Les trois évangiles synoptiques rapportent
“Quand l’heure fut venue” (verset 14), le Seigneur se met à table avec les douze apôtres. “Vous prendrez… un agneau par maison de père, un agneau par maison” Exode 12. 3. Christ, Agneau de Dieu, était la vraie Pâque, comme il était aussi le chef de cette maison, réunie dans la chambre haute en dehors du monde qui complotait contre l’Oint de Dieu. En ce moment solennel, Jésus exprime son profond désir de manger “cette pâque” avec ses disciples avant de souffrir. La réalité profonde de la Pâque allait se réaliser en lui par ses souffrances expiatoires, sa mort et son sang versé.
C’est la septième Pâque rapportée par les Écritures. Les trois premières sont en rapport avec la sortie d’Égypte, la traversée du désert et l’entrée en CanaanExode 12 ; Nombres 9 ; Josué 5. Les trois suivantes sont célébrées par le peuple dans le pays dans des temps de faiblesse (Ézéchias, Josias et Esdras). Le Seigneur mange maintenant “cette pâque” (la septième) avec ses disciples.
Déjà sur le chemin de Jérusalem, le Seigneur était étreint par la perspective de sa souffrance : “Mais j’ai à être baptisé d’un baptême ; et combien suis-je à l’étroit jusqu’à ce qu’il soit accompli !” (12. 50). A combien plus forte raison, lorsqu’il était arrivé “à la nuit qu’il fut livré” 1 Corinthiens 11. 23. Désormais, il n’en mangerait plus jusqu’à ce qu’elle soit accomplie dans le royaume de Dieu (verset 16). Tout lien est maintenant rompu avec l’ancien ordre de choses : le royaume n’est pas extérieurement établi ici-bas, mais la mort du Seigneur introduit moralement un autre royaume.
Après sa mort, le Sauveur ressuscité mangera sur la terre “un morceau de poisson cuit et quelque peu d’un rayon de miel” (24. 42), comme preuve de sa résurrection.
La célébration de la Pâque est toutefois reportée à un temps à venir dans le royaume de Dieu avec un peuple racheté. On comprend bien comment la Pâque conserve toute sa place dans le milléniumÉzéchiel 45. 21. Le sacrifice de Christ forme la base de toutes les bénédictions de la terre, pour Israël et les nations.
Dans le repas de la Pâque, les Juifs avaient ajouté deux coupes de vin auxquelles les invités participaient, l’une au début du repas et l’autre à la fin. Le Seigneur reçoit la première (verset 17), rend grâces et la donne à ses disciples. Judas est sorti de la chambre haute après avoir reçu du Seigneur sa part de l’agneau pascalJean 13. 26, 30, avant que le Seigneur ne donne la première coupe aux disciples. C’était une coupe de vin, fruit de la vigne, symbole de la joieJuges 9. 13. Le Seigneur avait bien une joie devant luiHébreux 12. 2, celle d’accomplir la volonté de son Père en anticipant les résultats de son œuvre. En même temps, son âmeJean 12. 27 et son espritJean 13. 21 étaient troublés par la perspective des souffrances et de l’abandon. Aussi la joie du Rédempteur avec ses rachetés dans le royaume est-elle reportée à un temps à venir (verset 18). Alors Israël, la vigne de Dieu, produira enfin du fruit pour lui et la joie sera celle de tous. C’est la réalisation de la fête des tabernacles (fête des récoltes) lorsque le peuple a recueilli les produits de son aire (le blé) et de sa cuve (le vin) Deutéronome 16. 13. Alors la joie est au premier plan : “Tu ne seras que joyeux”. Le Seigneur goûtera alors une joie accomplie au milieu de son peuple terrestre : “L’Éternel, ton Dieu, au milieu de toi, est puissant ; il sauvera ; il se réjouira avec joie à ton sujet : il se reposera dans son amour, il s’égayera en toi avec chant de triomphe” Sophonie 3. 17.
Pour nous, peuple céleste de Dieu, cette joie se rapporte au temps du repos éternel. La joie du rédempteur sera partagée par tous ses rachetés.