Après avoir mené à bien une purification énergique2 Corinthiens 7. 11, purification opérée “par le lavage d’eau par la parole” (34. 19, 30) Éphésiens 5. 26, Josias entraîne maintenant tout le peuple à une adoration d’une ampleur et d’une fraîcheur exceptionnelles. Une fête particulière, solennelle entre toutes, avait été prescrite dans la loiLévitique 23. 4, 5 et Josias va s’y conformer avec précision (verset 1).
Dans toute la Bible, la Pâque1 célébrée par Josias demeure celle qui a revêtu le plus grand faste et la plus grande générosité. La signification profonde de cette fête réside en un sentiment de très forte gratitude à l’égard de la bonté de l’Éternel qui est “passé par-dessus” son peuple, abrité par le sang de l’agneau pascal, à l’occasion de l’extermination de tous les premiers-nés égyptiensExode 13 et qui aide Israël à passer la mer Rouge, ouvrant ainsi aux siens l’accès vers la Terre PromiseExode 14.
La colère de Dieu “passe par-dessus” Josias (34. 27, 28) pour un temps de grâce supplémentaire. Le roi pieux va alors célébrer une fête unique dans les annales de toute la royauté d’Israël (verset 18) selon les prescriptions de la loi.
Le même élan de cœur devrait être notre part chaque premier jour de la semaine : “Jusqu’à ce que l’aube se lève et que les ombres fuient, j’irai à la montagne de la myrrhe et à la colline de l’encens” Cantique des cantiques 4. 6, rendant “grâces à Dieu pour son don inexprimable” 2 Corinthiens 9. 15 ! En réalité, il n’existe rien de plus précieux pour le cœur du Père et pour nos âmes que de lui parler des gloires variées de son FilsHébreux 13. 15. Puisse notre adoration être exceptionnelle… chaque dimanche !
Josias déploie une activité intense au cours de cette préparation ; l’engagement de son cœur lui procure une étonnante énergie spirituelle. Il intervient personnellement pour tous les détails. “Il établit… il encouragea (verset 2) … il dit (verset 3)”. Il dirige seul les préparatifs et donne des ordres : “Mettez… servez (verset 3) … préparez-vous (verset 4) … placez-vous (verset 5) … égorgez… sanctifiez-vous… préparez (verset 6)”. De plus, il se montre équilibré entre la théorie et la pratique, entre la parole et l’action : non seulement “il dit” (verset 3), mais surtout “il donna” (verset 7), entraînant à sa suite tous les responsables de cette fête à donner volontairement à leur tour, “ses chefs… les princes de la maison de Dieu (verset 8) … les chefs des lévites (verset 9)”.
Quel exemple ! Josias ne nous rappelle-t-il pas un autre Homme qui fut, lui, inlassable mais aussi parfaitement équilibré et dont l’action primait sur le discours ?
Recherchons la même pondération, parlons moins et faisons davantage ! Souvenons-nous que “tout bon arbre produit de bons fruits” Matthieu 7. 17. Que nos actions soient véritablement conformes à nos paroles pour la gloire du Seigneur, n’oubliant pas que “comme le corps sans esprit est mort, la foi sans les œuvres est morte” Jacques 2. 26. Par contre, par les œuvres, la foi (d’Abraham) fut rendue parfaiteJacques 2. 22.
Pour sacrifier 37 600 agneaux et 3 800 bœufs (versets 7-9), il fallait un zèle et une discipline hors du commun. Le texte nous rapporte sobrement : “le service fut réglé” (versets 10 et 16). Chacun est à sa place, selon son service, en parfaite conformité avec les prescriptions mosaïques (verset 12), les instructions de David (verset 15) et le commandement de Josias (verset 16). Dans de telles conditions, pas un écart n’est relaté et aucun excès n’est relevé.
Il en est toujours ainsi quand nous nous appliquons à mettre la Parole en pratique sans rien y ajouter et sans rien en retrancher.
Si le règne de Josias s’était terminé en sa dix-huitième année (verset 19), Josias aurait été sans conteste le meilleur de tous les rois d’Israël. Hélas, il commettra une erreur d’appréciation, peut-être trop sûr de son jugement : il tombera dans un combat pour lequel il n’aurait jamais dû s’engager.
La bataille tourne court : le même subterfuge, son déguisement, provoque la même issue, une flèche mortelle (verset 23). Les secours sont immédiats mais inutiles : la mort est au bout du chemin (verset 24). Douloureuse et dramatique fin, à 39 ans, pour un roi si intègre ! En effet, “avant lui il n’y eut pas de roi semblable à lui, qui se fût retourné vers l’Éternel, de tout son cœur, et de toute son âme, et de toute sa force, selon toute la loi de Moïse ; et après lui, il ne s’en est pas levé de semblable à lui” 2 Rois 23. 25. Quel témoignage !
Unanimement apprécié, Josias est pleuré par tous : les lamentations, citées à trois reprises dans le seul verset 25, n’en finissent plus. Jérémie lui-même ne peut cacher sa peine :
Une page, pleine de grâce, est tournée. Une autre (chapitre 36), pleine de jugement, commence.