Le livre des Actes est d’une importance inestimable pour comprendre « la stratégie missionnaire ». Tout en se laissant guider par l’Esprit Saint, Paul et ses compagnons « décident » d’annoncer l’évangile dans des endroits qui lui permettent de se propager rapidement. Partout les missionnaires annoncent Jésus Christ comme seul Sauveur. Ils sont fidèles, bien préparés à leur tâche et présentent le message du salut dans la puissance de l’Esprit Saint avec beaucoup de tact, de fermeté et de sagesse sur la base des Écritures.
À Thessalonique, Paul et Silas rencontrent l’hostilité ; à Bérée, des auditeurs pleins de noblesse les écoutent ; à Athènes, Paul est confronté avec l’incrédulité. Trois villes, trois situations différentes. À notre tour de nous laisser conduire par l’Esprit Saint pour apporter un message immuable dans un monde en constante mutation.
Quittant Philippes, les missionnaires se dirigent vers Thessalonique. Ils ne séjournent pas à Amphipolis et à Apollonie, deux villes côtières sur la voie Égnatienne. Ces petites villes ne sont pour eux que des relais d’étape. Ils évangélisent en priorité les grands centres urbains comme Thessalonique où se forme une assemblée avant qu’ils repartent plus loin. La tâche d’évangéliser les communes rurales est laissée aux convertis des grandes villes voisines.
Aujourd’hui encore, beaucoup de serviteurs de Dieu sont conscients de l’importance d’apporter l’évangile dans les centres de pouvoir, comme les grandes villes ou les centres d’influence, comme les universités.
Paul et Silas, sans doute accompagnés de Timothée (verset 14), s’arrêtent à
Selon son habitude d’évangéliser premièrement les Juifs (13. 5, 14 ; 14. 1) Romains 1. 16, Paul se rend à la synagogue. Les chefs de synagogue avaient coutume d’inviter à parler les rabbins qui passaient dans leur ville. À Thessalonique, ils lui laissent la chaire pour trois sabbats. En agissant ainsi, l’apôtre s’expose à la persécution. Mais, contrairement à ce qu’il avait rencontré précédemment, l’opposition ne se manifeste pas tout de suite à Thessalonique. Comme Paul, saisissons sans préjugés toutes les occasions d’annoncer la Parole !
Remarquons la méthode d’enseignement de Paul envers les Juifs et les prosélytes. Il engage la discussion avec ses auditeurs et discourt d’après les Écritures (litt. : « met côte à côte depuis les Écritures »), son point de départ constant avec les Juifs. Son argument est double :
Quand nous témoignons, nous devons commencer comme Paul là où les gens se trouvent moralement et spirituellement et ensuite présenter Christ, Celui qui est le chemin, la vérité et la vieJean 14. 6.
Quelques Juifs sont persuadés, non par les arguments de Paul, mais par les Écritures. En se joignant à Paul et Silas avec un grand nombre de « craignant-Dieu » et plusieurs femmes des notables de la ville, ils témoignent de leur foi par un véritable engagement personnel. Des païens, certainement nombreux, se convertissent aussi1 Thessaloniciens 1. 9.
Le succès de l’évangile engendre toujours l’opposition. Certains Juifs sont remplis de jalousie. La raison est peut-être double :
Ces Juifs cherchent à traîner Paul et Silas devant les magistrats. Ils professent bien la crainte de Dieu mais n’hésitent pas à recruter sans scrupule la pègre de Thessalonique (“les hommes de la populace”) pour arriver à leurs fins. Par cela nous voyons le manque total d’honnêteté et l’hypocrisie de ceux qui luttent contre la vérité sous le couvert d’une religion.
Ne trouvant pas Paul et Silas, ces Juifs s’attaquent à une autre proie1 Pierre 5. 8 et emmènent Jason (un nom pris par les Juifs hellénistes portant celui de Josué) qui, non sans risque, avait accueilli les deux missionnaires. Mais il est relâché par les magistrats contre caution. Peut-être donna-t-il l’assurance qu’il se portait garant de la bonne conduite de Paul et de Silas car, s’il s’agit de la même personne dans Romains 16. 21, il était apparenté à l’apôtre. On ne sait rien d’autre de Jason, mais son nom est précieusement conservé car il est de ceux qui aident à la propagation de l’évangile par leur courage.
À Philippes, Paul et Silas avaient été accusés de changer les coutumes (16. 21). À Thessalonique, ils sont accusés de trahir César et d’agiter le peuple. Leurs détracteurs n’hésitent pas à déformer les paroles de Paul. Celui qui parlait d’un roi autre que César, comme ils l’insinuent, était passible de la peine de mortLuc 23. 2-5. Mais l’apôtre annonçait Jésus comme Seigneur et non comme Roi, ce dernier terme étant réservé à l’empereur dont Paul a toujours respecté la position. L’apôtre parlait bien d’un royaume mais d’un royaume qui n’est pas de ce mondeJean 18. 36. Contrairement à ce qu’affirmaient leurs ennemis, Paul et Silas ne mettaient pas la terre habitée sens dessus dessous. Bien au contraire ! L’évangile apportait paix et ordre dans les cœurs troublés. Notons qu’à leur insu, les accusateurs rendaient témoignage à la puissance de l’évangile dont la propagation était foudroyante dans tout le bassin méditerranéen (la terre habitée).
Malgré l’opposition des Juifs, une assemblée se forme rapidement à Thessalonique1 Thessaloniciens 2. 13. Elle comprend des Juifs convertis et des païens qui se sont tournés des idoles vers Dieu1 Thessaloniciens 1. 9. En écrivant peu de temps après aux Thessaloniciens, Paul leur ouvre son cœur comme dans nulle autre épître et décrit le véritable caractère du missionnaire en rappelant d’une manière touchante, spirituelle et personnelle son comportement au milieu d’eux1 Thessaloniciens 2. 1-13. Pour n’en citer que quelques traits, Paul était courageux et ne cherchait jamais à séduire. Exempt de motifs cupides ou orgueilleux, il était doux et aimant comme une mère qui nourrit, veillant comme un père à enseigner ses propres enfants. Travaillant nuit et jour, sa conduite était sainte, juste et irréprochable. Quel exemple pour tout serviteur du Seigneur !
Notre témoignage chrétien est-il aussi puissant pour le Seigneur ? Pouvons-nous dire comme l’apôtre : “Notre évangile n’est pas venu à vous en parole seulement, mais aussi en puissance, et dans l’Esprit Saint, et dans une grande plénitude d’assurance” ? 1 Thessaloniciens 1. 5