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Le premier livre de Moïse dit la Genèse
Sondez les Écritures - 1re année

Genèse 30. 25 - 31

Vie de Jacob : compromis, vie mouvementée, discipline divine

3. Jacob au service de Laban. Son retour au pays

Le salaire du service : 30. 25-34

Jacob arrive près du terme de son séjour chez Laban. Après tant d’années de dur labeur, il n’a point de salaire si ce n’est ses deux femmes. Il a travaillé pour elles quatorze ans, mais ce temps est bien dépassé maintenant. L’Éternel incline le cœur de Laban à reconnaître la manière dont Jacob l’a servi, et comment lui, Laban, a été béni et enrichi par ce long service. Aussi semble-t-il prêt à donner à Jacob un vrai salaire : le montant reste à discuter.

Mais, au lieu de proposer le partage des troupeaux selon une répartition définie, puis de partir sur-le-champ dans son pays, Jacob s’offre à paître tout le bétail encore un certain temps, en vue d’augmenter sa part. Alors que Dieu semblait incliner Laban à être juste, Jacob paraît vouloir forcer la main divine à accroître sa propre bénédiction. Il se met ainsi dans une fausse position, et en subira les conséquences. “Tu ne me donneras rien”, dit-il à Laban, mais cette générosité apparente est trompeuse, et Jacob a déjà imaginé le moyen d’acquérir bien plus que ce que Laban n’est disposé à lui donner. Une confrontation sans pitié est inévitable.

L’appât du gain : 30. 35-43

Puisque Jacob, dans ses calculs, se place sur le terrain de Laban, celui-ci, malgré la parole donnée, commence par le priver de son salaire. Il ôte de son troupeau “ce jour-là” le bétail tacheté et marqueté que Jacob voulait mettre de côté le même jour en vue de sa reproduction. Le piège est cynique, mais Jacob ne semble pas pris au dépourvu ; il paraît même à son affaire et va pouvoir utiliser ses talents de « supplantateur ». Mais tout ceci n’est pas à la gloire de Dieu, loin de là.

Aujourd’hui plus encore, combien il est triste de voir un croyant en lutte avec les gens du monde pour l’acquisition de biens terrestres. Est-ce à nous de désirer des richesses et des honneurs dans une terre souillée par le péché ? Est-ce à nous d’employer pour cela les artifices de ce monde rusé et habile ?

Laban ne connaît pas le Dieu de Béthel, il n’a jamais été visité par lui, car un autre dieu l’habite. On comprend aisément qu’ayant profité de la bénédiction de Dieu par la main de Jacob, il se place en bonne position pour continuer à bénéficier de la faveur divine par le même canal. Jacob, par contre, avait entendu les glorieuses promesses de bénédiction dans la terre de l’héritage. Il avait eu l’exemple d’Isaac son père (chapitre 26) ; celui-ci n’avait pas contesté avec le monde, mais avait tranquillement pris ses distances, et l’Éternel n’avait pas manqué de l’enrichir.

L’épître à Timothée nous enseigne que nous n’avons rien à gagner dans ce monde, car nous n’en emporterons rien1 Timothée 6. 6-8. Nous devons déjà être satisfaits d’avoir la nourriture et le vêtement. C’est d’ailleurs tout ce que Jacob avait initialement demandé (28. 20). Le vrai gain du croyant, c’est “la piété et le contentement”.

Le songe de Jacob : 31. 10-13

Jacob (verset 37) rivalise d’astuce ; puisque Laban lui change dix fois son salaire, il faut qu’il s’adapte avec souplesse et ruse. Nous le voyons employer d’étranges artifices, avec une surprenante efficacité, pour multiplier son troupeau et obtenir des bêtes vigoureuses. Il se donne beaucoup de peine et doit être fier des résultats ; mais en réalité il serait reparti à vide, si le Dieu de Béthel n’avait tenu sa promesse d’être avec lui.

L’Éternel lui montre pertinemment dans un songe (31. 12) que c’est lui seul qui a tout fait prospérer entre ses mains, et ceci à cause de tout ce que Laban lui a fait. On peut en conclure que plus Laban luttait contre Jacob, plus Dieu bénissait son serviteur, car c’était son propos arrêté de le bénir ; et il n’était pas convenable que Laban s’y opposât après avoir reconnu l’intervention divine en faveur de Jacob (30. 27). Ainsi donc, si Jacob n’a pu faire preuve dans un tel milieu et par de telles pratiques, d’une simple et heureuse confiance en Dieu, il est beau de voir la grâce divine resplendir envers et contre tout. L’Éternel, fidèle à ses promesses, use à son égard d’un support véritablement divin, car qui eût pu s’intéresser à cet homme trompeur et le supporter avec patience pendant ces longues années, sinon celui qui avait décrété : “Je l’ai béni ; aussi il sera béni”.

L’exode de la famille de Jacob : 31. 1-21

Au chapitre 31. 1, Laban écoute la voix de ses fils, qui sont sans doute aussi près de leurs intérêts que leur père ; ils ont tous conscience que Jacob s’enrichit à leurs dépens. Mais avant que n’éclate l’orage, Dieu prévient notre patriarche par une parole qui ne peut manquer de faire une profonde impression sur son âme : “Je suis le Dieu de Béthel, où tu oignis une stèle, où tu me fis un vœu” (verset 13). Cette évocation, après un long silence de vingt ans, va profondément encourager et soutenir Jacob. Remarquons bien (versets 3, 11-13) que Dieu ne le met pas en garde contre une malveillance possible de Laban. Il veut que son serviteur, après ce long exil, s’en retourne au pays dans la dignité de son appel, de sa foi et de sa confiance en Dieu.

Mais Jacob, comme à Béthel, n’est pas à un niveau spirituel suffisant pour apprécier la grâce du Dieu qui se révèle. Il a accumulé, pendant les années de soumission obligée, une amertume telle à l’égard de Laban qu’il s’en ouvre sans réserve à ses épouses, pour emporter éventuellement leur conviction. Cette animosité ne peut qu’engendrer la crainte et non la sérénité.

Aussi Jacob va-t-il s’enfuir de devant Laban avec toute sa famille, comme il s’était enfui autrefois de devant la face d’Ésaü son frère (verset 21 ; 35. 1). Pourquoi n’a-t-il pas cru que celui qui lui donnait l’ordre de partir ne pouvait permettre à Laban de le retenir, ni de s’emparer de ses biens ? “Maintenant lève-toi… et je serai avec toi” aurait dû lui suffire, et lui épargner ce véritable exode de famille. Ainsi Jacob reste le trompeur jusqu’au bout (verset 20), pour sauver jusqu’à la dernière tête de son bétail (verset 18), en se disant peut-être : je n’en laisserai “pas un ongle” à cet homme qui a été si dur avec moi ; et il a bien séduit le cœur de ses épouses pour qu’elles renchérissent (versets 14-16).

Ne jetons pas trop la pierre à Jacob ; sommes-nous vraiment si différents de lui ? Le monde est toujours le même, mais le Seigneur veut nous inculquer un autre esprit : “A celui qui veut t’ôter ta tunique, laisse-lui encore le manteau” Matthieu 5. 40.

La poursuite de Laban : 31. 22-35

Jacob se presse et, avec son immense troupe, franchit en dix jours la distance qui sépare le fleuve Euphrate des rives du Jourdain ; mais Laban, animé d’un réel esprit de vengeance et sans doute accompagné d’une équipe familiale entraînée, le rejoint en Galaad. Son but était probablement de récupérer ses dieux et les troupeaux (versets 30, 42), sans porter atteinte aux personnes. Il est alors trouvé par le Dieu dont il parlait sans le connaître, et il doit s’incliner devant la puissance de sa parole (versets 24, 29) comme Balaam plus tard.

Cependant Laban reste le même ; il donne le change en prétendant être attaché à ses filles qu’il a vendues et dont il a “mangé l’argent” (verset 15). En évoquant les festivités joyeuses qui auraient dû accompagner leur départ, il se vante sans risque. Assurément pendant vingt ans, Jacob n’avait point entendu le son de la harpe. Laban prétend que son gendre languissait après la maison de son père et feint d’oublier l’esclavage auquel il l’avait soumis ; mais celui-ci, dans un vibrant plaidoyer (versets 36-42) saura rétablir la vérité. Cependant il n’évoquera pas le puissant motif de son départ, car Laban ne saurait comprendre l’appel du Dieu de Béthel.

Laban a ses dieux ; il l’avoue enfin (verset 30). Ces dieux domestiques étaient conservés dans ces familles qui ne se prosternaient plus devant les dieux nationaux, mais ne pouvaient se détacher d’une certaine confiance en ces idoles pour protéger leur maison. Leur possession semblait préserver un droit au patrimoine ; aussi comprenons-nous le zèle intense de Laban pour les retrouver, puis, après ses diligentes mais vaines recherches, son insistance à dresser un monument moralement infranchissable pour le séparer à jamais de cette famille devenue infidèle à sa maison (verset 52).

Mais par ailleurs, pourquoi Rachel, qui a manifesté une foi réelle dans son affliction (30. 22-24), a-t-elle volé ces théraphims à l’insu de Jacob, puis usé de tromperie pour les conserver ? Sa foi n’est pas à la hauteur de celle de Rebecca qui s’en était allée, soyons-en sûrs, sans se préoccuper de ces dieux domestiques. Plus tard, Rachel devra comprendre qui est le Dieu de Béthel ; elle laissera enterrer les dieux étrangers pour que la maison soit purifiée (35. 4).

Prenons garde, nous qui connaissons le Dieu vivant et vrai, de ne point conserver sur nous ou dans nos maisons, de petites idoles ou fétiches auxquels nous attribuerions une valeur sacrée ou protectrice ; d’une manière générale, l’apôtre Jean nous dit : “Gardez-vous des idoles” 1 Jean 5. 21.

La réplique de Jacob et le monceau témoin : 31. 36-54

A partir du verset 36, Jacob donne un émouvant témoignage de son séjour. Il rend compte de son intégrité, de sa patience et de son dévouement dans ce douloureux service de vingt années, en face de la dureté de son maître, et celui-ci ne peut répliquer.

Laban, lui, en reste à des affirmations prétentieuses et hypocrites. Cet homme du monde ne franchira pas le Jourdain. Il peut vouloir placer les deux familles de Nakhor et d’Abraham sous la même invocation divine ; en réalité, un monceau de pierres est élevé là pour rappeler qu’il n’y a pas de terrain spirituel commun entre le croyant et l’homme du monde, même quand ils appartiennent à la même famille.

Au verset 54, Jacob a la conscience d’être un saint de Dieu. Après avoir mis ses affaires en ordre avec la maison de Laban, il retrouve sa dignité, prend la place du plus excellent et peut offrir le sacrifice. Mais il lui faudra bientôt régler sa conduite devant Dieu.

Genèse 30

25Et il arriva, quand Rachel eut enfanté Joseph, que Jacob dit à Laban : Renvoie-moi, et j’irai dans mon lieu et dans mon pays. 26Donne-moi mes femmes pour lesquelles je t’ai servi, et mes enfants, et je m’en irai ; car tu sais quel a été le service que je t’ai rendu. 27Et Laban lui dit : [Écoute], si au moins j’ai trouvé grâce à tes yeux ! J’ai aperçu que l’Éternel m’a béni à cause de toi. 28Et il dit : Fixe-moi ton salaire, et je te le donnerai. 29Et il lui dit : Tu sais comment je t’ai servi, et ce qu’est devenu ton troupeau avec moi ; 30car ce que tu avais avant moi était peu de chose, et s’est accru et est devenu une multitude ; et l’Éternel t’a béni depuis que je suis venua. Et maintenant, quand travaillerai-je, moi aussi, pour ma maison ? 31Et [Laban] dit : Que te donnerai-je ? Et Jacob dit : Tu ne me donneras rien. Si tu veux faire ceci pour moi, je paîtrai encore ton bétail, [et] je le garderai : 32je passerai aujourd’hui par tout ton bétail, j’en ôterai toute bête marquetée et tachetée, et tous les agneaux foncés, et ce qui est tacheté et marqueté parmi les chèvres ; et ce sera là mon salaire. 33Et ma justice répondra pour moi désormais, quand elle viendra devant toi pour mon salaire ; tout ce qui ne sera pas marqueté et tacheté parmi les chèvres, et foncé parmi les agneaux, auprès de moi, sera tenu pour volé. 34Et Laban dit : Voici, qu’il en soit selon ta parole. 35Et il ôta ce jour-là les boucs rayés et tachetés, et toutes les chèvres marquetées et tachetées, toutes celles qui avaient du blanc, et tout ce qui était foncé parmi les agneaux, et il les remit entre les mains de ses fils. 36Et il mit trois journées de chemin entre lui et Jacob ; et Jacob paissait le reste du bétail de Laban. 37– Et Jacob prit des branches fraîches de peuplier blanc, de coudrierb, et d’érablec, et y pela des raies blanches, mettant à nu le blanc qui était aux branches. 38Et il plaça les branches, qu’il avait pelées, devant le bétail dans les auges, dans les abreuvoirs où le bétail venait boire ; et le bétail entrait en chaleur lorsqu’il venait boire ; 39le bétail entrait en chaleur devant les branches, et il faisait des petits, rayés, marquetés, et tachetés. 40Et Jacob sépara les agneaux, et tourna la face du troupeau vers ce qui était rayé et tout ce qui était foncé dans le bétail de Laban ; et il mit ses troupeaux à part, et ne les mit pas auprès du bétail de Laban. 41Et il arrivait que toutes les fois que les bêtes vigoureuses entraient en chaleur, Jacob mettait les branches dans les auges, devant les yeux du bétail, afin qu’elles entrent en chaleur en face des branches. 42Mais quand les bêtes étaient chétives, il ne les mettait pas ; et les chétives étaient à Laban, et les vigoureuses à Jacob. 43Et l’homme s’accrut extrêmement, et eut un bétail nombreux, et des servantes et des serviteurs, et des chameaux et des ânes.

Genèse 31

1Et il entendit les paroles des fils de Laban, qui disaient : Jacob a pris tout ce qui était à notre père ; et c’est avec ce qui était à notre père qu’il s’est fait toute cette gloire. 2Et Jacob regarda le visage de Laban ; et voici, il n’était pas envers lui comme auparavantd. 3Et l’Éternel dit à Jacob : Retourne au pays de tes pères et vers ta parenté, et je serai avec toi. 4Et Jacob envoya, et appela Rachel et Léa aux champs, vers son troupeau ; 5et il leur dit : Je vois le visage de votre père, qu’il n’est pas envers moi comme auparavant ; mais le Dieu de mon père a été avec moi. 6Et vous savez vous-mêmes que j’ai servi votre père de toute ma force. 7Et votre père s’est moqué de moi, et a changé dix fois mon salaire ; mais Dieu ne lui a pas permis de me faire du mal. 8S’il disait ainsi : Les marquetés seront ton salaire, alors tout le bétail faisait des marquetés. Et s’il disait ainsi : Les rayés seront ton salaire, alors tout le bétail faisait des rayés. 9Et Dieu a ôté le troupeau de votre père et me l’a donné. 10Et il arriva, au temps où le bétail entrait en chaleur, que je levai mes yeux, et je vis en songe, et voici, les boucse qui couvraient le menu bétail étaient rayés, marquetés, et picotés de blanc. 11Et l’Ange de Dieu me dit en songe : Jacob ! Et je dis : Me voici. 12Et il dit : Lève tes yeux, et vois : tous les boucs qui couvrent le menu bétail sont rayés, marquetés, et picotés de blanc ; car j’ai vu tout ce que t’a fait Laban. 13Je suis le ✷Dieu de Béthel, où tu oignis une stèle, où tu me fis un vœu. Maintenant, lève-toi, sors de ce pays, et retourne au pays de ta parenté. 14Et Rachel et Léa répondirent et lui dirent : Avons-nous encore une portion et un héritage dans la maison de notre père ? 15N’avons-nous pas été réputées par lui des étrangères ? car il nous a vendues, et a même toujours mangé notre argent. 16Car toutes les richesses que Dieu a ôtées à notre père sont à nous et à nos enfants. Et maintenant, fais tout ce que Dieu t’a dit.

17Et Jacob se leva, et fit monter ses fils et ses femmes sur les chameaux ; 18et il emmena tous ses troupeaux et tout son bien qu’il avait acquis, les troupeaux qu’il possédait, qu’il avait acquis à Paddan-Aram, pour aller vers Isaac, son père, au pays de Canaan. 19Et Laban était allé tondre son menu bétail, et Rachel vola les théraphimf qui étaient à son père. 20Et Jacob trompa Laban, l’Araméen, car il ne lui apprit pas qu’il s’enfuyait. 21Et il s’enfuit, lui, et tout ce qui était à lui ; et il se leva, et passa le fleuve, et dressa sa face vers la montagne de Galaad.

22Et le troisième jour on rapporta à Laban que Jacob s’était enfui. 23Et il prit ses frères avec lui, et le poursuivit le chemin de sept jours, et l’atteignit à la montagne de Galaad. 24Et Dieu vint vers Laban, l’Araméen, dans un songe, la nuit, et lui dit : Garde-toi de parler à Jacob, ni en bien, ni en mal. 25Et Laban atteignit Jacob ; et Jacob avait dressé sa tente sur la montagne ; et Laban dressa [la sienne] avec ses frères, sur la montagne de Galaad. 26Et Laban dit à Jacob : Qu’as-tu fait de m’avoir trompé, et d’avoir emmené mes filles comme des captives de guerre. 27Pourquoi t’es-tu enfui en cachette, et t’es-tu dérobé d’avec moi, et ne m’as-tu pas averti ? Et je t’aurais renvoyé avec joie, et avec des chants, avec le tambourin et avec la harpe. 28Et tu ne m’as pas laissé embrasser mes fils et mes filles ; en cela, tu as agi follement. 29J’ai en ma main le pouvoir de vous faire du mal ; mais le Dieu de votre père m’a parlé la nuit passée, disant : Garde-toi de parler à Jacob, ni en bien, ni en mal. 30Et maintenant que tu t’en es allé, parce que tu languissais tant après la maison de ton père, pourquoi as-tu volé mes dieux ? 31Et Jacob répondit et dit à Laban : Parce que j’ai craint ; car j’ai dit : De peur que tu ne me ravisses tes filles. 32Qu’il ne vive pas, celui auprès de qui tu trouveras tes dieux ! Devant nos frères reconnais ce qui est à toi chez moi, et prends-le. Or Jacob ne savait pas que Rachel les avait volés. 33Et Laban entra dans la tente de Jacob, et dans la tente de Léa, et dans la tente des deux servantes, et ne trouva [rien] ; et il sortit de la tente de Léa, et entra dans la tente de Rachel. 34Or Rachel avait pris les théraphim, et les avait mis dans le bât du chameau, et s’était assise dessus ; et Laban fouilla toute la tente, et ne trouva [rien]. 35Et elle dit à son père : Que mon seigneur ne voie pas d’un œil irrité que je ne puis me lever devant toi, car j’ai ce que les femmes ont coutume d’avoir. Et il chercha, mais il ne trouva pas les théraphim. 36Et Jacob se mit en colère, et querella Laban ; et Jacob répondit et dit à Laban : Quelle est ma faute, quel est mon péché, que tu m’aies poursuivi avec ardeur ? 37Quand tu as fouillé tous mes effets, qu’as-tu trouvé de tous les effets de ta maison ? Mets-le ici devant mes frères et tes frères, et qu’ils jugent entre nous deux. 38Ces 20 années j’ai été avec toi ; tes brebis et tes chèvres n’ont pas avorté, et je n’ai pas mangé les béliers de ton troupeau. 39Ce qui a été déchiré, je ne te l’ai pas rapporté ; moi j’ai dû en souffrir la perte ; tu as redemandé de ma main ce qui m’avait été volé de jour et ce qui m’avait été volé de nuit. 40J’en étais là, que, de jour, la sécheresse me dévorait, et de nuit, la gelée ; et mon sommeil fuyait mes yeux. 41Ces 20 années j’ai été dans ta maison ; je t’ai servi 14 ans pour tes deux filles, et six ans pour ton menu bétail, et tu as changé dix fois mon salaire. 42Si le Dieu de mon père, le Dieu d’Abraham et la frayeur d’Isaac, n’avait été pour moi, certes, tu m’aurais maintenant renvoyé à vide. Dieu a vu mon affliction et le labeur de mes mains, et il t’a repris la nuit passée. 43Et Laban répondit et dit à Jacob : Les filles sont mes filles, et les fils sont mes fils, et le bétail est mon bétail, et tout ce que tu vois est à moi ! Et que ferais-je aujourd’hui à celles-ci, mes filles, ou à leurs fils qu’elles ont enfantés ? 44Et maintenant, viens, nous ferons une alliance, moi et toi ; et elle sera en témoignage entre moi et toi.

45Et Jacob prit une pierre, et la dressa en stèle. 46Et Jacob dit à ses frères : Amassez des pierres. Et ils prirent des pierres, et en firent un monceau ; et ils mangèrent là sur le monceau. 47Et Laban l’appela Jegar-Sahaduthag, et Jacob l’appela Galhedh. 48Et Laban dit : Ce monceau est aujourd’hui témoin entre moi et toi. C’est pourquoi il appela son nom Galhed, 49et Mitspai, parce qu’il dit : Que l’Éternel veille entre moi et toi, quand nous serons cachés l’un à l’autre. 50Si tu maltraites mes filles, et si tu prends des femmes outre mes filles (il n’y a aucun homme avec nous), regarde, Dieu est témoin entre moi et toi. 51Et Laban dit à Jacob : Voici ce monceau, et voici la stèle que j’ai élevée entre moi et toi ; 52ce monceau sera témoin, et la stèle sera témoin, que moi je ne passerai point ce monceau [pour aller] vers toi, et que toi, tu ne passeras point ce monceau et cette stèle [pour venir] vers moi, pour [faire] du mal. 53Que le Dieu d’Abraham et le Dieu de Nakhor, le Dieu de leur père, juge entre nous. Et Jacob jura par la frayeur de son père Isaac. 54Et Jacob offrit un sacrifice sur la montagne et invita ses frères à manger le pain : et ils mangèrent le pain, et passèrent la nuit sur la montagne.

Notes

alitt. : sur mes pas.
bou : amandier.
cou : platane.
dlitt. : comme hier, le troisième jour.
eou : béliers.
fdieux domestiques.
gmonceau du témoignage.
hmonceau du témoin.
iposte d’observation.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)