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Le premier livre de Moïse dit la Genèse
Sondez les Écritures - 1re année

Genèse 33. 17 - 34

Vie de Jacob : compromis, vie mouvementée, discipline divine

5. Sichem ou le déshonneur

Succoth et Sichem : 33. 17-20

Jacob avait pu prier dans ses angoisses ; il est regrettable qu’il oublie de le faire maintenant qu’il est plus tranquille, afin de demander à Dieu le vrai chemin. Au lieu d’entrer directement dans le pays, puisque dans sa grâce l’Éternel l’y ramène, il s’établit pour l’instant en deçà du Jourdain. Durant cette pause prolongée, il perd son caractère de pèlerin et s’installe dans un certain confort.

Peut-être Jacob prend-il conscience que Succoth n’est pas un lieu de repos pour lui. Aussi le voyons-nous cette fois entrer dans le pays et parvenir en paix, comme il l’avait souhaité (28. 21), à la ville de Sichem. Mais est-ce bien là que l’Éternel l’appelle ? En l’arrachant de Paddan-Aram, il s’était présenté comme le Dieu de “Béthel”, qui voulait certainement le conduire à sa maison. Mais Jacob choisit Sichem. C’est en figure un lieu où l’on trouve moins d’élévation spirituelle, moins de sanctification. Tel sera toujours le choix du cœur naturel d’un croyant non exercé devant Dieu.

Jacob retrouve sa tente ; mais pourquoi va-t-il la planter en face de la ville de Sichem, dans le voisinage immédiat d’un peuple impur et idolâtre ? Ne sait-il pas que celui-ci est déjà placé sous la sentence de jugement ? Lot avait commencé ainsi en dressant ses tentes jusqu’à Sodome. Mais Jacob ne sent pas le danger, et va compléter son implantation en achetant le champ sur lequel il s’est établi. L’argent est pesé – il est en règle avec les hommes – mais Dieu est fidèle, et si même il reconnaît la valeur de la transactionJosué 24. 32, il ne va pas laisser Jacob tranquille.

Jacob, après avoir acheté le champ, dresse là un autel. Il devient adorateur dans le pays, ce qu’il n’avait pu être en exil ; mais Dieu ne veut pas être adoré dans les champs de ce monde, mais dans sa maison. Aussi bien, cet autel de Sichem ne ressemble en rien à celui d’Abraham (12. 7), et semble érigé en vue de sanctifier le champ. Il est dédié à Dieu, le Dieu d’Israël, celui qui l’a béni à Peniel et lui a conféré ce nom. Jacob semble se prévaloir de la bénédiction accordée, sans remonter au bienfaiteur, qui n’attend pas de lui un autel dans ce lieu.

La séduction et le déshonneur : 34. 1-7

Une fille de Jacob sort maintenant pour voir les filles du pays. Faut-il s’en étonner ? La tente est si proche de la ville ; il est bien naturel d’aller prendre contact, d’avoir une ouverture sur un monde jusque-là inconnu. Mais celui-ci ne tardera pas à manifester ce qu’il est.

Quelquefois, les enfants de parents croyants se laissent inviter dans les familles du monde, sortent avec des jeunes qui ne connaissent pas le Seigneur, sans penser aux suites possibles. Ils estiment pouvoir exercer une heureuse influence dans ces milieux qui leur sont attrayants. La Parole nous met en garde contre les amitiés du monde, elles sont dangereusesJacques 4. 4. Les bonnes compagnies sont celles de la maison de la foi. Les parents aussi sont responsables ; s’ils “plantent leurs tentes près de Sichem”, leurs enfants entreront dans la ville.

Dina a donc été déshonorée, et toute la maison de Jacob avec elle, mais le Dieu de Jacob en premier lieu. Le patriarche garde la bouche fermée, dans la honte qu’il peut ressentir, sans doute, peut-être aussi dans le sentiment d’avoir favorisé une telle infamie. Ses fils sont très irrités et méditent déjà la vengeance. Mais il n’y a point dans cette famille d’humiliation vraie devant Dieu qui a été déshonoré, point de confession des causes profondes qui ont conduit à une telle iniquité.

Les offres du monde : 34. 8-17

Quant au monde, représenté par Hamor et Sichem, ne lui demandons pas de reconnaître le mal commis, il n’en a pas conscience. La fornication (toute relation sexuelle hors mariage officiel) est devenue aujourd’hui si habituelle “qu’ils trouvent étrange que vous ne couriez pas avec eux dans le même bourbier” 1 Pierre 4. 4. Les alliances de toute nature sont recherchées, parce que les gens du monde voient ce qu’ils peuvent gagner de la part de chrétiens qui, même infidèles à leur Dieu, sont “paisibles à leur égard” (verset 21), et gardent dans les familles et les affaires professionnelles ou publiques une certaine moralité.

En réalité derrière la scène, Satan, le chef de ce monde, attire ceux qui se risquent sur son domaine pour les absorber et les dépouiller. Ces alliances (verset 9) conduisent à la confusion et à la disparition du témoignage pour le SeigneurJean 17. 14. La recherche des “possessions” (verset 10) fait perdre de vue le caractère d’étrangers et le désir d’une patrie célesteHébreux 11. 14.

Les offres du monde sont toujours subtiles et perverses, car il n’a pas conscience du mal. Il n’hésitera pas à faire de nobles et généreux sacrifices (verset 12) pour obtenir ce qu’il veut, mais le croyant fidèle ne serrera jamais la main que ce monde lui tend : “l’amitié du monde est inimitié contre Dieu” Jacques 4. 4. Si la maison de Jacob s’était placée dans la lumière de Dieu, elle se serait humiliée et courbée sous la discipline, et Dieu aurait incliné les cœurs des gens de Sichem pour que Dina soit dignement rendue malgré le déshonneur. Mais la colère prévaut, et elle conduit à la violence ; celle-ci s’exerce à travers le mensonge et la ruse, et ceci sous couvert de religion. Nous assistons ce jour-là à une consternante dégradation du témoignage que cette famille aurait dû rendre à son Dieu.

L’engagement du monde : 34. 18-24

Voyons maintenant le point de vue des gens de Sichem. Leur désir de s’accorder avec ces étrangers qui servent leur Dieu est réel, car ceux-ci ont perdu leur caractère de témoins. Il s’agira, pensent-ils, de sacrifier un peu à leurs coutumes religieuses, et cela ira bien. Il n’y a point de vraie recherche de la signification spirituelle des choses, ni de réalité dans l’engagement, mais cela conduit à être “un même peuple” avec eux (verset 22). N’est-ce pas ainsi que nos jeunes peuvent quelquefois être trompés ?

Cependant, ce geste de la circoncision pourrait en faire reculer quelques-uns ; n’est-ce pas une mutilation douloureuse et sans signification, donc inutile ? Mais la décision est emportée (verset 23) par la perspective de tout ce qu’il y a à gagner au prix d’une petite concession religieuse sans grande portée ; le monde se dévoile enfin sous son vrai jour. Voilà comment il fait des ravages dans trop de familles chrétiennes.

La violence inique : 34. 25-31

Siméon et Lévi deviennent des meurtriers (verset 25) ; leur infamie dépasse de loin celle de Sichem le séducteur. Par leur action inique, les fils de Jacob n’ont fait qu’accroître le chagrin de leur père, qui semble plus affecté par leur violence que par l’insulte faite à sa fille. Il envisage les conséquences que peut avoir un tel carnage sur lui et sur sa maison, sans penser peut-être que le nom du Dieu de Jacob vient d’être foulé aux pieds par ses fils, ce Dieu dont la grâce est patiente, aussi longtemps qu’il n’est pas obligé de juger ces nations coupables.

Un jour, par la bouche de Jacob (49. 5-7), l’Esprit de l’Éternel condamnera solennellement le crime de Siméon et Lévi, et en tirera les conséquences en jugement. Pour l’instant, Jacob est consterné par l’état de sa maison et la menace de sa destruction ; mais sa sensibilité spirituelle émoussée ne lui permet pas d’en discerner les vraies causes. Néanmoins la grâce de Dieu va rendre Dina à sa famille, et le puissant appel du Dieu de Béthel va enfin projeter sur la conscience et dans le cœur de Jacob une merveilleuse lumière, pour une miraculeuse délivrance.

Genèse 33

17Et Jacob s’en alla à Succoth, et bâtit une maison pour lui, et fit des cabanes pour son bétail : c’est pourquoi on appela le nom du lieu Succotha.

18Et Jacob arriva en paixb à la ville de Sichem, qui est dans le pays de Canaan, comme il venait de Paddan-Aram ; et il campa en face de la ville. 19Et il acheta de la main des fils de Hamor, père de Sichem, pour 100 kesitasc, la portion du champ où il avait dressé sa tente ; 20et il dressa là un autel et l’appela El-Élohé-Israëld.

Genèse 34

1Et Dina, fille de Léa, qu’elle avait enfantée à Jacob, sortit pour voir les filles du pays ; 2et Sichem, fils de Hamor, le Hévien, prince du pays, la vit, et la prit, et coucha avec elle et l’humilia. 3Et son âme s’attacha à Dina, fille de Jacob, et il aima la jeune fille, et parla au cœur de la jeune fille. 4Et Sichem parla à Hamor, son père, disant : Prends-moi cette jeune fille pour femme. 5Et Jacob apprit qu’on avait déshonoré Dina, sa fille. Or ses fils étaient aux champs avec ses troupeaux ; et Jacob se tut jusqu’à ce qu’ils viennent. 6Et Hamor, père de Sichem, vint vers Jacob pour parler avec lui. 7Et les fils de Jacob vinrent des champs lorsqu’ils apprirent [ce qui était arrivé], et ces hommes furent affligés, et ils furent très irrités, parce qu’on avait commis une infamie en Israël, en couchant avec la fille de Jacob, ce qui ne devait point se faire. 8Et Hamor leur parla, disant : L’âme de Sichem, mon fils, s’est attachée à votre fille ; donnez-la-lui, je vous prie, pour femme ; 9et alliez-vous avec nous : donnez-nous vos filles, et prenez nos filles pour vous, 10et habitez avec nous, et le pays sera devant vous ; habitez-y, et trafiquez, et ayez-y des possessions. 11Et Sichem dit au père et aux frères de Dinae : Que je trouve grâce à vos yeux, et ce que vous me direz je le donnerai. 12Haussez beaucoup pourf moi la dot et le présent, et je donnerai selon que vous me direz ; et donnez-moi la jeune fille pour femme. 13Et les fils de Jacob répondirent avec ruse à Sichem et à Hamor, son père, et leur parlèrent (parce qu’il avait déshonoré Dina, leur sœur) ; 14et ils leur dirent : Nous ne pouvons point faire cela, de donner notre sœur à un homme incirconcis, car ce serait un opprobre pour nous ; 15nous nous accorderons avec vous seulement sous cette condition, que vous soyez comme nous en circoncisant tout mâle parmi vous ; 16alors nous vous donnerons nos filles, et nous prendrons vos filles, et nous habiterons avec vous ; et nous serons un seul peuple. 17Mais si vous ne nous écoutez pas, pour être circoncis, nous prendrons notre fille, et nous nous en irons.

18Et leurs paroles furent bonnes aux yeux de Hamor, et aux yeux de Sichem, fils de Hamor. 19Et le jeune homme ne différa point de faire la chose ; car la fille de Jacob lui agréait beaucoup, et il était plus considéré que tous ceux de la maison de son père. 20Et Hamor, et Sichem, son fils, vinrent à la porte de leur ville, et parlèrent aux hommes de leur ville, disant : 21Ces hommes sont paisibles à notre égard ; qu’ils habitent dans le pays, et y trafiquent : et voici, le pays est vaste devant eux ; nous prendrons leurs filles pour femmes, et nous leur donnerons nos filles ; 22mais ces hommes s’accorderont avec nous, pour habiter avec nous, pour devenir un même peuple, seulement sous cette condition, que tout mâle parmi nous soit circoncis, comme ils sont circoncis. 23Leurs troupeaux, et leurs biens, et toutes leurs bêtes, ne seront-ils pas à nous ? Seulement accordons-nous avec eux, et ils habiteront avec nous. 24Et tous ceux qui sortaient par la porte de sa ville écoutèrent Hamor et Sichem, son fils ; et tout mâle fut circoncis, tous ceux qui sortaient par la porte de sa ville.

25Et il arriva, au troisième jour, comme ils étaient dans les souffrances, que deux fils de Jacob, Siméon et Lévi, frères de Dina, prirent chacun son épée, et vinrent hardiment contre la ville, et tuèrent tous les mâles. 26Et ils passèrent au fil de l’épée Hamor et Sichem, son fils, et emmenèrent Dina de la maison de Sichem, et s’en allèrent. 27Les fils de Jacob se jetèrent sur les tués et pillèrent la ville, parce qu’on avait déshonoré leur sœur ; 28ils prirent leur menu bétail, et leur gros bétail, et leurs ânes, et ce qu’il y avait dans la ville et ce qu’il y avait aux champs, 29et ils emmenèrent et pillèrent tous leurs biens, et tous leurs petits enfants, et leurs femmes, et tout ce qui était dans les maisons. 30Et Jacob dit à Siméon et à Lévi : Vous m’avez troublé, en me mettant en mauvaise odeur auprès des habitants du pays, les Cananéens et les Phéréziens, et moi je n’ai qu’un petit nombre d’hommes ; et ils s’assembleront contre moi, et me frapperont, et je serai détruit, moi et ma maison. 31Et ils dirent : Traitera-t-on notre sœur comme une prostituée ?

Notes

acabanes.
bou : à Salem.
ckesita, poids d’or ou d’argent dont on ignore la valeur.
d✷Dieu, le Dieu d’Israël.
elitt. : d’elle.
flitt. : sur.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)