“En ces jours-là” : Ézéchias a régné vingt-neuf ans (18. 2) 1. Sérieux et émouvant message que celui qu’adresse Ésaïe au roi ! Chacune de nos vies comporte une échéance à plus ou moins long terme. Au bout de chaque champ (image de notre activité), il y a un sépulcreGenèse 23. 9.
Ézéchias malade est l’image du peuple d’Israël fidèle suscité après l’enlèvement des croyants qui constituent l’Église. Le peuple souffrira une terrible tribulation qui l’amènera à reconnaître le Seigneur Jésus comme son Messie avant l’établissement de son règne de justice et de paix. Ces croyants issus d’Israël devront éprouver ce que c’est que d’être voué à la mort sous le poids de l’indignation de Dieu, mais ils seront délivrés et reviendront à la vie.
Ézéchias est aussi l’image de Christ. Lui aussi sera retranché à la moitié de ses joursPsaume 102. 25 ; Ésaïe 38. 1, lui aussi témoin fidèle, qui ne ferait que la volonté de Dieu, devra subir la mort. Mais si la prière d’Ézéchias est exaucée, celle du Seigneur restera sans réponse, lorsqu’il mourra à la croix entre deux brigands.
Dans sa détresse, le roi ne réalise pas que “précieuse aux yeux de l’Éternel est la mort de ses saints” Psaume 116. 15. Il ne peut comprendre que des rois impies aient régné aussi longtemps et que Dieu veuille le retirer après seulement quatorze ans de règne fidèle. Bien qu’opposés à l’Éternel, Baësha n’avait-il pas régné vingt-quatre ans sur Israël, et Achab, vingt-deux ans1 Rois 15. 33, 34 ; 16. 29-33 ? Il ne savait pas encore que son fils Manassé serait sur le trône plus longtemps que tout autre roi ; malgré son impiété, l’Éternel supporterait son règne pendant cinquante-cinq ans (21. 1). Asaph parle en détail de ce mystère du méchant prospère et du juste souffrantPsaume 73. 2-12. C’est aussi largement le thème du livre de Job.
Devant la détresse du roi, l’Éternel fait rebrousser chemin à Ésaïe. Il annonce à Ézéchias que Dieu le guérira et ajoutera quinze années à sa vie. L’Éternel répond à la foi, en exauçant la prière du roi fidèle. Mais Ézéchias a-t-il prié avec intelligence ? Les années supplémentaires de son règne terniront les premières. Alors, n’aurait-il pas mieux valu qu’il soit retiré avant ? En effet, ce sera dans cette dernière période qu’il montrera aux yeux pleins de convoitises des messagers de Babylone, toutes ses richesses. Cette visite sera indirectement à l’origine de la prise de Jérusalem par Nebucadnetsar, un peu plus de cent ans plus tard.
C’est également dans cette période que naîtra son fils, l’impie Manassé, qui lui succédera et amènera tant de misères en Juda (21. 16).
De la part de l’Éternel, Ésaïe indique le remède : une masse de figues. Le figuier, la vigne et l’olivier sont toujours dans la parole de Dieu des images d’Israël.
Cet emplâtre de figues mis sur l’ulcère est une image de Christ, le seul qui, issu d’Israël, ait porté du fruit. Ce fruit est pour la guérison des croyants juifs qui souffriront et dont Ézéchias est l’image. Même si sa prière n’est pas parfaitement intelligente, quel beau désir que celui du roi ! Pour lui, être guéri, c’est pouvoir monter à la maison de l’Éternel.
Le troisième jour est celui de la résurrection. C’est sur la base de la résurrection, preuve de l’approbation par Dieu du sacrifice de Christ, qu’Israël est relevé et retrouve une relation heureuse avec l’Éternel.
Sa foi brille. Il demande un signe. Un signe est toujours donné pour encourager la foi, non pas pour convaincre l’incrédulitéMatthieu 12. 39. L’Éternel le donne pour fortifier la foi de son serviteur. Combien différente était l’attitude de son père AchazÉsaïe 7. 10-14 ! Celui-ci refuse de demander un signe alors que l’Éternel l’y invite. Dieu voulait, par ce moyen, toucher son cœur incrédule.
Dieu ne désire pas que les siens soient conduits par des signes. Un signe n’est jamais destiné à nous faire faire l’économie d’un réel exercice de conscience et de cœur devant lui. Il est là pour encourager la foi, non pas pour la produireJuges 6. 36-40.
Le signe est donné sur le cadran d’Achaz. La mention de ce triste roi rappelle l’infidélité notoire de Juda. Pourtant l’ombre recule et indique ainsi la patience supplémentaire dont Dieu va user.
L’Éternel accorde quinze ans de vie supplémentaire au roi et au peuple avant son châtiment collectif.
Combien on aurait aimé voir Ézéchias déployer la lettre qu’il reçoit des envoyés de Babylone, devant l’Éternel, comme il l’avait fait avec celle qu’il avait reçue du roi d’Assyrie (19. 14) ! Il avait alors repoussé le lion ; mais maintenant, il est séduit par le serpent. Malheureusement, si ce roi a été fidèle lorsque l’armée de Sankhérib menaçait Jérusalem, il ne manifeste pas la même dépendance de l’Éternel, face à l’amitié du roi de Babylone. Un croyant disait : « Le monde n’est jamais aussi dangereux que lorsqu’il nous fait des sourires ».
Ce que les envoyés du roi de Babylone voient chez Ézéchias est différent de ce que la reine de Shéba avait vu chez Salomon. Ézéchias étale fièrement ses trésors2 Chroniques 32. 24-26, 31. Il est loin de la pensée de l’apôtre Paul qui dira : “Qu’il ne m’arrive pas à moi de me glorifier, sinon en la croix de notre seigneur Jésus Christ” Galates 6. 14. Salomon, lui, répond aux besoins profonds de sa visiteuse. Elle comprend que toute la prospérité de Salomon est liée à l’Éternel, le Dieu d’Israël1 Rois 10. 9. Elle avait été mise en relation avec le donateur ; Ézéchias ne montre ici que les dons.
Ézéchias reçoit ensuite une autre visite, celle d’Ésaïe le prophète. Il pose au roi des questions incisives, directes : “Qu’ont-ils vu dans ta maison ?” (verset 15). Question sérieuse qui nous interpelle également ! Que voit-on dans la maison des croyants ? L’autorité du Seigneur ou l’envahissement d’un monde qui l’a crucifié ? Ésaïe, qui avait adressé précédemment au roi plusieurs messages réconfortants, lui annonce cette fois le jugement de Juda. Ézéchias s’y soumet, même si sa réaction montre qu’il est plus soucieux de lui-même que du destin du peuple dont il a la charge.
Le règne d’Ézéchias se termine. L’Esprit de Dieu mentionne qu’il a amené des eaux dans la ville. Ce fait est bien à l’image de ce roi pieux. Il a apporté à Jérusalem de la bénédiction et du rafraîchissement. Avons-nous à cœur d’être en bénédiction pour le peuple de Dieu ?