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Évangile selon Luc
Sondez les Écritures - 1re année

Luc 23. 26-38

La mort de Jésus

13. La croix de Jésus

Jésus est alors conduit hors de la ville, près de la villeJean 19. 20. Il devait souffrir hors de la porteHébreux 13. 12, sainte victime pour le péché.

Le Fils de Dieu sort, portant lui-même sa croixJean 19. 17. Les évangiles synoptiques montrent qu’il est emmené dehors pour être crucifié par les soldats du gouverneur ; il est accompagné d’une grande foule. Simon de Cyrène, un étranger originaire d’une ville de LibyeActes 2. 10, probablement un descendant de Cham, venait des champs et passait par-là. Il est contraint de porter la croix de Jésus derrière lui (verset 26) ; mais rien ne permet de supposer que le Seigneur de gloire fût trop faible pour la porter lui-même. Dieu seul connaît le travail qui a pu être opéré dans le cœur de cet étranger à la suite du douloureux privilège qu’il a eu de suivre le Sauveur et de le soulager du fardeau de sa croix1.

Dans le douloureux chemin de la croix, Jésus est accompagné d’une grande multitude du peuple. Plusieurs femmes l’avaient accompagné depuis la Galilée, celles qui l’avaient suivi et l’avaient serviMarc 15. 41. Le Seigneur s’adresse particulièrement aux femmes de Jérusalem qui, dans la conscience de ce qui se passait, versaient des larmes de sympathie sur Jésus. Sans être indifférent à de telles marques de sensibilité humaine, le Seigneur les invite à regarder plutôt à elles-mêmes : ce qui leur convenait était de verser des larmes de repentance. La croix de Jésus était la condamnation finale de l’homme naturel ; mais elle apportait le salut à ceux qui se repentaient en pleurant sur eux-mêmes.

Les dernières paroles du Seigneur rapportées par les évangiles avant la croix (versets 28-31), confirment alors les jugements qui allaient atteindre Jérusalem. Dans ces jours d’angoisse qui fondraient sur la ville, on estimerait bienheureuses les femmes qui n’avaient pas eu d’enfants ; et celles qui en avaient pleureraient sur leur sort. On chercherait en vain un abri contre la frayeur et le jugement. La même détresse des hommes devant le jugement de Dieu se retrouvera au temps de la finOsée 10. 8 ; Apocalypse 6. 16.

En soulignant la différence entre le bois vert et le bois sec, le Seigneur fait allusion au sort de la nation juive, coupable de sa mort, jusqu’à ce “qu’elle ait reçu de la main de l’Éternel le double pour tous ses péchés” Ésaïe 40. 2.

Jésus était le bois vert, plein de vigueur pour Dieu, olivier vertPsaume 52. 8 ; Jérémie 11. 16, le vrai germe porteur de la vie divineÉsaïe 53. 2. Pourtant, on le faisait souffrir et on le mettait à mort en le retranchant de la terre des vivantsÉsaïe 53. 8.

Le peuple juif, lui, était le bois mort, sec, sans vie et sans fruit pour Dieu, comme un figuier stérile et sec. Alors, quel allait être le jugement de Dieu contre ce peuple coupable de la mort de son Fils ? Si l’homme a rejeté le bois vert, Dieu rejetterait le bois sec.

L’Écriture signale alors (verset 32) que le Seigneur est conduit à la croix avec deux malfaiteurs de sorte que soit accomplie la parole prophétique : “Il aura été compté parmi les transgresseurs”, rappelée par un autre évangélisteÉsaïe 53. 12 ; Marc 15. 28.

Il faut maintenant que Christ meure. Ils viennent donc au lieu appelé Crâne (verset 33), dont le nom est Calvaire en latin et Golgotha en hébreu. Là, Jésus est crucifié, au milieuJean 19. 18 entre les deux malfaiteurs. L’extrême sobriété du récit des évangiles nous incite à la réserve devant cette scène. C’est par l’esprit prophétique que nous entendons s’exhaler la plainte du Seigneur devant son Père : “Des chiens m’ont environné, une assemblée de méchants m’a entouré ; ils ont percé mes mains et mes pieds ; je compterais tous mes os” Psaume 22. 17, 18. Cloué à une croix, pendu au bois, le Seigneur de gloire périssait ainsi par la main d’hommes iniquesActes 2. 23 ; 5. 30. La croix était un bois de malédictionDeutéronome 21. 23 ; Galates 3. 13. Combien l’homme religieux est éloigné de la pensée de Dieu en portant un symbole de la croix sur lui comme un objet de vénération. Le racheté porte plutôt la croix de Christ dans son cœurGalates 6. 14. C’est moralement, dans la vie chrétienne, que tout croyant porte la mort de Jésus, pour manifester devant le monde les caractères de la vie divine2 Corinthiens 4. 10, 11.

Mais la profondeur de sa souffrance n’empêche pas le Sauveur de penser aux autres, et sa première parole sur la croix est une prière d’intercession à son Père envers son peuple. Il était bien vrai qu’ils avaient, “et vu, et haï, et moi et mon Père” Jean 15. 24. Pourtant, en grâce parfaite, le Seigneur donne à leur crime le caractère d’un péché par erreur qui seul pouvait être pardonné sous la loi. Le péché volontaire (par fierté), au contraire, entraînait la condamnationDeutéronome 19. 11-13 ; Hébreux 10. 28. La merveilleuse réponse à cette intercession de Christ sera l’appel de Pierre aux Juifs de Jérusalem : “Et maintenant, frères, je sais que vous l’avez fait par ignorance, de même que vos chefs aussi” Actes 3. 17. Le peuple, dans son aveuglement, n’a pas su se placer au bénéfice de l’intercession du Seigneur et a confirmé son rejet du Sauveur méprisé en refusant le témoignage d’Étienne à un Seigneur glorieux. Préfigurant la restauration future du peuple, beaucoup d’âmes ont toutefois répondu à l’appel de la grâce : cinq mille hommes ont cru la parole de PierreActes 4. 4, puis Saul de Tarse, qui avait agi dans l’ignorance, est devenu un exemple de la manière dont Dieu pouvait répondre à l’intercession de son Fils1 Timothée 1. 13, 16.

Luc rapporte ensuite brièvement le partage des vêtements du Sauveur. Jean, avec les détails de cette scène, souligne l’accomplissement de la prophétiePsaume 22. 19.

Tous maintenant se liguent contre Christ dans les moqueries et les insultes : le peuple, les gouverneurs et les soldats romains. Le dernier degré de la bassesse du cœur humain se manifeste sans honte : se réjouir de la misère d’un autre. Il est vrai qu’il avait sauvé les autres ; mais, maintenant, il ne pouvait pas répondre au défi des gouverneurs : “qu’il se sauve lui-même si lui est le Christ, l’élu de Dieu” (verset 35), ni à celui des soldats romains : “Si toi, tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même” (verset 37). Pour sauver les autres, il devait mourir lui-même, lui, le Christ, l’élu de Dieu et le roi des Juifs.

Les soldats romains lui présentent du vinaigre, vin aigri qui était leur boisson habituelle. Aux premières heures de la croix, on lui avait offert du vinaigre mêlé de fiel ou de myrrheMatthieu 27. 34 ; Marc 15. 23, boisson stupéfiante destinée à soulager les souffrances des condamnés. Christ ne l’a pas prise : il devait entrer dans la profondeur des souffrances avec la pleine conscience de ce qu’elles représentaient pour l’homme divin. Maintenant, probablement après les heures de ténèbres, on lui présente le vinaigre, comme la prophétie l’avait annoncéPsaume 69. 21 ; Matthieu 27. 48 ; Marc 15. 36 ; Jean 19. 28, 29 (verset 36).

Enfin, au-dessus de la croix, on avait placé un écriteau rédigé en grec, en latin et en hébreu pour indiquer le motif de la condamnation du Sauveur : “Celui-ci est le roi des Juifs” (verset 38). L’hébreu, ou araméen, était la langue du peuple ; le grec, celle des gens instruits et le latin, la langue (officielle) du pouvoir civil. Le témoignage a ainsi été rendu à tous les hommes de la terre que les Juifs avaient crucifié leur roi, dans la ville royale même. On peut comprendre la douleur du résidu futur lorsqu’il se tournera, dans un esprit de grâce et de supplication, vers celui qu’ils ont percéZacharie 12. 10-14.

Notes

1Simon était père d’Alexandre et de Rufus (Marc 15. 21). Il est possible que ce dernier soit mentionné dans les salutations de Paul aux Romains (Romains 16. 13) avec sa mère qui serait ainsi la femme de Simon.

Luc 23

26Et comme ils l’emmenaient, ils prirent un certain Simon, Cyrénéen, qui venait des champs, et le chargèrent de la croix, pour la porter après Jésus. 27Et une grande multitude du peuple et de femmes qui se frappaient la poitrine et le pleuraient, le suivait. 28Mais Jésus, se tournant vers elles, dit : Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ; mais pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants ; 29car voici, des jours viennent, dans lesquels on dira : Bienheureuses les stériles, et les ventres qui n’ont pas enfanté, et les mamelles qui n’ont pas nourri. 30Alors ils se mettront à dire aux montagnes : Tombez sur nous ; et aux coteaux : Couvrez-nous ; 31car s’ils font ces choses au bois vert, que sera-t-il fait au bois sec ? 32Et deux autres aussi, qui étaient des malfaiteurs, furent menés avec lui, pour être mis à mort.

33Et quand ils furent venus au lieu appelé Crâne, ils le crucifièrent là, et les malfaiteurs, l’un à la droite, l’autre à la gauche. 34Et Jésus dit : Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font. Et ayant fait le partage de ses vêtements, ils tirèrent au sort. 35Et le peuple se tenait là, regardant ; et les gouverneurs aussi se raillaient de lui [avec eux], disant : Il a sauvé les autres ; qu’il se sauve lui-même, si lui est le Christ, l’élu de Dieu. 36Et les soldats aussi se moquaient de lui, s’approchant, et lui présentant du vinaigre, 37et disant : Si toi, tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même. 38Et il y avait aussi au-dessus de lui un écriteau en lettres grecques, romaines, et hébraïques : Celui-ci est le roi des Juifs.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)