Luc rapporte une seconde conversion étonnante à Philippes mais en total contraste avec la première. Lydie était une femme pieuse qui servait Dieu avant sa conversion, la servante de ce récit est l’esclave de Satan. En femme d’affaires, Lydie gagnait sa vie honnêtement mais la servante possédée d’un démon procurait à ses maîtres de grands gains en exploitant la crédulité humaine. La cupidité est de l’idolâtrieColossiens 3. 5. (Encore aujourd’hui le spiritisme reste une source de revenus considérables). L’exemple de ces deux femmes nous montre combien grande est la puissance de l’évangile pour sauver des personnes si différentes.
Satan s’oppose à l’entrée de l’évangile en Europe d’une manière très subtile. À Philippes, il se transforme en ange de lumière2 Corinthiens 11. 14. Il n’attaque pas l’évangile d’une manière ouverte comme en Asie mais lui offre sa caution pendant plusieurs jours. Il veut qu’on le prenne pour un « ami » des serviteurs du Christ et, dans un premier temps, vient comme pour les aider à proclamer l’évangile. Poussée par un démon, la femme crie : “Ces hommes sont les esclaves du Dieu Très-Haut, qui vous annoncent la voie du salut” ! Sous une apparence pieuse ces paroles portent la marque de Satan. En effet, elle ne dit pas un seul mot du Seigneur Jésus. “Nul ne peut dire « Seigneur Jésus », si ce n’est par l’Esprit Saint” 1 Corinthiens 12. 3, c’est-à-dire nul ne peut reconnaître en vérité que Jésus est Seigneur Dieu si l’Esprit Saint n’a opéré dans son cœur. On peut parler de Dieu et de religion sans donner à Christ sa place dans le cœur.
Cette femme, possédée d’un esprit de python1 était doublement liée. Comme esclave, elle appartenait à ses maîtres ; comme devineresse, elle était habitée par un mauvais esprit.
Dans les évangiles, nous voyons que Jésus n’a jamais accepté le témoignage des démons même s’ils paraissaient rendre un certain honneur à Dieu. Il était venu pour détruire les œuvres du diable1 Jean 3. 8. Comme son Maître, Paul ne peut accepter ce témoignage venant d’une puissance démoniaque.
Il est vrai que Paul et Silas étaient des esclaves du Dieu Très-Haut, un terme que les païens utilisaient pour désigner le Dieu des Juifs. Il est tout aussi vrai qu’ils annonçaient la voie du salut. Rendre un témoignage à cette vérité n’appartenait pas aux démons, mais à l’Esprit Saint. La source du témoignage de la servante était totalement corrompue et les termes utilisés pouvaient prêter à confusion puisqu’une sorte de salut était aussi promis aux initiés des cultes à mystères.
Paul est affligé pour cette possédée qui ne cesse de crier par derrière, mais aussi pour le tort que Satan cherche à causer à l’œuvre du Seigneur. Afin que la population de Philippes sache que les serviteurs de Dieu n’ont rien de commun avec le monde des esprits des ténèbres, Paul ordonne au démon de sortir de cette femme au nom de Jésus Christ. La délivrance est immédiate. Telle est la puissance du nom de Jésus.
Si la servante est libérée d’un démon, Paul et Silas sont emprisonnés ! Mais Dieu va tirer gloire de ce contraste apparent.
Le fait que Paul et Silas sont juifs a vraisemblablement augmenté la haine des maîtres de la devineresse. La population se soulève. Bien que la loi civique protégeât les Juifs dans tout l’empire romain, les autorités de la ville sont sans scrupule. Pour satisfaire la foule comme Pilate l’avait fait, Paul et Silas sont fouettés par les licteurs22 Corinthiens 11. 25 sur ordre des prêteurs3, jetés en prison et leurs pieds entravés dans le bois4 (ou les ceps), un instrument de torture. Satan a-t-il enfin réussi à immobiliser Paul et Silas et à arrêter la progression de l’évangile ? À cette occasion, ils ne font pas état de leur droit comme citoyens romains pour se défendre. Ils se confient entièrement dans le Seigneur qui saura les justifier mieux que tous les droits acquis dans ce monde.