécheur.
Les eaux sont “rouges comme du sang” : cette couleur suggère qu’un sacrifice a été offert pour la délivrance des pécheurs (délivrance des trois armées), mais que d’autre part le jugement a frappé les incrédules (Moab) 2. Ne pouvant comprendre la grâce, les Moabites n’imaginent que mort et destruction. Terrible sort ; eux qui pensaient s’emparer du butin, vont droit au jugement. Les hommes du monde, s’étant débarrassés de Christ, croient qu’ils peuvent vivre à leur guise, n’ayant pas conscience que le jugement les attend.
Nous avons ici un accomplissement partiel de la prophétie de BalaamNombres 24. 17. Le roi de Moab offre son fils en holocausteMichée 6. 7 : ne connaissant pas la grâce ni le moyen d’être délivré, il croit trouver le moyen de salut en sacrifiant son fils. Quel sacrifice humain pourrait satisfaire Dieu ? Un sacrifice humain est une abomination pour Dieu. Il y eut une grande indignation contre Israël : ses alliés se retirent de lui. Tel sera toujours le résultat négatif des victoires humaines qui ne sont pas celles de l’Éternel.