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Actes des Apôtres
Sondez les Écritures - 1re année

Actes 16. 16-24

Deuxième voyage missionnaire de l’apôtre Paul

3. Une délivrance miraculeuse

Le faux témoignage des démons : versets 16, 17

Luc rapporte une seconde conversion étonnante à Philippes mais en total contraste avec la première. Lydie était une femme pieuse qui servait Dieu avant sa conversion, la servante de ce récit est l’esclave de Satan. En femme d’affaires, Lydie gagnait sa vie honnêtement mais la servante possédée d’un démon procurait à ses maîtres de grands gains en exploitant la crédulité humaine. La cupidité est de l’idolâtrieColossiens 3. 5. (Encore aujourd’hui le spiritisme reste une source de revenus considérables). L’exemple de ces deux femmes nous montre combien grande est la puissance de l’évangile pour sauver des personnes si différentes.

Satan s’oppose à l’entrée de l’évangile en Europe d’une manière très subtile. À Philippes, il se transforme en ange de lumière2 Corinthiens 11. 14. Il n’attaque pas l’évangile d’une manière ouverte comme en Asie mais lui offre sa caution pendant plusieurs jours. Il veut qu’on le prenne pour un « ami » des serviteurs du Christ et, dans un premier temps, vient comme pour les aider à proclamer l’évangile. Poussée par un démon, la femme crie : “Ces hommes sont les esclaves du Dieu Très-Haut, qui vous annoncent la voie du salut” ! Sous une apparence pieuse ces paroles portent la marque de Satan. En effet, elle ne dit pas un seul mot du Seigneur Jésus. “Nul ne peut dire « Seigneur Jésus », si ce n’est par l’Esprit Saint” 1 Corinthiens 12. 3, c’est-à-dire nul ne peut reconnaître en vérité que Jésus est Seigneur Dieu si l’Esprit Saint n’a opéré dans son cœur. On peut parler de Dieu et de religion sans donner à Christ sa place dans le cœur.

Cette femme, possédée d’un esprit de python1 était doublement liée. Comme esclave, elle appartenait à ses maîtres ; comme devineresse, elle était habitée par un mauvais esprit.

Dans les évangiles, nous voyons que Jésus n’a jamais accepté le témoignage des démons même s’ils paraissaient rendre un certain honneur à Dieu. Il était venu pour détruire les œuvres du diable1 Jean 3. 8. Comme son Maître, Paul ne peut accepter ce témoignage venant d’une puissance démoniaque.

Il est vrai que Paul et Silas étaient des esclaves du Dieu Très-Haut, un terme que les païens utilisaient pour désigner le Dieu des Juifs. Il est tout aussi vrai qu’ils annonçaient la voie du salut. Rendre un témoignage à cette vérité n’appartenait pas aux démons, mais à l’Esprit Saint. La source du témoignage de la servante était totalement corrompue et les termes utilisés pouvaient prêter à confusion puisqu’une sorte de salut était aussi promis aux initiés des cultes à mystères.

La délivrance : verset 18

Paul est affligé pour cette possédée qui ne cesse de crier par derrière, mais aussi pour le tort que Satan cherche à causer à l’œuvre du Seigneur. Afin que la population de Philippes sache que les serviteurs de Dieu n’ont rien de commun avec le monde des esprits des ténèbres, Paul ordonne au démon de sortir de cette femme au nom de Jésus Christ. La délivrance est immédiate. Telle est la puissance du nom de Jésus.

Les conséquences de la délivrance : versets 19-24

Si la servante est libérée d’un démon, Paul et Silas sont emprisonnés ! Mais Dieu va tirer gloire de ce contraste apparent.

Le fait que Paul et Silas sont juifs a vraisemblablement augmenté la haine des maîtres de la devineresse. La population se soulève. Bien que la loi civique protégeât les Juifs dans tout l’empire romain, les autorités de la ville sont sans scrupule. Pour satisfaire la foule comme Pilate l’avait fait, Paul et Silas sont fouettés par les licteurs22 Corinthiens 11. 25 sur ordre des prêteurs3, jetés en prison et leurs pieds entravés dans le bois4 (ou les ceps), un instrument de torture. Satan a-t-il enfin réussi à immobiliser Paul et Silas et à arrêter la progression de l’évangile ? À cette occasion, ils ne font pas état de leur droit comme citoyens romains pour se défendre. Ils se confient entièrement dans le Seigneur qui saura les justifier mieux que tous les droits acquis dans ce monde.

Notes

1Cette femme avait un esprit de Python (litt. : Un esprit Python), c’est-à-dire un esprit de divination. Elle se prétendait inspirée par Apollon, le dieu grec spécialement associé avec les oracles, qui était révéré comme le dieu pythien dans le temple de Delphes (appelé aussi Pythie) en Grèce centrale. On prétendait qu’Apollon s’était incarné dans un serpent (le Python). Sa prêtresse était la prophétesse pythienne par excellence. Les paroles proférées, hors de son contrôle, étaient acceptées comme celles d’un dieu. À Philippes, la servante n’était qu’un pâle reflet de ce culte démoniaque.
2Les licteurs (litt. : porteurs de verges) étaient des huissiers attachés officiellement à la suite des principaux magistrats romains. Ils les escortaient en tenant les verges dans la main droite.
3« Préteurs » était le titre pompeux qu’aimaient à se donner les principaux magistrats des colonies romaines. Nommés à deux par colonie, ils gouvernaient d’une manière collégiale.
4Bois ou « ceps » : cadre de bois qui servait à entraver les pieds des prisonniers en les maintenant assis (Job. 13. 27 ; 33. 11). Pour augmenter les souffrances du supplice, le bois permettait d’écarter les pieds. Ce dispositif doit être distingué de l’instrument de torture utilisé par les Israélites dans lequel le cou, les bras, les jambes du prisonnier pouvaient être immobilisés tout à la fois (Jérémie 20. 2 ; 29. 26)

Actes 16

16Or il arriva que, comme nous allions à la prière, une servante qui avait un esprit de python et qui, en prophétisant, procurait à ses maîtres un grand gain, vint au-devant de nous. 17Et marchant après Paul et nous, elle criait, disant : Ces hommes sont les esclaves du Dieu Très-haut, qui vous annoncent la voie du salut. 18Et elle fit cela pendant plusieurs jours. Mais Paul, affligé, se retourna et dit à l’esprit : Je te commande au nom de Jésus Christ de sortir d’elle. Et à l’heure même il sortit. 19Mais ses maîtres, voyant que l’espérance de leur gain s’en était allée, ayant saisi Paul et Silas les traînèrent dans la place publique devant les magistrats. 20Et les ayant présentés aux préteursa, ils dirent : Ces hommes-ci, qui sont Juifs, mettent tout en trouble dans notre ville21et annoncent des coutumes qu’il ne nous est pas permis de recevoir ni de pratiquer, à nous qui sommes Romains. 22Et la foule se souleva ensemble contre eux ; et les préteurs, leur ayant fait arracher leurs vêtements, donnèrent l’ordre de les fouetter. 23Et leur ayant fait donner un grand nombre de coups, ils les jetèrent en prison, en commandant au geôlier de les garder sûrement. 24Celui-ci, ayant reçu un tel ordre, les jeta dans la prison intérieure et fixa sûrement leurs pieds dans le bois.

Notes

amagistrats qui rendaient la justice à Rome, ou qui gouvernaient les colonies romaines.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)