Dans l’évangile selon Luc, la naissance de Jésus et son enfance à Nazareth comme fils du charpentier avaient gardé un caractère relativement privé. Peu nombreux étaient ceux qui, en Israël, le connaissaient. Désormais tout change. Jean-Baptiste arrive sur la scène : il prépare l’entrée officielle du Fils de Dieu dans ce monde.
Le chapitre 3 commence par tracer le cadre public dans lequel le ministère de Jean se déroule. La société est alors organisée sans que les autorités se soucient de la venue du Fils de Dieu (versets 1, 2). La ruine du peuple est complète : d’une part, il n’y a plus de royaume uni en Israël, la domination lui a été ôtée pour être confiée aux Romains et, d’autre part, la sacrificature est divisée. Les deux bénédictions confiées à Israël, royaume et sacrificature, ont perdu leur caractère divin. Il reste cependant la parole prophétique, car Dieu se réserve toujours le droit de se faire entendreHébreux 1. 1, 2. Il parle encore une fois par le dernier des prophètes de l’A.T., dont la voix retentit dans le N.T. à l’adresse de tout le peuple, appelant au baptêmeActes 2. 38 au bord du Jourdain, fleuve qui symbolise la mort. Les hommes viennent reconnaître là que “le salaire du péché, c’est la mort” Romains 6. 231. L’appel à la repentance de Jean diffère de ceux qui l’ont précédé. En citant Ésaïe 40, il insiste sur l’accueil que Jérusalem devait réserver au roi qui allait venir. Le message de Jean est simple ; il consiste à dire : “Voici votre Dieu !” Ésaïe 40. 9 Il appelle le peuple à préparer “le chemin de l’Éternel” Ésaïe 40. 3. Alors la gloire de l’Éternel sera révélée et “toute chair verra le salut de Dieu” 2. Ce chemin d’approche s’appelle la repentance, c’est-à-dire le retour du cœur vers Dieu. Mais Jean rencontrait de sérieuses difficultés pour préparer les cœurs (versets 4-14). Jean montre comment la grâce ôte tous les obstacles humains :
Plutôt que d’accepter la repentance, les Juifs invoquaient leur descendance naturelle d’Abraham comme une garantie suffisante contre la colère de Dieu (verset 8). De plus, les privilèges nationaux dont se vantaient les Juifs (naissance naturelle, appartenance au peuple de Dieu, rites) ne les protégeaient pas du jour du jugement qui allait fondre sur le peuple idolâtre. La destruction de Jérusalem en 70 par les armées romaines, ne fut d’ailleurs qu’un prélude à un jugement beaucoup plus sévère.
À ceux qui demandaient ce qu’il fallait faire, Jean ne prescrit aucune observation légale, aucun ascétisme mais une justice pratique et un amour vrai (versets 10-14), les fruits qui manifestaient une vraie repentance (verset 8).
Quelques-uns raisonnaient dans leur cœur, se demandant si Jean n’était pas le Messie. Jean saisit l’occasion pour préparer le peuple à la pensée que Jésus est incomparablement plus grand que lui. Jésus ferait deux choses : il baptiserait de l’Esprit Saint et de feu. Jean ne pouvait ni donner une vie nouvelle à ceux qui se repentaient et croyaient, ni exécuter la
Jean-Baptiste lui-même ignorait ce qui se produirait à la Pentecôte où les croyants recevraient le