Dieu n’envoie pas des épreuves aux siens pour tester leurs prétendues capacités à les surmonter. Nos détresses sont permises pour nous apprendre à nous rejeter sur le Seigneur. C’est l’heureux résultat produit par l’épreuve en Ézéchias. Il se revêt d’humiliation, au lieu d’habits de guerre. Ses vêtements déchirés et le sac dont il se couvre traduisent sa profonde détresse. Avant d’agir, c’est la présence de l’Éternel dont il a besoin. Aussi entre-t-il dans la maison de l’Éternel. Ensuite, sachant où il trouvera du secours, il envoie des messagers au prophète Ésaïe. L’expression “peut-être” (verset 4) montre la qualité de ses exercices de cœur. Il réalise que l’Éternel ne lui doit rien. Ce n’est qu’en vertu de sa grâce qu’il répondra. Nous trouvons la même expression dans la bouche de MoïseExode 32. 30, dans celle de CalebJosué 14. 12 et dans celle de Jonathan1 Samuel 14. 6. Il ne manifeste pas d’égoïsme ; c’est l’outrage adressé au Dieu vivant qui étreint son cœur, et non pas sa situation personnelle. Il pense aussi au résidu, c’est-à-dire au peuple fidèle dont il est le berger.
“Ne crains pas” (verset 6) : ce sont des paroles si souvent adressées à des croyants dans la détresse. Ce n’est pas Sankhérib qui mène les circonstances, l’Éternel garde la haute main sur tout.
“Toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu” Romains 8. 28. La nouvelle de l’agression du roi d’Éthiopie (verset 9) est dans sa main pour le bien des siens. De même, les problèmes conjugaux du roi Assuérus servent les intérêts du peuple de Dieu pour faire apparaître Esther et délivrer le peuple voué à la destructionEsther 4. 14. Sous César Auguste, le recensement qui mobilise tant de peuples a comme premier but que la naissance du Seigneur ait lieu à BethléemLuc 2. 1-7.
Le message qu’envoie le roi d’Assyrie semble indiquer qu’il sent intuitivement que l’Éternel, en qui Ézéchias se confie, n’est pas étranger au contretemps qui l’appelle à combattre les Éthiopiens. À nouveau, il assimile l’Éternel aux idoles qui n’ont pas pu délivrer leurs peuples de sa main. Funeste erreur !
Cette lettre amène à nouveau le roi dans la maison de l’Éternel. Il la déploie devant l’Éternel. Quelle beauté dans l’intimité d’Ézéchias avec son Dieu ! Sa prière traduit sa confiance paisible dans le message de l’Éternel donné par Ésaïe (versets 6, 7) et que les menaces de Sankhérib ne peuvent pas ébranler. Elle montre aussi le progrès de sa foi. Plus besoin d’Ésaïe comme intermédiaire. Il prie son Dieu (notre Dieu, verset 19) et ne s’adresse plus au Dieu d’Ésaïe comme au verset 4.
Ici non plus, aucune trace d’égoïsme. Ce n’est pas la pérennité de son trône qui étreint son cœur, mais l’outrage fait à son Dieu et le désir que l’Éternel soit reconnu comme seul vrai Dieu par toutes les nations de la terre. Cette prière aura son accomplissement pendant le millenium et cela montre combien ce désir d’Ézéchias était selon la pensée de Dieu.
“Écoute” (verset 16), avait demandé le roi à l’Éternel. “J’ai entendu” (verset 20), lui répond l’Éternel, par Ésaïe.
Dieu se moque des moqueursProverbes 3. 34. Les Assyriens ont tourné en dérision la confiance d’Ézéchias en l’Éternel ; Dieu se sert des filles de Jérusalem pour se moquer de Sankhérib. L’Éternel révèle que le conflit ne se situe pas entre Ézéchias et Sankhérib, mais entre le Dieu d’Israël et le roi d’Assyrie. Nous trouvons cette même attitude lors de la sortie d’Égypte, où la colonne de nuée se place entre le peuple et ses ennemisExode 14.19.20. Quelle folie de s’opposer à l’Éternel ! Sankhérib l’apprendra à ses propres dépens. En parlant des ambitions de ce monarque, l’Éternel montre qu’il connaît parfaitement ce qu’il y a dans le cœur de ce roi imbu de lui-même (versets 23, 24).
Au-delà de la terrifiante puissance assyrienne, il y a les paroles de l’Éternel qui s’adressent à la foi : “Il n’entrera pas dans cette ville” (verset 32). “Je protégerai cette ville” (verset 34). Combien de tels récits encourageront le résidu persécuté dans un temps futur ! Sa seule confiance sera dans les promesses de la parole de Dieu alors qu’il sera opprimé. Dans ses grandes compassions pour son peuple, l’Éternel donne le signe de la délivrance. La première année, on mangerait ce qui lèverait des grains tombés : une pauvre récolte, mais qui les empêcherait de mourir de faim.
“À cause de moi” (verset 34) : Dieu conclut cette prophétie en déclarant que le motif de la délivrance, c’est lui-même. Jamais aucun homme, à l’exception du Seigneur Jésus, n’a donné à Dieu le moindre motif de le bénir. C’est toujours selon sa souveraine grâce que Dieu agit à l’égard de tout homme et spécialement des croyants dont le privilège est de le savoir et de l’en remercier.
“À cause de David, mon serviteur” (verset 34). David est l’image de Christ. C’est sur la base de son œuvre à la croix que Dieu sauve ceux qui sont perdus.
Un ange décime le camp des Assyriens. Quelle puissance que celle d’un seul ange ! Cela donne une idée de la puissance qui était à la disposition du Seigneur, ainsi qu’il le dit à PierreMatthieu 26. 53. Cette scène présente une certaine analogie avec la scène où l’ange destructeur des premiers-nés en Égypte, brise l’orgueil et l’opposition du Pharaon.
Sankhérib, qui avait tant méprisé les idoles incapables de délivrer leur peuple de sa main, se prosterne devant la sienne : Nisroc. Son dieu ne le protégera pas non plus. Ses propres enfants le frappent. C’est l’Éternel qui a le dernier mot et c’est sa parole qui s’accomplit.