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Le second livre des Chroniques
Sondez les Écritures - 5e année

2 Chroniques 16

Règne d’Asa, troisième roi de Juda

3. Le déclin rapide

La cause : versets 1-6

  • Les faits

Comment est-il possible qu’après avoir connu trente-cinq années de paix (15. 19), le règne du troisième roi de Juda finisse si mal et si vite ? Ce roi s’est montré d’une fidélité à toute épreuve, tant vis-à-vis des dangers extérieurs (l’Éthiopien Zérakh, chapitre 14) qu’intérieurs (l’idolâtrie dans son royaume et dans sa propre maison, chapitre 15). Pourquoi se laisse-t-il aller à une telle déchéance politique par un compromis avec le roi de Syrie, un étranger et abandonne-t-il Dieu ?

Le châtiment de Dieu s’exercera en le frappant de maladie.

Il a suffi d’une réaction d’orgueil du roi d’Israël Baësha pour amener Asa dans un tel état. Ils étaient nombreux, en effet, ceux qui quittaient les tribus d’Éphraïm, de Manassé et de Siméon pour se réfugier à Jérusalem où le vrai Dieu était honoré (15. 9, 10). Blessé dans son amour propre, Baësha ferme les frontières de son royaume et bâtit une ville forte (Rama) pour empêcher toute nouvelle émigration du nord vers le sud (verset 1).

  • L’intrigue

Vexé à son tour, Asa ne réagit pas sainement et, malgré son passé empreint de piété, il commettra deux erreurs :

  • il se confie en un roi étranger plutôt qu’en l’Éternel (verset 3) ;
  • il vide les trésors du temple et de son palais pour financer ce compromis (verset 2).

Avant d’en arriver à une telle décision outrageante pour son Dieu, Asa aurait dû méditer l’un ou l’autre proverbe du grand Salomon :

“L’homme qui fait des machinations, il (l’Éternel) le condamne” Proverbes 12. 2 ;

“Ceux qui machinent du mal, ne s’égarent-ils pas ?” Proverbes 14. 22

  • Les résultats

Sur le plan politique, l’initiative du roi Asa semble porter ses fruits :

  • Ben-Hadad, roi de Syrie, affaiblit la frontière nord-ouest d’Israël (verset 4) ;
  • Baësha est obligé de parer au plus pressé : il fait cesser les travaux de Rama (verset 5) ;
  • Asa s’empare des matériaux de Rama pour construire Guéba et Mitspa (verset 6).

À vue humaine, Asa obtient gain de cause et paraît vainqueur. Mais un premier prophète, Azaria, l’avait averti : “Si vous abandonnez l’Éternel, il vous abandonnera” (15. 2). Un second prophète, Hanani, sera mandaté par Dieu pour confirmer cette sentence. Tout gain visible peut masquer une perte spirituelle importante pour nous aussi.

L’avertissement : versets 7-10

  • Le message

Chaque fois que nous commettons une grave erreur d’appréciation, et que nous la traduisons en actes, Dieu est suffisamment juste et bon pour nous avertir des conséquences éventuelles. C’est ainsi que l’apôtre Paul tire souvent des leçons de l’histoire d’Israël dans ses écrits car “toutes ces choses leur arrivèrent comme types et elles ont été écrites pour nous servir d’avertissement, à nous que les fins des siècles ont atteints” 1 Corinthiens 10. 11.

Le roi Asa s’enfermera dans son entêtement. Pourtant le message du prophète Hanani est clair et précis : sur qui s’appuyer ?

  • Sur quelque grand de ce monde, et l’entreprise est vouée à l’échec (verset 7) ;
  • Sur la puissance de Dieu qui amène toutes choses à bonne fin (verset 8).

Un autre prophète, environ trois cents ans plus tard, confirmera cette vérité : “Maudit l’homme qui se confie en l’homme et… dont le cœur se retire de l’Éternel” et : “Béni l’homme qui se confie en l’Éternel et de qui l’Éternel est la confiance !” Jérémie 17. 5, 7.

En effet “l’Éternel se montre fort en faveur de ceux qui sont d’un cœur parfait envers lui” (verset 9). De nos jours encore, la puissance de Dieu est toujours réservée à tous ceux qui désirent “demeurer attachés au Seigneur de tout leur cœur” Actes 11. 23.

  • Le résultat

Asa ne saisira pas cette opportunité comme il l’avait pourtant expérimentée dans la guerre contre les Éthiopiens (14. 10).

Au contraire, dans le conflit avec Baësha, Hanani peut lui certifier qu’il a agi follement et que désormais il ne connaîtrait plus la paix (verset 10). La folie est toujours mauvaise conseillère : “La folie de l’homme pervertit sa voie, et son cœur s’irrite contre l’Éternel” Proverbes 19. 3. “Ne soyez pas séduits ; on ne se moque pas de Dieu ; car ce qu’un homme sème, cela aussi il le moissonnera” Galates 6. 7.

La réaction du roi est déplorable : il opprime quelques opposants. Il s’irrite contre Hanani, pire même, il l’emprisonne ! (verset 11). Hanani connaît le sort réservé par les incrédules à ceux qui parlent ouvertement de Dieu : “Ils mettront les mains sur vous, et vous persécuteront… vous mettant en prison ; et vous serez menés devant les rois et les gouverneurs, à cause de mon nom” Luc 21. 22.

Les décisions inconsidérées prises par Asa nous prouvent que “l’irritation du fou se connaît le jour même” Proverbes 12. 16. Quelle terrible déception n’a-t-il pas dû causer dans le cœur de tous ceux qui l’avaient suivi comme un seul homme pour se rassembler à Jérusalem et s’engager à rechercher l’Éternel (15. 10, 12) !

La fin : versets 11-14

Dans sa justice, Dieu se doit d’intervenir : “Vous m’avez abandonné… c’est pourquoi je ne vous sauverai plus” Juges 10. 13. Asa a retiré sa confiance en Dieu. Dieu lui retire son aide.

La fin est proche : les événements sont déjà enregistrés1, les premiers et les derniers (verset 11).

Mais le pire doit encore se produire pour Asa : puisqu’il s’est rebellé, Dieu permet qu’il aille encore plus loin dans son obstination. Lui dont le nom signifie “médecin” devient gravement malade des pieds et malgré cet ultime appel de l’Éternel, Asa persiste dans son égarement : “Il ne rechercha pas l’Éternel, mais les médecins” (verset 12).

Il est évident qu’il nous est recommandé de demeurer équilibrés dans la santé comme dans la maladie, même la plus grave qui soit. Même si le mal dont il souffrait était extrêmement grand (verset 12), n’imitons pas la réaction d’Asa et de tant de chrétiens qui abandonnent la prière pour se réfugier essentiellement dans des diagnostics médicaux ou des méthodes thérapeutiques souvent inefficaces. Souvenons-nous que Dieu donne aux médecins l’intelligence pour nous soigner, mais qu’en définitive, Dieu seul nous guérit selon son bon vouloir car “c’est lui qui frappe et ses mains guérissent” Job 5. 18.

Conclusion

Finalement, même si les trois dernières années de sa vie ont assombri considérablement sa vieillesse, Asa demeure dans sa mort l’objet de toute la grâce divine : on l’enterra dans la ville de David, au milieu d’une très grande abondance d’aromates (verset 14). Manifestement une grande partie du règne d’Asa (trente-cinq ans) avait plu à Dieu qui désirait en marquer le souvenir le jour de sa mort.

Notes

1À cet égard, le rédacteur des Chroniques mentionne ici, pour la première fois dans son récit, un livre particulier où les actes des rois sont enregistrés : “Le livre des rois de Juda et d’Israël” qui reparaître sous des titres divers en 20. 34 ; 24. 27 ; 25. 26 ; 27. 7 ; 28. 26 ; 32. 32 ; 35. 27 ; 36. 8.

2 Chroniques 16

1La trente-sixième année du règne d’Asa, Baësha, roi d’Israël, monta contre Juda ; et il bâtit Rama, afin de ne permettre à personne de sortir de chez Asa, roi de Juda, ou d’entrer vers lui. 2Et Asa tira l’argent et l’or des trésors de la maison de l’Éternel et de la maison du roi, et envoya vers Ben-Hadad, roi de Syrie, qui habitait à Damas, disant : 3Il y a alliance entre moi et toi, et entre mon père et ton père ; voici, je t’envoie de l’argent et de l’or : va, romps ton alliance avec Baësha, roi d’Israël, afin qu’il s’en aille d’auprès de moi. 4Et Ben-Hadad écouta le roi Asa, et envoya les chefs de ses troupes contre les villes d’Israël, et ils frappèrent Ijon, et Dan, et Abel-Maïm, et tous les entrepôts des villes de Nephthali. 5Et il arriva, quand Baësha l’apprit, qu’il se désista de bâtir Rama, et fit cesser ses travaux. 6Et le roi Asa prit tout Juda, et ils emportèrent les pierres de Rama, et les bois avec lesquels Baësha bâtissait ; et il en bâtit Guéba et Mitspa.

7Et en ce temps-là Hanani, le voyant, vint vers Asa, roi de Juda, et lui dit : Parce que tu t’es appuyé sur le roi de Syrie, et que tu ne t’es pas appuyé sur l’Éternel, ton Dieu, à cause de cela, l’armée du roi de Syrie est échappée de ta main. 8Les Éthiopiens et les Libyens n’étaient-ils pas une armée nombreuse, avec des chars et des cavaliers en très grand nombre ? Et quand tu t’appuyais sur l’Éternel, il les livra entre tes mains. 9Car les yeux de l’Éternel parcourent toute la terre, afin qu’il se montre fort, en faveur de ceux qui sont d’un cœur parfait envers lui. En cela, tu as agi follement ; car désormais tu auras des guerres. 10Et Asa s’irrita contre le voyant, et le mit en prison ; car il était indigné contre lui à cause de cela. Et en ce temps-là, Asa opprima quelques-uns du peuple.

11Et voici, les actes d’Asa, les premiers et les derniers, voici, ils sont écrits dans le livre des rois de Juda et d’Israël. 12Et la trente-neuvième année de son règne, Asa fut malade des pieds, jusqu’à ce que son mal fut extrêmement grand ; et dans sa maladie aussi, il ne rechercha pas l’Éternel, mais les médecins. 13Et Asa s’endormit avec ses pères, et mourut la quarante et unième année de son règne. 14Et on l’enterra dans son sépulcre, qu’il s’était creusé dans la ville de David ; et on le coucha dans un lit qu’on remplit d’aromates et d’un mélange d’épices composé selon l’art du parfumeur ; et on en brûla pour lui en très grande abondance.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)