L’Évangile selon Matthieu forme un lien direct avec l’Ancien Testament1. Dieu avait parlé “aux pères” par Moïse et les prophètes. Il s’adresse maintenant à leurs descendants en se révélant dans son Fils, Jésus Christ. Celui-ci confirme et concentre dans sa personne toutes les promesses faites aux “pères” Romains 15. 8, en particulier aux patriarches et à David ; elles sont assurées et seront réalisées en lui.
L’évangéliste présente donc le Seigneur sous ces trois titres :
Deux évangélistes présentent la
La
Marie a-t-elle voulu faire partager sa joie à Joseph, son fiancé ? Celui-ci n’est pas encore dans le secret de Dieu et ne peut croire ce qui est au-delà de sa foi. Il pense plutôt à une infidélité de la part de Marie, et en connaît la sanction divineDeutéronome 22. 23-29. Mais l’ange du Seigneur vient mettre un terme à sa douloureuse méditation : Il s’adresse à lui dans un songe et non directement comme à Marie, car il répond à ses doutes, pas à sa foi. Joseph croit, et le montre par une prompte obéissance. Il prend sous sa protection celle qui est désormais sa femme, mais reste jusqu’à la naissance dans une chasteté qui permettra l’accomplissement des Écritures : “Voici, la vierge enfantera”.
Jésus (Jehoshua ou Josué) est “l’Éternel Sauveur”. Ce titre était déjà connu de son peuple. Dieu révèle maintenant son grand salut dans cet enfant qui porte un tel nom dès avant sa naissance (verset 21) Ésaïe 49. 1, 5, 6 ; Luc 1. 31. L’ange le désigne ainsi à Marie comme à Joseph. Le Christ était attendu par les fidèles pour la délivrance et la consolation d’Israël, mais ici il est présenté à son peuple comme Sauveur, celui qui les sauvera de leurs péchés (verset 21). Il ne peut y avoir de salut sans la confession des péchés et la repentance : telle sera la substance du ministère de Jean le baptiseur, de Jésus et des apôtres ; il n’y a de salut en aucun autre nom que celui de Jésus.
Jésus, fils de Joseph, fils de David, est aussi Emmanuel : “Dieu avec nous” (verset 23). Un signe avait été donné au roi Achaz, malgré son incrédulité, au moment où le peuple de Dieu était sous l’assaut d’un ennemi qui tentait de détruire la maison de David pour mettre à la place un roi de son choixÉsaïe 7. 14. Dieu était intervenu pour annuler ce complot et il l’avait fait savoir par un signe miraculeux qui symbolisait cette délivrance. Le signe s’accomplit maintenant à la naissance du Seigneur Jésus (verset 23), en vue de la délivrance finale (et non plus temporaire) du peuple d’IsraëlLuc 1. 55, 68-75.
Mais le peuple sera incrédule et ce salut sera reporté à un temps futurRomains 11. 26-29, lorsqu’Israël recevra Emmanuel, celui qui vient au nom du Seigneur. Les croyants de l’époque chrétienne discernent, pour leur bonheur, l’éclat de la divinité dans ce petit enfant qui naît parmi les hommes. Dieu avec nous : il descend pour nous et reste avec nous pour toujours (28. 20).