Jésus vient “d’achever tous ces discours” Psaume 40. 10, 11. Il va être désormais mené à la boucherie comme un agneau muetActes 8. 32. Il aurait pu monter au ciel dans la perfection de son service ; mais pour porter du fruit, il doit “tomber en terre” et mourir. Jésus annonce sa mort, et la rattache à la
Dans un conseil inique, les principaux sacrificateurs s’assemblent autour de leur chef. Ces hommes religieux, établis comme intermédiaires entre Dieu et son peuple, maintiennent les formes de leur service, mais ils ont Christ en haine. Dans un dernier complot (21. 46), ils décident de prendre Jésus par ruse pour le condamner à mortJean 11. 57. Ils tiennent conseil avec les anciens de la nation juive, et fixent la date en dehors de la fête pour éviter le tumulte parmi le peuple. En effet celui-ci, témoin et bénéficiaire de beaucoup de miracles, avait acclamé Jésus à son entrée à Jérusalem. Au jour de la Pâque, hélas, il n’y aura pas d’autre tumulte (27. 24) que celui qui s’élèvera pour demander sa crucifixion.
Mais Jésus annonce celle-ci (verset 2) avant que leur conseil n’en décide ; il la prédit au jour de la Pâque, contre l’avis de ces méchants hommes. Dieu avait déterminé à l’avance que la vraie Pâque (Christ) serait sacrifiée ce jour-là. La Parole présente d’abord le conseil défini de Dieu ; elle affirme ensuite la terrible responsabilité de l’homme en général et du peuple d’Israël en particulier dans la crucifixion de ChristActes 2. 22, 23.
A Béthanie se déroule une scène qui contraste avec la précédente. Jésus a laissé Jérusalem et son temple (24. 1), et passe les nuits dans le calme de ce village où des maisons hospitalières l’accueillent, en particulier celle de Marthe, Marie et Lazare. Il est reçu ici par Simon le lépreux, sans doute guéri de sa terrible maladie par Jésus. Celui-ci montre sa reconnaissance en offrant ce souperJean 12. 2 ; mais une autre personne occupe la scène. Une femme divinement guidée accorde l’onction royale à Jésus, le roi rejeté, en répandant sur sa tête l’huile parfumée. Elle témoigne ainsi de la dignité de Jésus, mais le parfum parle aussi de sa mort, toute proche maintenant et inéluctable. Celle-ci est le fondement nécessaire pour que s’accomplissent les desseins de Dieu au sujet du royaume.
Marie anticipe le moment d’oindre le corps de Jésus avant sa sépultureMarc. 14. 8. D’autres femmes pieuses viendront trop tard pour le faireLuc 24. 1. Marie s’était assise autrefois aux pieds du Seigneur pour être enseignée ; elle sait maintenant que les ennemis de Jésus s’approchent, et qu’il va être livré entre les mains des hommes. Elle exprime dans ce geste muet, mais combien éloquent, l’amour et la souffrance de son cœur, et l’honneur qu’elle porte à celui qui va mourir.
Le Maître a apprécié ; lui seul sait ce que ce parfum a coûté à cette femme de condition modeste, mais aussi dans quel esprit elle l’a offert. Il juge de cet acte non pas à la manière des hommes, mais selon l’estimation divine, et l’approuve pleinement. Marie n’a jamais eu la pensée de s’attirer les louanges des hommes, ni d’ailleurs d’éviter leur mépris. Elle pensait aux pauvres sans doute autant que les disciples, mais Jésus était pour elle plus que tous les pauvres du monde. Aux yeux des disciples, ils auraient dû passer avant Jésus : quelle blessure pour le cœur du Seigneur, et pour celui de Marie aussi ! Le Maître rétablit avec douceur l’ordre des priorités (verset 11). Il va les quitter, mais les disciples à leur tour vivront dans la pauvreté, pour pouvoir offrir aux pauvres les richesses de Jésus ChristActes 3. 6 ; 2 Corinthiens 6. 10 ; 8. 9.
Comme Jésus l’a prédit, le souvenir de cette offrande a été consigné dans le livre divin pour toutes les générations bénéficiaires de l’évangile. Les hommes ont érigé de nombreux monuments en souvenir du génie ou de l’héroïsme de leurs semblables. Tout a disparu ou disparaîtra ; mais l’acte de Marie demeure. Il traduit l’adoration de son cœur plein d’amour pour son Seigneur allant à la mort. Il manifeste aussi son discernement spirituel de la dignité du roi qui est à tableCantique des cantiques 1. 12.
Telle est aussi la substance de notre louange, un parfum répanduCantique des cantiques 1. 3. L’évangile est encore annoncé dans ce monde, pendant le temps de la grâce de Dieu (verset 13). Ceux qui l’ont reçu ne doivent pas oublier les pauvresGalates 2. 10 ; mais ils sont invités à se souvenir aussi de ce que cette femme a fait ; font-ils de même ? L’adoration est un service élevé, continuelHébreux 13. 15 ; il s’accomplit aussi en assemblée en présence du Seigneur, à l’image de cette scène (18. 20). Les croyants fidèles ont cette heureuse liberté d’entrer dans la maison de Dieu et de lui présenter le parfum : la bonne odeur de Christ dans sa vie et dans sa mort, et la dignité de celui qui est maintenant couronné de gloire.