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Évangile selon Matthieu
Sondez les Écritures - 2e année

Matthieu 26. 26-32

La mort et la résurrection de Jésus

3. La Cène du Seigneur

Le pain, corps de Christ : verset 26

“Comme ils mangeaient”. Jésus et ses disciples mangent la dernière pâque, car ce qu’elle typifie aura son accomplissement ce jour-là : l’Agneau de Dieu va être sacrifié. A cet instant, le Seigneur lie étroitement au souper de la pâque un autre repas que l’apôtre appelle la “Cène dominicale”, ou repas du Seigneur1 Corinthiens 11. 20. Le premier préfigurait le sacrifice de Christ, le second le rappellera.

Jésus avait déjà parlé de lui-même, de son corps, sous l’image du pain. Il était le pain vivant descendu du ciel, source de nourriture, ce dont la manne n’était qu’une figure. Il était le pain de vie, source vitale pour l’homme, mais il ne pouvait l’être qu’en donnant ce pain, c’est-à-dire sa chair, pour la vie du monde. Par sa mort seule, chair et sang séparés, il peut communiquer la vie à ceux qui se les approprientJean 6. 31-35, 48-55.

Maintenant il prend le pain qui est devant lui, et rend grâces. Il ne laisse pas entendre que le pain puisse être transformé en une autre substance, mais il le rompt (c’est la fraction du pain). En le présentant en figure comme son corps, mystérieusement formé pour le jour du sacrificeHébreux 10. 5, il montre par ce geste quelles souffrances il va endurer dans ce corps même. C’est dans sa chair qu’il doit subir la condamnation du péché de l’hommeRomains 8. 3 ; c’est dans son corps qu’il souffrira un châtiment terrible, à la place de ceux dont il paiera la rançonHébreux 10. 10 ; 1 Pierre 2. 24. “Prenez, mangez”. Ce geste doit être pour les disciples, et pour nous maintenant, une source de méditation profonde.

Le sang de la nouvelle alliance : versets 27, 28

Comme il a pris le pain, Jésus prend maintenant la coupe, à la suite du souper de la pâqueLuc 22. 20. Il rend à nouveau grâces ; il élève l’âme de ses disciples, pour les placer en communion avec Dieu. “Buvez-en tous” dit Jésus. Ceci est mon sang, par la vertu duquel vos péchés sont remis.

Luc, et Paul plus encore1 Corinthiens 11. 23-25, parlent d’un repas de mémorial, en souvenir de celui qui s’est sacrifié pour nous. L’invitation : “Buvez-en tous” s’adresse ainsi à tous les croyants qui sont au bénéfice de ce sang versé, et qui devraient être sensibles à ce désir du cœur de leur Seigneur. Nous n’en sommes pas plus dignes que Pierre qui va le renier, ou que les autres disciples qui vont s’enfuir peu après, mais lui est parfaitement digne que les siens l’honorent de cette manière.

Jésus parle du sang de “la nouvelle alliance” (litt. mon sang de l’alliance, celui qui est versé…). Les disciples doivent comprendre ce qu’il évoque ; Moïse avait dit aux oreilles du peuple d’Israël : “C’est ici le sang de l’alliance”, lorsqu’il en avait fait aspersion sur l’autel, sur le livre de la loi, et sur tout le peupleExode 24. 8 ; Hébreux 9. 19. Dieu ratifie chaque alliance (avec Noé, Abraham, Israël) avec le sang d’un sacrifice. Il fonde ses promesses sur la puissance du sang, en particulier à l’égard des choses à venir dont la loi contenait les ombres.

Mais le peuple d’Israël a transgressé l’alliance de Dieu dans laquelle il s’était engagé, et s’est placé sous la sentence de mort, dont le sang était précisément le signe. Jésus rappelle que Dieu ne peut reprendre ses relations avec son peuple que sur la base d’une nouvelle alliance (annoncée par Jérémie et citée dans l’épître aux Hébreux) Jérémie 31. 31-34 ; Hébreux 8. 6-12. Dieu seul s’engage ; il efface les péchés des fidèles, et travaillera dans leurs cœurs pour les placer dans les conditions bénies de la nouvelle alliance. C’est une alliance de liberté et non de servitudeGalates 4. 24, une “meilleure alliance” conclue pour l’Israël futur, mais dont les privilèges et les bénédictions sont déjà la part des croyants, aujourd’hui. C’est une alliance éternelle fondée sur la puissance du sang de Jésus ChristHébreux 13. 20.

Le vin nouveau dans le royaume : verset 29

En citant une parole de Jésus (verset 29), Matthieu relie la coupe prise après le souper à celle que le Seigneur avait reçue au début du repas de la pâqueLuc 22. 17. Celle-ci, instituée par la tradition juive, parlait de la joie du royaume. Jésus rend grâces au début du repas, mais ne participe pas à cette coupe. Il reste dans l’esprit de son nazaréat, consacré à Dieu dans son obéissance jusqu’à la mortNombres 6. 3, 20. Mais dans un temps à venir, il goûtera avec les siens une pleine joie dans le royaume, lorsque celui-ci sera établi en justice et en gloire. Il boira du vin nouveau, non pas celui de l’année (9. 17), mais un vin qu’il n’aura jamais goûté jusqu’alors.

Le berger frappé, le troupeau dispersé : versets 30-321

Le repas, commencé dans la tristesse, se termine sur une note de louange (verset 30). L’épreuve suprême est proche maintenant, mais Dieu va être parfaitement glorifié dans la mort de son Fils. La montagne des Oliviers est vis-à-vis de Golgotha ; Jésus s’y rend pour jouir une dernière fois, dans ce lieu, d’une pleine communion avec son PèreJean 8. 1 avant l’heure de la croix. Le berger devait être frappé, selon les ÉcrituresZacharie 13. 7. Il avait pris soin du “petit troupeau” Luc 12. 32 dans un amour inlassable. Maintenant les brebis craintives se disperseront au moment où leur berger sera “frappé de Dieu” (verset 31) Ésaïe 53. 4 ; mais il mourra afin qu’elles soient plus tard définitivement rassembléesJean 11. 51, 52. Cette annonce attriste sans doute les disciples ; aussi Jésus les fortifie-t-il dans l’espérance : il ressuscitera et les retrouvera en Galilée, là où il avait rassemblé au commencement “les pauvres du troupeau” Zacharie 11. 7, 11.

Notes

1Les versets 33-35 seront commentés avec les versets 69-75.

Matthieu 26

26Et comme ils mangeaient, Jésus ayant pris le pain et ayant béni, le rompit et le donna aux disciples, et dit : Prenez, mangez ; ceci est mon corps. 27Et, ayant pris la coupe et ayant rendu grâces, il la leur donna, disant : Buvez-en tous. 28Car ceci est mon sang, le [sang] de la nouvelle alliance, qui est versé pour plusieurs en rémission de péchés. 29Mais je vous dis que désormais je ne boirai plus de ce fruit de la vigne, jusqu’à ce jour où je le boirai nouveaua avec vous dans le royaume de mon Père. 30Et ayant chanté une hymne, ils sortirent [et s’en allèrent] à la montagne des Oliviers.

31Alors Jésus leur dit : Vous serez tous scandalisés en moi cette nuit ; car il est écrit : “Je frapperai le berger, et les brebis du troupeau seront dispersées”b ; 32mais, après que j’aurai été ressuscité, j’irai devant vous en Galilée.

Notes

anon pas de nouveau, mais d’une manière différente, d’une autre sorte.
bZacharie 13. 7.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)