Jésus sort et s’en va du
Les disciples ne semblent guère surpris par la tragique prédiction du Seigneur ; ils l’assimilent à la fin du siècle de la loi, et à la venue du Messie qui doit introduire un ordre de choses nouveau selon les prophéties (verset 3 ; 23. 39). Seul l’évangéliste Luc développe les paroles de Jésus concernant la destruction du temple et de Jérusalem (21. 20-24) : ce châtiment de Dieu sur son peuple est survenu vers l’an 70. Ici Jésus, en répondant aux disciples, envisage les temps futurs qui précéderont son retour en gloire2.
Les disciples s’intéressaient à des événements dont les prophètes avaient longuement parlé. Jésus leur avait aussi expliqué les paraboles prédisant les jugements qui devaient survenir à la consommation du siècle (13. 39, 49). Ce siècle suit son cours depuis la mort de Christ. Satan, le Dieu de ce siècle, aveugle les incrédules et les conduit à la perdition ; tout s’achèvera à la venue de Christ en gloire.
Jésus donne ici un aperçu des événements qui auront lieu peu avant “la fin” (c’est-à-dire avant sa venue pour le règne millénaire) (versets 6, 8). Ils ont commencé après son départ, mais la destruction de Jérusalem et la dispersion du peuple juif au milieu des nations en a interrompu le cours ; ils reprendront après l’enlèvement de l’Église.
Jésus met en garde les disciples contre les séducteurs de ce siècle ; ils séviront au temps des apôtres1 Jean 2. 18 ; 2 Corinthiens 11. 13 ; ils prépareront plus tard la voie de l’Antichrist (verset 5). La tromperie et la ruse caractérisent l’homme déchu, mais aussi la violence et la haine ; les famines et les guerres des temps de la fin seront terribles, particulièrement autour du pays d’Israël ; elles feront partie des jugements de Dieu sur les hommes3. Les tremblements de terre seront certainement nombreux et destructeurs : l’homme les explique toujours comme des catastrophes naturelles et prévisibles à long terme, mais Dieu les envoie en signe d’avertissement. Toutes ces choses, dit Jésus, sont un commencement de douleurs (litt. douleurs d’enfantement), nécessaires pour l’accomplissement des voies de Dieu en vue de la naissance du royaume.
Les persécutions pour le nom de Christ ont commencé dès son départ, mais elles se multiplieront avant sa venue en gloire. Le Seigneur a déjà averti ses disciples en des termes semblables, lors de leur appel dans le service (10. 16-23). Dans les Actes et les épîtres, nous voyons les souffrances qu’ils ont endurées de la part de leurs propres compatriotes en tous lieux. Jésus précise (verset 9) que la haine contre les disciples de Christ, et aussi contre les Juifs, gagnera toutes les nations. A l’oppression extérieure s’ajouteront l’apostasie intérieure et les trahisons. L’iniquité croissante et la persécution incessante conduiront les uns au découragement et au reniement, les autres au martyre (versets 9-12) Apocalypse 6. 9. Mais Jésus promet le salut et la délivrance à ceux qui auront tout enduré jusqu’à la fin. En tout temps, le fidèle vit de foi, se fortifie dans l’espérance, et son amour ne se laisse pas “refroidir” par le mal qui l’environne.
Ces persécutions favoriseront la dispersion des fidèles de la nation juive, comme cela eut lieu au commencementActes 8. 1-4, en vue de la diffusion de l’évangile. Au temps de la fin sera prêché l’évangile du royaume ; il éclairera les consciences et préparera les cœurs de beaucoup, en vue de leur participation au règne.
Cet évangile avait été annoncé par Jean le baptiseur (3. 2) et par Jésus lui-même (4. 17, 23 ; 9. 35), puis par ses disciples (10. 7). Il sera repris et présenté à toutes les nations par les témoins de ce temps-là, avec beaucoup de courage et de foi. Cet évangile du royaume n’atteint pas l’élévation spirituelle de l’évangile actuel de “la grâce de Dieu” et de “la gloire du Christ”. Il est destiné à introduire dans la sphère terrestre du royaume ceux qui l’auront reçu ; de toute manière ceux-ci seront bienheureux (5. 3-12), car ils jouiront des bénédictions divines sous la domination du roi de gloire (25. 34).