Depuis le début du chapitre 3, jusqu’au verset 22 du chapitre 4, le rejet de l’appel de grâce fait aux Juifs est présenté.
Avant que l’opposition des chefs de ce peuple ne se montre à nouveau (5. 17-42), le Saint Esprit dépeint le tableau magnifique de la vie de l’assemblée au commencement (4. 23 – 5. 16). Il prolonge celui du chapitre 2, verset 42 à 47. Ici :
Tels sont les principaux traits de cette vie d’assemblée, caractérisée par le “commun accord” (2. 46 ; 4. 24, 32 ; 5. 12).
Après avoir été relâchés, Pierre et Jean viennent vers “les leurs”, expression remarquable qui introduit et résume ce nouveau tableau.
Aujourd’hui encore, le Seigneur nous accorde le privilège d’avoir “les nôtres”, ceux avec lesquels nous avons les mêmes objectifs, parce que nous possédons la même vie, le même Sauveur, les mêmes ressources. C’est une compagnie entièrement distincte du monde. Elle est distincte du monde païen comme du monde religieux (représenté ici par le judaïsme), deux mondes aussi mêlés aujourd’hui qu’autrefois (verset 27). Sommes-nous conscients de notre solidarité avec nos frères et sœurs en Christ, quand nous avons quelque chose d’important à partager ? Une joie peut-être, un souci, un problème, ou un exaucement de nos prières.
Les disciples ont été relâchés, mais ils ont reçu des menaces. Oseront-ils maintenant annoncer encore l’évangile ? Au lieu de délibérer sur ce qu’ils doivent faire, ils se tournent vers Dieu par la prière. Elle est leur ressource permanente, comme elle est la nôtre aujourd’hui (1. 14 ; 6. 4 ; 12. 5 ; 13. 3 ; 14. 23). Auparavant, ils racontent tout ce qui s’est passé. Donner une information sur les sujets qui intéressent les croyants rassemblés est d’une grande utilité pour une pratique intelligente de la prière en commun.
Le Seigneur est présent là où deux ou trois sont assemblés en son nom. C’est à ceux-là que la promesse est faite : “si deux d’entre vous sont d’accord sur la terre pour une chose quelconque, quelle que soit la chose qu’ils demanderont, elle sera faite pour eux par mon Père qui est dans les cieux” Matthieu 18. 19, 20.
Le souci des disciples, c’est que tout soit fait pour la gloire du Seigneur Jésus. Ils le nomment ici : “ton saint serviteur Jésus” (versets 27, 30), l’homme obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix, mais qui a reçu un nom au-dessus de tout nomPhilippiens 2. 8, 9. Savons-nous, aujourd’hui encore, faire comme eux, lorsque des difficultés surgissent dans une assemblée locale : examiner la Parole de Dieu et nous tourner avec prière vers Celui qui dispose de tout et qui peut seul résoudre tous les problèmes à sa gloire ?
“Toutes les choses que vous demanderez au Père en mon nom, il vous les donnera” Jean 16. 23-27. Ici, la réponse n’attend même pas la fin de la prière. Les disciples, remplis du Saint Esprit, annoncent la Parole de Dieu avec assurance. La hardiesse caractérise ce chapitre (versets 13, 29, 31) et le livre tout entier, qui se termine presque sur ce mot (28. 31), traduit ailleurs par “liberté” Hébreux 10. 19.
Imitons les disciples en prière lorsque nous sentons que l’énergie nous manque. Demandons au Seigneur la hardiesse nécessaire pour annoncer sa Parole : il nous la donnera.
Le paragraphe précédent introduit l’admirable tableau de la vie de l’assemblée. Si la prière en commun est le privilège des croyants rassemblés au nom du Seigneur, la manifestation pratique de leur unité est le plus puissant témoignage au-dehors.
Avant même que la doctrine du corps de Christ, composé de tous ceux qui croient en lui, soit révélée par le moyen de l’apôtre Paul, sa réalité est mise en évidence. C’est l’accomplissement de la prière du Seigneur : “afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi ; afin qu’eux aussi soient un en nous, afin que le monde croie que toi tu m’as envoyé” Jean 17. 21.
“À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour entre vous” Jean 13. 35. Le commandement nouveau (l’amour comme lui nous a aimés) les conduit à mettre leurs biens à la disposition de tous. L’homme naturel aime cultiver les différences et recherche ses propres intérêts. Les intérêts de Jésus ChristPhilippiens 2. 21 et de ceux qui lui appartiennent constituent le but des croyants. Barnabas en est un exemple remarquable (11. 23 ; 13. 2).
Sans prétendre revenir à toute la puissance de cet heureux commencement, nous pouvons aujourd’hui souhaiter en réaliser l’esprit. La mise de côté de notre égoïsme naturel est le fruit du dévouement pour nos frères1 Jean 3. 16, 17. Si nous ne retrouvons plus un tel tableau par la suite, des exhortations précises sont données dans les épîtres au sujet de la bienfaisanceÉphésiens 4. 28 ; 1 Timothée 6. 17-19. Le Seigneur nous confie l’administration des biens qu’il nous donne.
Au centre de ce tableau, “les apôtres rendaient témoignage avec une grande puissance, de la résurrection du Seigneur Jésus ; et une grande grâce était sur eux tous” (verset 33).