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Évangile selon Matthieu
Sondez les Écritures - 2e année

Matthieu 5. 1-12

Le sermon sur la montagne

1. Les bienheureux

Le “sermon” sur la montagne : versets 1, 2

De grandes foules ont suivi Jésus (4. 25) ; elles ont contemplé les miracles qu’il faisait et en ont bénéficié. Elles vont maintenant entendre sa voix (7. 28), mais l’enseignement qu’il donne s’adresse d’abord aux disciples, à ceux qui s’approchent de lui et l’écoutent. Jésus n’abolit pas la loi ni n’en présente une nouvelle, mais il en donne une signification comportant des richesses morales d’une étendue insoupçonnée.

En substance, ce discours fait état des vertus morales que les Juifs devaient manifester comme fruits de la repentance ; elles conditionnaient l’entrée dans le royaume qui allait s’établir. En outre, une nouvelle nature de relations est évoquée entre Dieu et son peuple : “Votre Père qui est dans les cieux” implique la disposition de fils à reproduire les caractères de leur Père.

En enseignant aux siens les principes du royaume, Jésus ne parle pas de son introduction imminente en puissance et en gloire comme l’attendaient les Juifs. Au contraire, il laisse entendre que le mal a envahi le monde. Le fidèle qui vit dans l’esprit du royaume, est en contraste par sa conduite avec le courant de ce siècle. Il devra souffrir dans le temps présent, dans l’espérance du règne à venir.

Les bienheureux, vrais fils du royaume : versets 3-9

Les bienheureux, dans les Psaumes comme dans les Évangiles, sont en général ceux qui sont en opposition avec le monde et ses principes, parce qu’ils sont d’accord avec Dieu et sa Parole. Ils manifestent les caractères de la vie divine au milieu d’éléments contraires, dans la souffrance, en attendant de briller dans la gloire du royaume futur (13. 43).

  • Bienheureux les pauvres en esprit : ce sont ceux qui ont l’esprit de pauvreté, d’humilité. Ils sont sans apparence, en contraste avec les sages et les intelligents de ce monde et leur suffisance. Ils sont animés d’une foi simple, mais qui se nourrit d’avance des richesses du royaume qui est à eux.

Ils croient Dieu sur parole comme de petits enfants, et ne raisonnent pas ; c’est donc à eux que Dieu se révèle (11. 25). Ils acceptent sans prétention le jugement que la Parole de Dieu porte sur l’homme naturel, et cela attire sur eux le mépris du monde orgueilleux. Peu importe, ils sont bienheureux, ils ont la bonne part dans le royaume.

  • Bienheureux ceux qui mènent deuil : ils s’affligent de la méchanceté de ce monde, sans se lasser pourtant d’y exercer la bonté et la miséricorde. Le disciple de Christ ne peut que mener deuil ici-bas, car ce monde a crucifié son Maître ; cette terre est pour lui le tombeau de Jésus. Le monde s’est organisé comme si Jésus Christ n’existait plus. Le croyant souffre et pleure, mais son Dieu le console et l’introduira bientôt dans le lieu de la consolation éternelle2 Corinthiens 1. 3 ; 2 Thessaloniciens 2. 161.
  • Bienheureux les débonnaires (doux) : Le débonnaire est caractérisé par sa douceur, sa patience, son humilité. Tel a été Jésus sur la terre, tel il apparaîtra en entrant dans son royaume (11. 29 ; 21. 5) ; il introduira dans son héritage ceux qui sont à son image : “Les débonnaires posséderont le pays” Psaume 37. 11. Dans le temps présent, les croyants doivent être connus pour leur douceur, et les croyantes trouvent leur parure dans un esprit doux et paisiblePhilippiens 4. 5 ; 1 Pierre 3. 4.
  • Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice : la justice est une valeur qui n’a pas cours dans ce monde : “il n’y a pas de juste, non pas même un seul” Romains 3. 10. La justice est une vertu divine par excellence (6. 33) ; elle a cours dans le royaume de Dieu et doit caractériser ceux qui y sont entrés. Elle se manifeste en pratique par une marche de sainteté personnelle, et dans le respect des droits d’autrui, sous le regard de Dieu qui sonde les cœurs.

Le croyant qui réalise cela ne peut que souffrir au milieu d’une “génération tortue et perverse”. Il aspire au monde à venir où la justice prévaudra ; elle sera introduite et administrée par le seul roi juste que la terre aura jamais connuÉsaïe 32. 1 ; Hébreux 7. 2.

  • Bienheureux les miséricordieux : ils ont le cœur ouvert pour compatir à la misère qui les entoure. L’Éternel devait être ainsi connu d’un peuple délivré de l’esclavage et soutenu par ses soinsExode 34. 6 ; Psaume 145. 82.
  • Bienheureux ceux qui sont purs de cœur : ils se laissent sonder par la lumière divine. Seule la Parole de Dieu peut pénétrer dans l’intimité de l’être pour révéler les pensées profondes et les intentions cachées, et séparer ce qui est spirituel de ce qui est charnel, ce qui est pur de ce qui est impurHébreux 4. 12, 13.

La pureté du cœur a été de tout temps et reste la source du vrai bonheur, la source de l’amourPsaume 73. 1 ; 1 Timothée 1. 5. Elle est la pierre de touche qui permet aux fidèles de se reconnaître et de se rassembler2 Timothée 2. 22. “Ils verront Dieu” dans le resplendissement de sa gloire manifestée en Christ, et cette espérance les conduit à rester purs, à l’image de la pureté de Christ1 Jean 3. 2, 3.

  • Bienheureux ceux qui procurent la paix : ils sont “fils” du Dieu de paix, nommé ainsi sept fois dans les épîtres. C’est lui qui a fait la paix par le sacrifice de son FilsÉphésiens 2. 14-17 ; Colossiens 1. 20 ; il la maintient et il la désire de chacun des siensHébreux 12. 14 ; Romains 14. 19.

Bienheureux sont ces messagers de Dieu, canaux de paix auprès d’un monde ennemi, auprès de consciences tourmentées, auprès de chrétiens en conflits. Pour que les assemblées soient “en paix”, il faut beaucoup de croyants pieux, d’hommes de paix qui la procurent. Ils auront l’honneur d’être reconnus comme de vrais “fils de Dieu”, dignes d’entrer dans son royaume où tout est paixRomains 14. 17.

Les persécutions consécutives : versets 10-12

Cette nuée de témoins, que Jésus qualifie de bienheureux, est marquée par la souffrance dans ce monde “à cause de la justice” ; tous ces fidèles sont affligés par la violence, la corruption, l’iniquité qui dominent autour d’eux. Mais ils souffrent aussi de la part de ces injustes. Plus ils reluisent comme des luminaires dans un tel mondePhilippiens 2. 15, plus leur lumière met en évidence la perversité de ceux qui marchent dans les ténèbres. Cela ne peut qu’attirer l’animosité, le mépris, et même la haine de ceux-ci.

Le Seigneur s’adresse ensuite à tous ceux qui seront ses disciples (verset 11) : vous souffrirez, dit-il, “à cause de moi”. Il y aura maintenant un nom pour lequel les disciples auront l’honneur de souffrir avec joieActes 5. 41 ; 9. 16. Ce nom attire toujours l’opprobre, la moquerie et le mépris sur celui qui le prononce. Sommes-nous de ceux qui “n’ont pas honte du témoignage de notre Seigneur” ? Beaucoup de martyrs l’ont payé de leur vie, à l’image des prophètes et des témoins de la foiHébreux 11.

Les plus grandes persécutions restent à venir ; elles surviendront après l’enlèvement de l’Église. Beaucoup refuseront de rendre hommage à la bête et à son image, et seront décapités pour le témoignage de Jésus. Mais ils sont “bienheureux et saints”, car ils auront part à la première résurrection et au règneApocalypse 20. 4-6. Leur récompense sera grande dans les cieux.

Notes

1Le chrétien fidèle mène deuil également à cause de l’état de ruine de l’Église (1 Corinthiens 5. 2), mais il est encouragé par le divin consolateur, l’Esprit Saint (Jean 14. 16), qui lui fait discerner, malgré la ruine actuelle, le travail de Christ et son résultat futur. Plus tard, Dieu opérera ainsi à l’égard du résidu fidèle d’Israël (Ésaïe 57. 18 ; 61. 2, 3).
2Le croyant actuel apprécie la richesse de la miséricorde divine qui a opéré en sa faveur dans le passé, et qui se manifeste aujourd’hui par un soutien continuel (Éphésiens 2. 4 ; 2 Corinthiens 1. 3). Il doit être le digne enfant de son Père céleste, et exercer à son tour la miséricorde avec joie (Romains 12. 8). La récompense sera à la mesure de ce qui aura été pratiqué ; celle d’Onésiphore sera grande, dit l’apôtre Paul (2 Timothée 1. 18), à la mesure de son dévouement.

Matthieu 5

1Or, voyant les foules, il monta sur la montagnea ; et lorsqu’il se fut assis, ses disciples s’approchèrent de lui ; 2et ayant ouvert la bouche, il les enseignait, disant : 3Bienheureux les pauvres en esprit, car c’est à eux qu’est le royaume des cieux ; 4bienheureux ceux qui mènent deuil, car c’est eux qui seront consolés ; 5bienheureux les débonnaires, car c’est eux qui hériteront de la terreb ; 6bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car c’est eux qui seront rassasiés ; 7bienheureux les miséricordieux, car c’est à eux que miséricorde sera faite ; 8bienheureux ceux qui sont purs de cœur, car c’est eux qui verront Dieu ; 9bienheureux ceux qui procurent la paix, car c’est eux qui seront appelés fils de Dieu ; 10bienheureux ceux qui sont persécutés à cause de la justice, car c’est à eux qu’est le royaume des cieux. 11Vous êtes bienheureux quand on vous injuriera, et qu’on vous persécutera, et qu’on dira, en mentant, toute espèce de mal contre vous, à cause de moi. 12Réjouissez-vous et tressaillez de joie, car votre récompense est grande dans les cieux ; car on a persécuté ainsi les prophètes qui ont été avant vous.

Notes

ala montagne en contraste avec la plaine.
bou : pays ; voir Psaume 37. 11. Hériter du pays (ou posséder le pays), c’était, pour un Juif, hériter de la terre, et vice versa.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)