De grandes foules ont suivi Jésus (4. 25) ; elles ont contemplé les miracles qu’il faisait et en ont bénéficié. Elles vont maintenant entendre sa voix (7. 28), mais l’enseignement qu’il donne s’adresse d’abord aux disciples, à ceux qui s’approchent de lui et l’écoutent. Jésus n’abolit pas la loi ni n’en présente une nouvelle, mais il en donne une signification comportant des richesses morales d’une étendue insoupçonnée.
En substance, ce discours fait état des vertus morales que les Juifs devaient manifester comme fruits de la repentance ; elles conditionnaient l’entrée dans le royaume qui allait s’établir. En outre, une nouvelle nature de relations est évoquée entre Dieu et son peuple : “Votre Père qui est dans les cieux” implique la disposition de fils à reproduire les caractères de leur Père.
En enseignant aux siens les principes du royaume, Jésus ne parle pas de son introduction imminente en puissance et en gloire comme l’attendaient les Juifs. Au contraire, il laisse entendre que le mal a envahi le monde. Le fidèle qui vit dans l’esprit du royaume, est en contraste par sa conduite avec le courant de ce siècle. Il devra souffrir dans le temps présent, dans l’espérance du règne à venir.
Les bienheureux, dans les Psaumes comme dans les Évangiles, sont en général ceux qui sont en opposition avec le monde et ses principes, parce qu’ils sont d’accord avec Dieu et sa Parole. Ils manifestent les caractères de la vie divine au milieu d’éléments contraires, dans la souffrance, en attendant de briller dans la gloire du royaume futur (13. 43).
Ils croient Dieu sur parole comme de petits enfants, et ne raisonnent pas ; c’est donc à eux que Dieu se révèle (11. 25). Ils acceptent sans prétention le jugement que la Parole de Dieu porte sur l’homme naturel, et cela attire sur eux le mépris du monde orgueilleux. Peu importe, ils sont bienheureux, ils ont la bonne part dans le royaume.
Le croyant qui réalise cela ne peut que souffrir au milieu d’une “génération tortue et perverse”. Il aspire au monde à venir où la justice prévaudra ; elle sera introduite et administrée par le seul roi juste que la terre aura jamais connuÉsaïe 32. 1 ; Hébreux 7. 2.
La pureté du cœur a été de tout temps et reste la source du vrai bonheur, la source de l’amourPsaume 73. 1 ; 1 Timothée 1. 5. Elle est la pierre de touche qui permet aux fidèles de se reconnaître et de se rassembler2 Timothée 2. 22. “Ils verront Dieu” dans le resplendissement de sa gloire manifestée en Christ, et cette espérance les conduit à rester purs, à l’image de la pureté de Christ1 Jean 3. 2, 3.
Bienheureux sont ces messagers de Dieu, canaux de paix auprès d’un monde ennemi, auprès de consciences tourmentées, auprès de chrétiens en conflits. Pour que les assemblées soient “en paix”, il faut beaucoup de croyants pieux, d’hommes de paix qui la procurent. Ils auront l’honneur d’être reconnus comme de vrais “fils de Dieu”, dignes d’entrer dans son royaume où tout est paixRomains 14. 17.
Cette nuée de témoins, que Jésus qualifie de bienheureux, est marquée par la souffrance dans ce monde “à cause de la justice” ; tous ces fidèles sont affligés par la violence, la corruption, l’iniquité qui dominent autour d’eux. Mais ils souffrent aussi de la part de ces injustes. Plus ils reluisent comme des luminaires dans un tel mondePhilippiens 2. 15, plus leur lumière met en évidence la perversité de ceux qui marchent dans les ténèbres. Cela ne peut qu’attirer l’animosité, le mépris, et même la haine de ceux-ci.
Le Seigneur s’adresse ensuite à tous ceux qui seront ses disciples (verset 11) : vous souffrirez, dit-il, “à cause de moi”. Il y aura maintenant un nom pour lequel les disciples auront l’honneur de souffrir avec joieActes 5. 41 ; 9. 16. Ce nom attire toujours l’opprobre, la moquerie et le mépris sur celui qui le prononce. Sommes-nous de ceux qui “n’ont pas honte du témoignage de notre Seigneur” ? Beaucoup de martyrs l’ont payé de leur vie, à l’image des prophètes et des témoins de la foiHébreux 11.
Les plus grandes persécutions restent à venir ; elles surviendront après l’enlèvement de l’Église. Beaucoup refuseront de rendre hommage à la bête et à son image, et seront décapités pour le témoignage de Jésus. Mais ils sont “bienheureux et saints”, car ils auront part à la première résurrection et au règneApocalypse 20. 4-6. Leur récompense sera grande dans les cieux.