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Évangile selon Matthieu
Sondez les Écritures - 2e année

Matthieu 27. 11-26

La mort et la résurrection de Jésus

9. Jésus devant Pilate

L’interrogatoire : versets 11-14

Les chefs religieux ont condamné Jésus à mort, mais l’autorité romaine doit avoir le dernier mot. Aussi l’amènent-ils, lié comme un malfaiteur, devant Ponce Pilate. Celui-ci rend la justice dans un prétoire attenant à sa résidence à Jérusalem. Les Juifs n’entrent pas au prétoire ; ils ne veulent pas se souiller le jour de la Pâque en pénétrant dans le domaine des incirconcis. Ils sont toujours attentifs au “dehors de la coupe” (verset 6 ; 23. 25) Jean 18. 28.

Le gouverneur romain n’a pas de prévention contre ce Jésus qui n’a jamais troublé l’ordre public. Il n’a pas de haine à son égard, contrairement à ses accusateurs. Il a deviné leur mobile ; il sait que les Juifs livrent Jésus par envie (verset 18). Mais ce politicien habile doit aussi tenir compte de la détermination de ce peuple remuant. Il choisira la voie qui lui paraîtra avantageuse dans les circonstances du moment, au mépris de la justice : tel est trop souvent le caractère d’un monde sans Dieu.

Les chefs du peuple sont tout aussi rusés que lui : devant leur tribunal religieux, ils avaient imputé à Jésus des crimes religieux ; devant le juge de Rome, ils le chargent de crimes politiques. Ils accusent Jésus de se révolter et de conspirer contre César ; ils le font devant le représentant de l’autorité impériale, chargé de maintenir l’ordre et de juger tout usurpateur. Ils accumulent contre Jésus des accusations mensongères (verset 13) Marc 15. 3 : il pervertit notre nation, il défend de donner le tribut à César, il se dit roi à la place de César. Devant le scepticisme de Pilate, ils insistent : il soulève le peuple ; c’est un malfaiteurLuc 23. 2, 5 ; Jean 18. 30 ; 19. 12, 15. Jésus garde le silence ; il ne répond pas aux faux témoignages, pas plus devant Pilate que devant le sanhédrin.

“Roi des Juifs” : il sera reconnu tel au jour où il s’assiéra sur son trône ; mais il recevra la couronne de son Père, et non des hommesJean 6. 15, et régnera sur un peuple restauré. Cependant, cette question va être l’objet d’un dialogue avec Pilate, et d’une belle confession de la part de Jésus1 Timothée 6. 13. Le gouverneur commence sur un ton ironique : C’est toi, le roi des Juifs ? Jésus répond, lorsqu’il est question de la vérité de sa personne, comme il l’avait fait devant le sanhédrin (26. 64) : “Tu le dis”. Il rend témoignage de ce qu’il est, même si Pilate doit s’en moquerMarc 15. 12.

Pilate rappelle qu’il n’est pas Juif, et que ce débat ne l’intéresse guèreJean 18. 33-38 ; il ne peut reconnaître un roi en cet homme qui est en face de lui, et qui ferme la bouche devant ses accusateurs. “Qu’as-tu fait” ? Voilà ce qui le préoccupe ; mais il ne sait pas qu’il pose cette question au seul juste que le monde ait connu. Aussi, lorsque Jésus lui présente la vérité de Dieu, l’étendue et la sphère de son royaume, la grandeur de sa mission, Pilate perd pied et sort de devant Jésus ; mais sa conscience reste endurcie.

Les quatre questions de Pilate aux Juifs : versets 15-23

Le gouverneur pense maintenant se débarrasser d’un prisonnier encombrant en saisissant une opportunité ; il le fait transférer devant la juridiction d’Hérode, car Jésus est GaliléenLuc 23. 7. Après une comparution humiliante, Hérode le renvoie à Pilate ; celui-ci retrouve donc l’accusé en face de lui ; que va-t-il faire ? Fort à propos, pour satisfaire les Juifs, Rome accorde la libération d’un prisonnier lors de la fête de Pâque. Cette coutume dénote la dégradation morale de ce peuple, qui célébrait la pâque en l’associant à la libération d’un malfaiteur. Pilate va donc sacrifier à cette coutume, et pensera régler de cette manière un problème épineux.

La première question est posée : Quel prisonnier voulez-vous que je vous relâche ? Il cite deux noms, en espérant que les Juifs feront un bon choix. Quel contraste en effet entre “Jésus appelé Christ”, et Barabbas, un chef de révolte, un brigand, un meurtrierMarc 15. 7 ; Jean 18. 40 ; Actes 3. 14 ! L’un incarne la bonté, la justice et la sainteté de Dieu ; l’autre symbolise l’illégalité et l’iniquité. Mais Pilate a oublié que pour les Juifs, Barabbas était un “prisonnier fameux” (verset 16), un héros qui avait conduit une sédition contre l’autorité romaine.

Un temps de réflexion leur est accordé, car Pilate doit prendre connaissance d’un message de sa femme : celle-ci est convaincue par un songe de l’innocence de cet homme juste que son époux s’apprête à condamner. Lui aussi est plus ou moins persuadé de son innocence et ne trouve aucun motif de condamnation ; c’est décidé, il va le relâcherActes 3. 13. C’est compter sans la haine des chefs du peuple ; ceux-ci s’emploient avec énergie, pendant cette pause, à persuader la foule de faire mourir Jésus. Ils savent qu’elle veut son prisonnier (v. 15) ; ils obtiendront d’elle ce qu’ils désirent.

Pilate revient et pose une deuxième question, plus précise : “Lequel des deux” ? C’est Barabbas ou Jésus ; il faut se déterminer par rapport à ces deux hommes : l’homme de Satan ou l’homme de Dieu, choix décisif qui fixera le sort de ce peuple. C’est aussi le choix que doit faire tout homme : Jésus Christ crucifié, ou Satan et tout ce qu’il offre dans ce monde.

Ce sera Barabbas !

Pilate insiste et pose une troisième question : “Que ferai-je donc de Jésus, qui est appelé Christ” ? Il y avait de quoi réfléchir ; Pilate est dans une grande perplexité, mais pas la foule qui condamne à l’unanimité son bienfaiteur au supplice de la croix. Le monde reste aujourd’hui le même : quel cas les hommes font-ils du Sauveur, de Jésus Christ mort sur la croix ? La parole de la croix est toujours folie pour ceux qui périssent.

Le gouverneur pose alors la quatrième et dernière question : “Mais quel mal a-t-il fait” ? Rien qui ne se dût faire, répondra un brigand à leur placeLuc 23. 41. Mais eux, excités par leurs chefs qui n’ont pas de réponse à donner à cette question, s’écrient encore plus fort : “Qu’il soit crucifié” !

Avons-nous tous répondu à ces questions ? Avons-nous décidé de notre choix ? Avons-nous confessé que celui qui n’avait fait aucun mal a payé pour le mal que nous avons fait ?

La condamnation : versets 24-26

Pilate voit avec inquiétude le tumulte de la foule s’amplifier ; il lui faut prendre une décision rapide. Il juge qu’il n’est pas opportun de se prononcer, au prix de la paix publique, en faveur de ce pauvre innocent ; il va contenter la fouleMarc 15. 15. La justice peut bien céder ses droits à la paix romaine. Au fond de lui-même, le gouverneur méprise cet homme qui est Juif ; il va le faire cruellement fouetter.

Mais avant de livrer Jésus, Pilate se lave les mains en proclamant sa propre innocence, après avoir condamné celui qu’il reconnaît innocent et juste ; voilà le comble de l’iniquité chez cet homme ! Il pense se disculper en faisant retomber la culpabilité de ce crime sur le peuple, et celui-ci la reconnaît.

Jésus retrouvera Pilate un jour devant son tribunal ; mais sur la croix, il priera pour ce peuple égaréLuc 23. 34. Dieu accordera aux Juifs quarante ans pour se repentir, avant de les détruire et de les disperser. Le sang de Jésus est toujours sur les enfants de son peuple, jusqu’au jour futur où ils se tourneront vers Jésus et se repentiront. Alors il leur sera pardonné, par la vertu de ce sang versé : insondable miséricorde de Dieu.

Matthieu 27

11Or Jésus se tenait devant le gouverneur ; et le gouverneur l’interrogea, disant : Es-tu, toi, le roi des Juifs ? Et Jésus lui dit : Tu le dis. 12Et étant accusé par les principaux sacrificateurs et les anciens, il ne répondit rien. 13Alors Pilate lui dit : N’entends-tu pas de combien de choses ils portent témoignage contre toi ? 14Et il ne lui répondit pas même un seul mot ; en sorte que le gouverneur s’en étonnait fort. 15Or, à la fête, le gouverneur avait coutume de relâcher una prisonnier à la foule, celui qu’ils voulaient. 16Et il y avait alors un prisonnier fameux, nommé Barabbas. 17Comme donc ils étaient assemblés, Pilate leur dit : Lequel voulez-vous que je vous relâche, Barabbas, ou Jésus qui est appelé Christ ? 18Car il savait qu’ils l’avaient livré par envie. 19Et comme il était assis sur le tribunal, sa femme lui envoya dire : N’aie rien à faire avec ce juste ; car j’ai beaucoup souffert aujourd’hui à son sujet dans un songe. 20Mais les principaux sacrificateurs et les anciens persuadèrent les foules de demander Barabbas et de faire périr Jésus. 21Et le gouverneur, répondant, leur dit : Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche ? Et ils dirent : Barabbas. 22Pilate leur dit : Que ferai-je donc de Jésus, qui est appelé Christ ? Ils disent tous : Qu’il soit crucifié ! 23Et le gouverneur dit : Mais quel mal a-t-il fait ? Et ils s’écriaient encore plus fort, disant : Qu’il soit crucifié ! 24Et Pilate, voyant qu’il ne gagnait rien, mais que plutôt il s’élevait un tumulte, prit de l’eau et se lava les mains devant la foule, disant : Je suis innocent du sang de ce juste ; vous, vous y aviserez. 25Et tout le peuple, répondant, dit : Que son sang soit sur nous et sur nos enfants ! 26Alors il leur relâcha Barabbas ; et ayant fait fouetter Jésus, il le livra pour être crucifié.

Notes

aun seul.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)