Jésus vient d’endurer les souffrances de l’expiation ; à l’issue de cette œuvre de rédemption, il peut dire : “C’est accompli”. Il doit maintenant traverser la mort, salaire du péché, car Dieu avait dit à l’homme pécheur : “Tu mourras certainement”. Mais Jésus y entre en grâce, dans la parfaite jouissance de la communion de son Père, et dans l’assurance de sa glorieuse résurrection.
Jésus laisse sa vie de lui-même ; personne ne peut la lui ôterJean 10. 18. Avec un cri plein de force, il entre dans le domaine où Satan, par la faute de l’homme, a une certaine puissance ; il rendra l’ennemi impuissantHébreux 2. 14. Il ne meurt pas dans un dernier souffle, comme l’homme naturel, mais s’en va calmement au temps fixé par lui-même. Il rend son esprit ; il le présente à son Père comme offrande de sa vie. Il le remet à ses soins, comme son corps, jusqu’à la résurrectionLuc 23. 16 ; Actes 2. 27.
La mort du Seigneur est accompagnée de signes extraordinaires, propres à frapper l’esprit de l’homme le plus sceptique. Ces prodiges s’opèrent, en figure, dans les trois sphères du ciel, de la terre et de la mort :
Si rien de ce qui vient d’arriver ne semble ébranler les Juifs responsables, la conscience du centurion romain qui veillait sur Jésus avec ses soldats est réveillée. Ils ont vu le ciel s’obscurcir, la terre trembler, les rochers se fendre. Ils reconnaissent le doigt de Dieu : “Certainement celui-ci était Fils de Dieu”. Les disciples aussi lui avaient rendu cet hommage, lorsqu’ils avaient vu la tempête changée en calme à la voix du Seigneur (14. 33). Par contre, Pilate avait eu peur en entendant parler du Fils de DieuJean 19. 8, mais n’ayant pas eu de témoignage visible de sa divinité, il l’a fait crucifier.
Les Juifs ont condamné Jésus, parce qu’il “s’était fait Fils de Dieu”. La vérité sort enfin de la bouche d’un homme convaincu, et de ceux qui l’entourent. Ce centurion va plus loin encore, et “glorifie Dieu en disant : En vérité, cet homme était juste” Luc 23. 47. Il rend ainsi un dernier témoignage à l’innocence de celui qui vient de mourir.
Plusieurs femmes ont suivi Jésus jusqu’à la croix. Depuis la Galilée, elles ont marché à sa suite. Elles se sont attachées à celui qui les a délivrées d’esprits malins, d’infirmités et de misères de toute sorteLuc 8. 2, 3. Elles l’ont servi jour après jour avec dévouement et l’ont assisté de leurs biens.
Quel bonheur pour ces femmes d’écouter tous les jours la voix du Maître, de voir les foules se presser pour l’entendre, d’assister à ses miracles et à des guérisons rappelant la leur ! Pourtant, avons-nous pensé à leur esprit de sacrifice ? Elles aussi, comme les disciples, ont tout quitté pour le suivre ; leurs biens étaient pour lui, leur amour, leur service aussi. Elles ont enduré avec lui la contradiction des pécheurs, la persécution morale, affronté de multiples dangers.
Elles sont là maintenant avec Jésus, alors que d’autres se sont enfuis. Elles se sont tenues près de la croixJean 19. 25, le cœur étreint par la souffrance. Elles se sont éloignées quelque peu (verset 55), au moment où les ténèbres ont enveloppé la scène. Elles se tiendront près du sépulcre, et seront les premières à témoigner de sa résurrection. Puissions-nous avoir dans le cœur le même amour dont ces femmes ont aimé Jésus !