Marie de Magdala et Marie mère de Jacques ont assisté à la mise au tombeau du Seigneur Jésus (27. 61) ; le jour du sabbat vient de commencer. Elles se tiennent en repos ce jour-là ; mais vers six heures du soir, alors que le sabbat s’achève et que débute le premier jour de la semaine, elles ont hâte de venir au sépulcre. Rien n’a changé depuis la veille ; la garde est là, et la pierre scellée reste pour elles un sujet de grande inquiétude, car leur désir est d’embaumer le corps de Jésus. Elles reviendront tôt le matin.
Mais un ange du Seigneur les devance ; avant le lever du soleil, il descend du ciel, dans un éclat majestueux ; la terre tremble fort à son passage. La terre avait déjà tremblé lorsque Jésus, son Créateur, était entré dans la mort ; la nature avait alors frémi en signe de deuil. Maintenant, la création proclame en écho la puissance de résurrection de Jésus, qui est déjà sorti victorieux du tombeau.
L’éclair, le tremblement de terre, sont des manifestations impressionnantes de la majesté, de la gloire et de la sainteté divines. Autrefois le peuple d’Israël au Sinaï en avait été effrayéExode 19. 16-18. Les disciples aussi avaient été épouvantés lorsque Jésus leur était apparu transfiguré, et dans des vêtements brillants, resplendissant comme un éclairLuc 9. 29. Les gardiens sont maintenant comme morts de peur, devant ces signes éclatants marquant la présence de ce messager de lumière.
L’ange roule la pierre ; elle est pourtant fort grande, et les hommes avaient pris la dérisoire précaution de la sceller. Mais d’un simple geste l’ange la roule, et paralyse la garde qui reste frappée de stupeur. Puis l’ange s’assied sur la pierre : désormais, personne ne refermera ce sépulcre. La mort est vaincue et reste découverte ; ce lieu doit proclamer le triomphe de Jésus. Les témoins viendront constater l’un après l’autre qu’il est bien ressuscité.
Les deux Marie reviennent au sépulcre au lever du soleil, avec d’autres femmes pieuses dont Salomé. Chargées d’aromates et de parfums, elles viennent rendre honneur au corps de “Jésus le crucifié”. Elles constatent avec étonnement que la pierre est roulée, et s’approchent du sépulcreMarc 16. 4. Elles voient l’ange dans l’éclat de sa blancheur, et sont à leur tour épouvantées. Les gardiens resteront effrayés ; par contre, ces femmes attachées à leur Sauveur vont être rassurées sur-le-champ : “Pour vous, n’ayez point de peur”.
Le messager du ciel calme leur effroi, mais leur révèle aussi que leur pieuse démarche est inutile : Jésus est ressuscité “comme il l’avait dit”. Elles auraient dû se souvenir de ses paroles, et ne pas le chercher dans la tombe au troisième jour. Ainsi ces humbles servantes avaient plus d’affection pour leur Maître, que de foi dans la parole de Jésus qu’il ressusciterait d’entre les morts. L’ange poursuit : ces femmes fidèles doivent “promptement” annoncer aux disciples affligés que Jésus est ressuscité ; eux aussi auraient dû croire ce qu’il leur avait enseignéJean 20. 8. Le message qu’elles doivent transmettre rappelle aussi une promesse : le rendez-vous fixé par le Seigneur en Galilée sera tenu ; Jésus retrouvera les siens dans ce lieu où il les avait rassemblés au commencement.
Ces femmes ont eu peur en présence d’un ange de lumière en un tel lieu ; mais son message les a remplies de joie (verset 8) ; elles courent l’annoncer aux disciples. Leur bonheur est comble lorsqu’en chemin, leur Maître vient au devant d’elles et les salue. Elles sont les premières à le voir à nouveau vivant. Jésus accorde ce privilège à celles qui l’ont aimé au-delà de la mort. Quelle beauté dans le geste d’hommage de ces femmes, qui se prosternent aux pieds de leur Seigneur ! Il est dans cette scène le Messie ressuscité, le roi d’Israël. Il sera ainsi reconnu du résidu fidèle de son peuple terrestre dans un temps futur (23. 39).
“N’ayez point de peur” leur dit aussi Jésus. Sa voix rassurante en toutes circonstances est bien connue des siens (14. 27 ; 17. 7). Des relations nouvelles vont être établies avec les disciples dès qu’il sera monté vers son PèreJean 20. 17, et ces femmes attachées au Seigneur ont le privilège de le leur rapporter. “Mes frères”, ainsi Jésus nous appelle-t-il aujourd’hui ; il est “le premier-né entre plusieurs frères”, le chef d’une famille célesteRomains 8. 29 ; Hébreux 2. 12.
Jésus retrouvera ses disciples en Galilée, comme il l’avait annoncé (26. 32). C’est dans cette contrée désignée par le prophète (4. 15), qu’il avait commencé à faire luire sa lumière et à rassembler les siens. La prédication de l’évangile sera maintenant fondée sur le témoignage de ceux qui, en Galilée, le verront ressuscité1 Corinthiens 15. 1-8.