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La souveraineté de Dieu est présentée par Élihu (verset 13). Il est vrai que les voies divines ne doivent pas être examinées d’un œil critique par l’homme. Pourtant, Dieu cherche toujours à communiquer avec sa créature (verset 14) : il n’agit pas en despote. Élihu l’explique en disant que les actions de Dieu ont un sens (versets 14-18).
Dieu peut parler par des rêves (versets 14, 15), bien que ce moyen ait été bien plus fréquent dans les temps où la Parole n’était pas encore complète. L’important est d’être attentif au message, surtout si Dieu dans sa patience renouvelle ses appelsGenèse 41. 32 ; Psaume 62. 11.
Le but du Dieu qui se révèle, c’est d’instruire l’homme, de lui épargner les pièges de l’orgueil qui conduisent à la mort (versets 16-18). C’est un trait de sa miséricorde.
Ne refusons pas d’écouter “celui qui parle” Hébreux 12. 25. Même notre Seigneur, en homme parfait, a ouvert son oreille à l’instruction divineÉsaïe 50. 4. Dieu est parfois obligé de nous interpeller plus fortement, par exemple par la souffrance (versets 19-22). Plusieurs textes bibliques y voient une preuve de l’amour divin, qui nous éduque comme ses chers enfantsDeutéronome 8. 5 ; Job 5. 17 ; Proverbes 3. 12 ; Apocalypse 3. 19. La souffrance a donc une vertu éducative, parfois à titre préventifHébreux 12. 4 ; 2 Corinthiens 12. 7.
La description de la maladie est une allusion évidente à la situation de Job, qui ne s’alimente plus (6. 7) et maigrit (16. 8 ; 19. 20). Même si l’affirmation d’Élihu est vraie, même si Dieu avait quelque chose à enseigner à Job, on peut cependant s’étonner qu’Élihu n’ait pas d’abord exprimé un mot de sympathie. Il nous arrive d’adopter une telle attitude, due à notre prétention d’avoir la pensée de Dieu, ou à notre peur d’être mis en difficulté. Accepter l’épreuve de la main d’un Dieu d’amour est certes l’attitude que la grâce produit chez celui qui souffre. Mais dire à celui qui est éprouvé : “tu ferais mieux d’accepter”, risque fort d’amener l’inverse du but poursuivi. Il s’enfermera dans le mutisme, car il sait que l’affirmation est fondée, mais il se sentira incompris. Malgré tout, Élihu a parlé aussitôt après de la grâce divine.
Pour comprendre, au cœur de la souffrance, le message que Dieu nous adresse, il nous faut un interprète (verset 23). Élihu se considérait-il comme cet homme choisi (un entre milleEcclésiaste 7. 28), ou pensait-il à un ange (comme l’intercesseur de Zacharie 3) ? Nous pouvons aisément reconnaître Jésus Christ dans ce “messager” du ciel qui, pendant sa vie terrestre, a montré à l’homme ce qu’est le droit chemin. Sa vie parfaite aurait été notre condamnation s’il ne s’était pas livré pour nous racheter, nous offrant ainsi gratuitement la justice divine. Il est la vraie rançon1 Timothée 2. 6 que l’homme ne pouvait pas payerPsaume 49. 9. Cette œuvre permet à Dieu d’être favorable (propice) au pécheur repentant : c’est la “propitiation” (verset 24). Cette grâce est présentée ici sans raison apparente, pour montrer qu’elle est offerte à des êtres qui ne la méritent pas. Par moments, Job avait considéré les effets de la grâce divine en lui (sa piété, verset 9), et avait ainsi perdu de vue sa source. A d’autres moments il n’avait devant les yeux que ses circonstances (verset 10) et il en oubliait la présence de Dieu. A ces deux écueils répond la grâce offerte de manière désintéressée, pour nous sauver de la mort.
Quand l’homme accepte que tout vient de Dieu, l’aigreur et l’amertume font place à une vie nouvelle et pleine de fraîcheur (verset 25) : c’est une nouvelle création2 Corinthiens 5. 17. Il s’ensuit une communion authentique dans la prière et l’adoration (verset 26), le témoignage public de la conversion (verset 27). L’homme transformé confesse avoir péché en ayant fondé sa religion sur ses efforts pour aller à Dieu. Il proclame que Dieu ne l’a pas traité comme il le méritaitRomains 5. 8. Dès lors l’homme régénéré n’a plus peur de la lumière divine, il la recherche, car il la sait accompagnée de la grâce qui lui permet d’en supporter l’éclat (versets 28, 30) Jean 3. 21. Vie et lumière deviennent alors complémentaires, et même synonymesPsaume 36. 9 ; Jean 1. 4, Christ étant pour nous maintenant cette vraie lumièreJean 1. 9.
Pour que la description de toutes ces bénédictions ne nous fassent pas perdre de vue le donateur, Élihu nous rappelle pour terminer que Dieu est la seule source de tout vrai bien présent et éternel, et qu’il est patient (versets 29, 30). Il n’existe peut-être pas dans l’A.T. de description aussi puissante de la libération de l’âme humaine sous l’effet de la grâce répandue et acceptée dans le cœur par l’Esprit Saint. Quelle merveille de penser que l’Esprit a pu en convaincre Élihu des siècles avant la plénitude de la révélation qui nous est parvenue en Jésus !
Élihu invite Job à réagir de façon surprenante. Est-il un peu suffisant, ou s’agit-il d’un style poétique ? Par ailleurs, Élihu exprime le désir que Job soit “trouvé juste”.
Quoi qu’il en soit, répondons honnêtement aux questions que suscite son intervention. Sommes-nous assurés de la grâce divine ? Acceptons-nous d’être sauvés uniquement par la grâce et non par nos efforts ? Nous savons-nous revêtus de la justice divine en vertu de l’œuvre expiatoire de Christ ? La grâce nous suffit-elle pour la vie de chaque jour ? Recevons-nous les épreuves de la main d’un Dieu d’amour ?