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Évangile selon Matthieu
Sondez les Écritures - 2e année

Matthieu 26. 59-68

La mort et la résurrection de Jésus

6. Jésus devant le tribunal des Juifs

Les faux témoignages : versets 59-62

Le sanhédrin, tribunal suprême des Juifs, est maintenant réuni sous la présidence du souverain sacrificateur. Cette nuit-là, il siège dans un lieu illicite et à une heure insolite, dans l’unique but de condamner à mort Jésus Christ, “le saint et le juste” Actes 3. 14. Cependant il faut à ces juges un motif acceptable ; ils lui avaient souvent tendu des pièges afin de l’accuser et de “l’enlacer dans ses paroles” (22. 15), en vain. Ils doivent recourir maintenant à de faux témoins !

Ils étaient les premiers à savoir que la loi interdisait le faux témoignageDeutéronome 5. 20 ; 19. 16-19. Prêter l’oreille à un faux témoignage en connaissance de cause, était déjà un crime ; le solliciter était monstrueux de la part de ceux qui prétendaient rendre la justice. Ces hommes montrent ainsi qu’ils n’ont pas l’intention de rendre une juste sentence, mais il leur faut un motif qui ait une apparence de réalité.

Deux faux témoins se présentent à la fin, qui tordent ouvertement les paroles mêmes de JésusMarc 14. 58. Ils parlent de la destruction d’un temple fait de mains (celui de Jérusalem), alors que Jésus avait parlé du temple de Dieu, qui était son corpsJean 2. 19-21. Ils rapportent une fausse parole : “Je puis détruire (ou je détruirai) le temple de Dieu”, alors que Jésus avait dit : “Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai”, laissant entendre que les Juifs le mettraient à mort, et que lui ressusciterait.

Leurs témoignages ne s’accordent pas, dit Marc. Aussi le souverain sacrificateur s’impatiente, il se lève pour s’adresser à l’accusé, mais Jésus garde le silence ; il ne répond pas à de faux témoignages. Il reste comme une brebis muette devant ceux qui la tondent, il n’ouvre pas la boucheÉsaïe 53. 7. Devant la haine, l’injustice et la violence, la grâce souffre en silence.

Le témoignage du Fils de Dieu : versets 63, 64

Le souverain sacrificateur n’est pas parvenu à trouver un motif de condamnation dans tous ces mensonges. Il en trouvera un dans l’affirmation de la vérité ; il utilise pour cela l’arme suprême de son tribunal : la voix d’adjuration. Il sait que devant une telle injonction, Jésus devra parlerLévitique 5. 1. La question qu’il pose est subtile ; il ne peut trouver de motifs dans les actes ou les paroles de Jésus, il s’attaque alors à sa personne : Es-tu le Christ, le Fils du Dieu vivant ? Pierre n’avait pu l’affirmer que par la révélation du Père qui est dans les cieux. Mais ces accusateurs, qui juraient par le Dieu vivant sans le connaître, voudront trouver là un motif de condamnation. Oui, Jésus était le Christ, le Fils de Dieu, il l’avait montré par ses œuvres. Des aveugles, des lépreux, des muets et des sourds guéris, des démoniaques délivrés, des morts ressuscités, en étaient des preuves vivantes ; mais les gens de cette assemblée n’avaient pas été convaincus.

Jésus ouvre alors la bouche ; d’accusé il devient juge, et s’adresse à ses juges comme à des accusés, car c’est aussi le procès de l’homme qui se déroule en cet instant. Le Fils de Dieu parle, il rend témoignage à la vérité de sa personne, sachant bien que par cette parole il sera condamné. Sur cet arrière-plan de l’injustice et de la méchanceté de l’homme, se détache maintenant le propos éternel de Dieu ; il se développe envers et contre tout jusqu’à la fin.

Jésus affirme ses droits au trône d’Israël comme le Christ, fils de David (22. 42) ; puis il fait allusion à la prophétie de DanielDaniel 7. 13, 14 que tous ses auditeurs connaissent. Il confirme sa divinité en revendiquant ses droits de Fils de l’homme au sceptre universelPsaume 2. 2, 6-12, mais “les juges de la terre” n’en reçoivent pas instruction. Il évoque la domination future du Fils de la droite de DieuPsaume 110. 1, 2, mais ils se mettent du côté des ennemis. Ils décident du sort de Jésus, mais c’est le leur qui est fixé par la condamnation inique qu’ils vont prononcer.

Jésus avait parlé à ses disciples du Fils de l’homme venant sur les nuées du ciel (24. 30). Il viendra avec les nuéesApocalypse 1. 7 ; ce jour-là, il sera le juge, et sera accompagné de myriades d’anges qui exerceront le jugement en flammes de feu2 Thessaloniciens 1. 7, 8. Tel est l’ultime témoignage que ces hommes responsables auront entendu, pour leur condamnation.

La condamnation et les outrages : versets 65-68

Jésus vient de présenter la vérité de sa personne : Christ, Fils de Dieu, Fils de l’homme. Pour ses juges, ce sont des affirmations blasphématoires, comme une injure à ce qui est sacré. Le souverain sacrificateur déchire alors ses vêtements, ce que la loi interdisaitLévitique 21. 10. Par ce geste accompli devant tous, il signe implicitement la fin de l’ordre de choses légal dont il était le représentant.

Jésus est alors condamné à mort (verset 66). C’est le signal d’un déferlement d’outrages à son adresse. A-t-on jamais vu, dans ce monde, les membres d’un tribunal se conduire de cette manière à l’égard d’un condamné ! La vérité vient de “trébucher sur la place publique” Ésaïe 59. 14 ; quelle conduite indigne maintenant : moqueries, crachats, soufflets ! Ces hommes bandent les yeux de JésusMarc 14. 65 et le frappent : Prophétise, qui est celui qui t’a frappé ? Rien n’est épargné au Seigneur de gloire, mais cela aussi avait été écrit de luiPsaume 69. 9 ; Ésaïe 50. 6.

Jésus avait annoncé ces choses à l’avance à ses disciples (16. 21) Luc 18. 32 ; maintenant il endure tout en silence. Il s’en remet à son Dieu qui est outragé dans sa personne, et qui jugera justement un jour1 Pierre 2. 21-23. Notre Seigneur reste un modèle pour tous les croyants persécutés à cause de la justice, et à cause de son nom (5. 10-12). Leur bonheur est de souffrir comme le Maître et pour lui, en rendant hommage à celui qui a ainsi souffert pour eux.

Matthieu 26

59Or les principaux sacrificateurs et les anciens et tout le sanhédrina cherchaient [quelque] faux témoignage contre Jésus, de manière à le faire mourir ; 60et ils n’en trouvèrent point, – bien que plusieurs faux témoins soient venus. Mais, à la fin, deux faux témoins vinrent, 61et dirent : Celui-ci a dit : Je puis détruire le templeb de Dieu, et en trois jours le bâtir. 62Et le souverain sacrificateur, se levant, lui dit : Ne réponds-tu rien ? De quoi ceux-ci témoignent-ils contre toi ? 63Mais Jésus garda le silence. Et le souverain sacrificateur, répondant, lui dit : Je t’adjure, par le Dieu vivant, quec tu nous dises si toi, tu es le Christ, le Fils de Dieu. 64Jésus lui dit : Tu l’as dit. De plus, je vous dis : dorénavant vous verrez le fils de l’homme assis à la droite de la puissance, et venant sur les nuées du ciel. 65Alors le souverain sacrificateur déchira ses vêtements, disant : Il a blasphémé ; qu’avons-nous encore besoin de témoins ? Voici, vous avez entendu maintenant [son] blasphème : 66que vous en semble ? Et répondant, ils dirent : Il mérite la mort. 67Alors ils lui crachèrent au visage et lui donnèrent des soufflets ; et quelques-uns le frappèrent, 68disant : Prophétise-nous, Christ ; qui est celui qui t’a frappé ?

Notes

ale conseil et tribunal suprême du peuple juif.
bla maison même.
cplutôt : à cette fin que.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)