Nous avons vu, depuis le verset 23 du chapitre 4, comment le Seigneur agit, par son Esprit, dans l’assemblée : la communion pratique et la sainte crainte, manifestées là, sont un puissant témoignage. Le Seigneur produit aussi, par le même Esprit, au moyen de ses serviteurs, une évangélisation remarquable au-dehors.
Mais le Seigneur agit aussi, souverainement, pour diriger les circonstances et les pensées des hommes. Il conduit le cours des événements par ses anges puissants en forcePsaume 103. 20. Pour opérer ce qui lui plaît, il se sert des intentions comme des décisions des hommes même opposés à lui. Ces deux dernières “manières d’agir” du Seigneur relèvent de la providence divine. Elles sont mises en évidence ici de façon très nette (5. 17-32 ; 33-42).
Quelle que soit la faiblesse de ceux qui portent le nom de Christ, c’est lui qui veut agir, par son Esprit, en eux et par eux, en conduisant toutes les circonstances pour eux.
Au chapitre 4, les sacrificateurs et les sadducéens font emprisonner Pierre et Jean. Les chefs du peuple leur interdisent, avec menaces, de parler au nom de Jésus à qui que ce soit. Les deux apôtres objectent simplement : “Jugez s’il est juste devant Dieu de vous écouter plutôt que Dieu” (4. 19).
La prédication de l’évangile continue donc, et le message s’étend maintenant jusqu’aux villes d’alentour. C’est trop pour les opposants : les chefs religieux sont remplis de jalousie devant le succès de l’évangile et les signes qui accompagnent sa diffusion. Les sadducéens, qui niaient la résurrection (23. 8) Matthieu 22. 23, sont encore là, rationalistes affichés, mais aussi opposés à la vérité que les pharisiens hypocrites.
Ils ne veulent pas que leur prestige soit terni. Incapables de fermer la bouche aux apôtres, ils les font jeter en prison. Que leur importe si des malades ont été guéris et la bonne nouvelle annoncée ! On ne veut pas entendre parler de Jésus ressuscité.
La puissance divine avait agi en discipline à l’égard d’Ananias et de Sapphira. Elle opère aussi par les miracles que les apôtres accomplissent. Ici, Dieu intervient pour protéger ses serviteurs.
Le Seigneur Jésus prend en main la cause des apôtres et jette un défi public à la prétendue autorité des chefs religieux. Il envoie un ange1 pour ouvrir, de nuit, les portes de la prison, et leur donner l’ordre de continuer à annoncer dans le temple “toutes les paroles de cette vie”, celles de “notre Sauveur Jésus Christ, qui a annulé la mort et a fait luire la vie et l’incorruptibilité par l’évangile” 2 Timothée 1. 10. Le Seigneur Jésus s’identifie avec ses apôtres persécutés. Quel puissant encouragement pour les disciples !
L’activité des anges en faveur des serviteurs du Seigneur n’a pas disparu aujourd’hui. Les anges ont un service à l’égard des croyantsHébreux 1. 14.
Le Seigneur aurait pu empêcher que les apôtres soient injustement emprisonnés. Mais il veut montrer aux chefs des Juifs qu’il est du côté de ceux qui prêchent l’évangile. Un témoignage éclatant est ainsi rendu à la puissance du Christ ressuscité, pour la confusion des sadducéens et de tous ceux qui l’ont crucifié.
Au matin, deux groupes se mettent en place à Jérusalem. D’un côté, les apôtres : obéissants et pleins de hardiesse, ils vont au temple pour annoncer l’évangile. De l’autre, les chefs du peuple : ils convoquent le sanhédrin et les anciens, et envoient chercher les apôtres. Mais les huissiers leur font un rapport accablant dans sa précision : tout est en ordre à la prison, mais les apôtres n’y sont pas ! Bien plus, on vient leur dire que ceux qu’ils cherchent enseignent au temple. Les apôtres laissent à Dieu le soin de s’occuper des conséquences de leur obéissance. C’est un exemple pour nous.
Ces chefs connaissaient les Écritures de l’A.T. Ils auraient dû s’interroger avec force : qu’est-ce que Dieu veut nous dire ? Ils sont simplement perplexes : leur conscience n’est pas troublée par ce qui vient de se passer. En face du témoignage le plus manifeste, l’incrédulité se rebelle avec orgueil, au lieu de se soumettre à Dieu. Ils mettent à nouveau les mains sur les apôtres pour les présenter devant leur sanhédrin.
Leur arrestation s’opère sans violence. S’ils l’avaient pu, les chefs des Juifs se seraient débarrassés d’eux, comme ils l’avaient fait de Jésus. Mais ils ont peur des conséquences : ils craignent les hommes et non pas Dieu. Les apôtres, eux, ont le Seigneur devant les yeux et sont affranchis de la crainte des hommes.
Devant le sanhédrin, le souverain sacrificateur leur fait deux reproches :
Ces accusations sont sans consistance : d’une part, les apôtres ne s’étaient pas engagés à ne plus rien dire (4. 19, 20) ; d’autre part, tout le peuple avait dit : “Que son sang soit sur nous et sur nos enfants” Matthieu 27. 25. De tels reproches ne font que rendre témoignage à la puissance de l’évangile et à la culpabilité des Juifs.
La réponse de Pierre et des apôtres est à la fois courte et simple. Ils précisent ce qu’ils ont déjà dit au chapitre 4 : “Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes” 2. C’est une belle devise aussi pour nous ! Ce fut le chemin constant du Seigneur : “Voici je viens… pour faire, ô Dieu, ta volonté” Hébreux 10. 7. Ils rendent ensuite un témoignage puissant à la résurrection glorieuse du Seigneur Jésus, ainsi qu’au pardon des péchés par son nom. Ils accusent bien le sanhédrin du crime d’avoir fait mourir Jésus, mais ils présentent aussi la grâce divine qui laisse encore une porte ouverte pour la repentance de son peuple et le pardon de leurs péchés. Quelle belle évangélisation : un appel à la conscience, suivi d’un appel au cœur ! Ils réussissent à présenter leur défense et à annoncer l’évangile ! Par-dessus tout, ils présentent la personne du Seigneur, que Dieu a ressuscité et exalté comme “prince (celui devant qui tout genou se ploiera) et sauveur”. Le Saint Esprit est, avec eux, témoin de ces chosesJean 15. 26, 27.