Paul ne craignait pas les difficultés et n’était pas homme à s’enfuir. Mais les frères de Thessalonique connaissent bien leurs concitoyens et les autorités de la ville. Ils jugent la situation si dangereuse qu’ils se hâtent d’envoyer Paul et Silas de nuit à Bérée.
Dieu sait accorder des moments de rafraîchissement à ses serviteurs fidèles. Si l’hostilité prévalait parmi les Juifs de Thessalonique, ceux de Bérée ont l’esprit plus ouvert. Ils comparent ce que Paul et Silas annoncent avec les Écritures auxquelles ils croient. Une telle attitude produit toujours des résultats remarquables : plusieurs sont amenés à la foi en Jésus Christ, comme Sopater, fils de Pyrrhus (20. 4), ainsi que des femmes grecques qui appartenaient aux familles importantes de la ville.
Ce récit est instructif à la fois pour ceux qui présentent la Parole de Dieu et pour les croyants qui recherchent la vérité. D’une part, toute prédication doit être solidement fondée sur des citations de la Bible. Les Béréens ont pu comparer ce qu’ils entendaient avec les Écritures parce que l’enseignement de Paul et de Silas s’appuyait sur elles. D’autre part, tout ce qui est dit et écrit doit être examiné à la lumière de la Bible, seule norme de vérité, en la comparant avec elle-même2 Pierre 1. 20. Pour y parvenir, laissons-nous former par l’étude de la Bible et par la méditation1 Corinthiens 10. 15. Le lecteur comme l’auditeur a le devoir d’examiner1, ce qu’il a lu ou entendu1 Thessaloniciens 5. 20, 21 même s’il est un tout jeune croyant1 Jean 2. 20. Aujourd’hui, trop de croyants sont enclins à accepter ce qu’on leur enseigne sans prendre le temps d’en rechercher la confirmation dans les Écritures. Prenons garde ! Certains faux docteurs sont subtils et peuvent être très persuasifs (20. 30).
L’opposition se manifeste rapidement : il faut peu de temps aux Juifs pour apprendre où se trouve Paul et venir de Thessalonique semer l’agitation et le trouble à Bérée. Sans tarder, les frères prennent des dispositions pour confondre les ennemis : ils font semblant d’envoyer Paul par la mer, alors qu’en fait, ils l’accompagnent sur terre ferme à Athènes. Par prudence, la petite troupe est disloquée et Paul donne des ordres pour que Silas et Timothée le rejoignent au plus vite. Parce que Paul suit une nouvelle fois l’avis des frères, les plans de l’ennemi sont déjoués. “La sagesse est avec ceux qui se laissent conseiller” Proverbes 13. 10.
Paul arrive en Achaïe. En attendant ses amis à Athènes2, il ne perd pas son temps et visite la ville pour se rendre compte de la situation. Il ne suffit pas d’annoncer l’évangile et d’enseigner la Parole avec conviction. Comme Paul, nous devons nous préparer à répondre aux questions et aux arguments de ceux que nous rencontrons.
Paul s’imprègne de l’atmosphère locale. Avant tout, il observe comme un capitaine le champ de bataille. Écœuré, plein de tristesse et de pitié en voyant la magnifique cité de Périclès remplie d’idoles consacrées au culte des démons31 Corinthiens 10. 20, il souffre intensémentPsaume 119. 136 dans son âme en constatant combien les gens sont superstitieux. Loin d’être transporté d’admiration par tous les trésors artistiques que contient la ville, il est soulevé d’indignation. Il sait que l’idolâtrie pratiquée dans les temples ne cache que vice et dégradation.
Même si Paul entre dans la synagogue où se trouvent des Juifs et des « craignant-Dieu », c’est avant tout sur la place publique (l’agora, le centre de la vie athénienne) qu’il passe son temps et discute avec tous ceux qu’il rencontre. Le vrai chrétien cherche toujours le contact avec autruiProverbes 18. 1. Comme on l’a dit : « La Bible ne sait rien d’une religion solitaire » !
Paul est conscient des pièges de la philosophie contre lesquels il mettra en garde plus tardColossiens 2. 8 si bien que l’apôtre ne va pas provoquer les philosophes
Ces philosophes représentaient les deux principales écoles philosophiques de ce temps. Les premiers considéraient, comme bien suprême, le plaisir. Les seconds, l’autosuffisance. Certains traitent Paul de discoureur (litt. : ramasseur de graine, jacasse) alors qu’eux ne passent leur temps qu’à discourir. D’autres pensent qu’il annonce des divinités étrangères en parlant de « Jésus » et de la « résurrection ». Ils sont si ignorants qu’ils assimilent la résurrection à une déesse, la contrepartie de Jésus, un dieu !
À Bérée, ceux qui lisaient les Écritures s’intéressaient à connaître les faits. À Athènes, les philosophes ne jouent qu’avec les idées. La première attitude mène à la foi en Jésus Christ. La seconde est un obstacle à la vérité.
Bien que la ville ait déjà perdu sa prééminence politique des siècles précédents, elle continuait de représenter le plus haut niveau de culture atteint dans l’Antiquité classique dans les arts, la littérature, la philosophie.
On disait qu’il était plus facile de trouver des dieux que des hommes à Athènes. Sans compter les idoles dans les demeures privées, on évaluait sous Néron à plus de trois mille des statues exposées publiquement dans la ville, la plupart vouées au culte des démons.