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Le deuxième voyage de l’apôtre Paul est rapporté du chapitre 15 verset 36 au chapitre 18, verset 22. Il couvre une période de trois ans (51-54 ap. J.-C.). L’appel pressant du Macédonien s’adressant à l’apôtre Paul dans une vision est bien connu : “Passe en Macédoine et aide-nous” (16. 9). Il éclaire tout le récit car il montre combien chaque croyant doit être constamment sensible à la direction de l’Esprit Saint et doit demander à Dieu puissance et sagesse pour les décisions de chaque jour. Grâce à l’esprit d’obéissance de Paul et de ses compagnons, l’évangile atteint l’Europe.
Accompagnés des prières des frères de l’assemblée d’Antioche, Paul et Silas partent visiter les assemblées de la Syrie et de la Cilicie qui avaient été établies trois ou quatre ans auparavant et qu’ils n’avaient probablement jamais visitées. C’est là qu’ils rencontrent un jeune croyant nommé Timothée (honoré de Dieu). Timothée fera honneur à ce nom dans toute sa vie.
Élevé dans la foi juive par sa mère et sa grand-mère, deux femmes juives pieuses2 Timothée 1. 5 ; 3. 15, Timothée avait été probablement conduit au Seigneur par Paul lors de sa première visite à Lystre (14. 8-28) car l’apôtre l’appelle son enfant dans la foi1 Timothée 1. 2. Quel exemple pour ce jeune croyant que celui de Paul lapidé et laissé pour mort dans la poussière de Lystre ! Pendant l’absence de Paul, le Saint Esprit a travaillé dans le cœur de Timothée. Il a progressé spirituellement. Devenu actif dans l’assemblée de Lystre et dans les environs, les frères de deux localités se plaisent à reconnaître la qualité de son témoignage. Constatant que Timothée s’est déjà rendu utile, Paul “veut” que celui-ci l’accompagne. Y avait-il, chez Timothée, une certaine hésitation due à sa timidité naturelle2 Timothée 1. 7 expliquant que l’apôtre insiste pour le prendre avec lui ? Timothée avait été le sujet de prophéties1 Timothée 1. 18 et Paul ne s’est pas trompé en le choisissant.
Ce jeune homme montre un esprit de disponibilité et de soumission remarquable en se laissant circoncire. Comme fils d’une mère juive (quoique de père grec), Timothée est juif. Mais étant incirconcis, il peut passer aux yeux des Juifs pour un renégat. Mieux vaut clarifier la situation : l’apôtre n’hésite pas à le circoncire ! Cette décision n’est nullement en opposition avec la position de Paul au sujet de la circoncision (15. 2) et avec les recommandations de la conférence de Jérusalem. Paul s’est toujours fermement opposé à l’idée de la nécessité de ce rite pour parachever le salut des croyants car, en elle-même, l’opération n’a aucune valeur spirituelle1 Corinthiens 7. 19 ; Galates 5. 6 ; 6. 15. Paul ne fut pas toujours compris à ce sujet mais il agit ici avec bon sens. La décision de circoncire Timothée montre simplement qu’il est avantageux d’avoir l’estampille juive pour entrer dans les synagogues. Cela révèle aussi l’esprit dans lequel l’apôtre travaillait pour le Seigneur. Il ne désirait pas être un obstacle pour ceux auxquels il annonçait l’évangile et il avait toujours en vue l’utilité et l’efficacité. Il était même prêt à faire des concessions qui ne violaient pas les vérités de la foi chrétienne.
Timothée accompagne Paul et Silas qui remettent les directives établies par les apôtres et les anciens de Jérusalem aux assemblées. Un sain équilibre régnait dans ces assemblées : affermies dans la foi, elles croissaient en nombre.
À cette époque, on compte une soixantaine de villes dans la Phrygie que Paul et ses collaborateurs traversent. Ils auraient pu penser que l’évangélisation de cette région réclamait tous leurs efforts. Mais un besoin spirituel n’est pas nécessairement un appel. Seule la volonté du Seigneur est décisive ! Contrairement à toute logique humaine, ils sont “empêchés” par le Saint Esprit d’évangéliser l’ouest de l’Asie, une province avec Éphèse pour capitale. L’expression indique que Paul et ses compagnons se laissaient diriger par l’Esprit, qu’il faille aller de l’avant ou s’arrêter. Cherchant à se rendre plus au nord en Bithynie, une région très civilisée, ils sont arrêtés une seconde fois. Que faire ? D’ordinaire, Dieu ne donne pas nécessairement des directives par des visions à ses serviteurs. Sa Parole et son Esprit sont de sûrs guides. Et lorsque nous ne sommes pas certains de la direction à prendre, mieux vaut attendre jusqu’à ce que le Seigneur nous montre clairement son chemin.
Dans les circonstances spéciales que Paul et ses amis connaissent, il faut une direction spécifique et précise. L’enjeu est considérable car il s’agit de l’entrée de l’évangile en Europe. Elle ne souffre aucun délai ! Par une vision donnée à Paul, l’apôtre et ses compagnons comprennent qu’ils doivent entrer en Macédoine. Remarquons que Paul n’est pas seul à prendre cette importante décision (verset 10). Toutefois Dieu leur laisse le choix d’un lieu précis. Il veut ainsi produire la conviction profonde chez Paul et ses amis d’agir selon la volonté de Dieu avant de souffrir à Philippes. Dans cette ville, leur certitude d’être dans le chemin de Dieu sera inébranlable.
