Luc nous montre maintenant l’homme ressuscité, présent de nouveau au milieu de ses disciples. Le dernier chapitre de cet évangile est appelé celui des choses ouvertes :
Au jour de la mort de Christ, quelques femmes attachées au Seigneur étaient restées dans la tristesse de la séparation, gardant pendant la journée du sabbat les aromates qu’elles avaient préparés pour embaumer le corps de leur Sauveur.
Voici maintenant le premier jour de la semaine, le lendemain du sabbat, le jour de la fête de la gerbe tournoyée, ou fête des prémicesLévitique 23. 10, 11. Les mêmes femmes viennent au sépulcre de très grand matin. Leur nom est donné plus bas (verset 10), confirmé par les autres évangélistes : Marie de Magdala, Jeanne, l’autre Marie (mère de Jacques le mineur) et Salomé (femme de Zébédée, mère de Jacques et Jean). Il est réconfortant de voir l’affection pour Christ manifestée par Salomé, aux heures de la croix, après son intervention intempestive en faveur de ses filsMatthieu 20. 20-23. Marie de Béthanie n’est pas mentionnée ici, au premier jour de la semaine, pas plus qu’à la croix.
Le soleil se levait lorsque les femmes arrivent au sépulcreMarc 16. 2, à l’aurore d’un jour nouveau. Elles trouvent le sépulcre ouvert et vide. Un ange avait roulé la pierreMatthieu 28. 2, leur permettant d’entrer, mais sans qu’elles trouvent le corps du Seigneur Jésus (verset 3). On notera que Pilate avait accordé à Joseph le corps de Jésus (23. 52). Crucifié en infirmité, il ressuscite maintenant en gloire et en puissance : “Que toute la maison d’Israël donc sache certainement que Dieu a fait et Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié” Actes 2. 36. Le nom de l’abaissement du Fils de Dieu, Jésus, est désormais lié à celui de sa seigneurie.
Deux anges, en vêtements éclatants de lumière, apparaissent aux femmes. On comprend l’épouvante de celles-ci ; Dieu s’en servira pour qu’elles ne déclarent pas publiquement ce qu’elles avaient vu et entenduMarc 16. 8. Le message des anges leur rappelle les révélations du Seigneur à ses disciples avant la croix, et contient les bases essentielles de la foi chrétienne.
Christ est ressuscité : il n’est plus parmi les morts, mais il est vivant. “J’ai été mort, et voici, je suis vivant aux siècles des siècles” Apocalypse 1. 18. Il fallait que le Fils de l’homme soit crucifié, mais qu’il ressuscite le troisième jour (verset 7). Cette vérité avait déjà été annoncée par lui (9. 22 ; 18. 33). C’était le signe de Jonas (11. 29). Ainsi, les propres paroles du Seigneur sont rappelées aux femmes par les anges (versets 6 et 8).
La résurrection de Christ est à la fois :
Les femmes ne trouvent donc pas le corps du Seigneur pour l’embaumer avec les aromates et les parfums ; aussi, sur le témoignage des anges, elles laissent le sépulcre et vont vers les onze apôtres et les autres leur raconter toutes les choses qu’elles avaient vues et entendues. Leur témoignage n’a pas été reçu par les apôtres, leurs paroles n’étant pour eux que des contes (avec le sens de délire). Les yeux et les cœurs de tous étaient encore retenus : les scènes qui suivent montrent comment la grâce de Christ les ouvrira. Quel contraste, néanmoins, entre la simplicité des femmes qui apportaient le témoignage de la glorieuse résurrection de Christ, et les disciples qui ne l’acceptaient pas ! On a déjà souligné la grande patience de Christ à l’égard de ceux-ci, même lorsqu’ils attristaient son cœur par leur indifférence (22. 24, 28). Mais ici, le Seigneur leur adresse le seul reproche rapporté par les évangiles. “Il leur reprocha leur incrédulité et leur dureté de cœur parce qu’ils n’avaient pas cru ceux qui l’avaient vu ressuscité” Marc 16. 14.
Cette première scène du jour de la résurrection se termine par la relation de la visite de Pierre au tombeau. Jean mentionne que lui-même s’y trouvait aussi. Si les autres disciples n’avaient pas cru le témoignage des femmes, Pierre toutefois court au sépulcre pour voir si réellement son Maître était vivant. Les femmes elles-mêmes avaient reçu un témoignage spécial des anges pour PierreMarc 16. 7 ; et le Seigneur le rencontrera seul, dans une entrevue qui n’a pas eu de témoins, et dont la relation ne nous a pas été conservée (verset 34) 1 Corinthiens 15. 5. N’était-ce pas déjà la réponse de la prière du Seigneur en faveur de son cher disciple (22. 32), comme aussi la suite du regard d’amour et de lumière (22. 61), le dernier souvenir de son Maître dans le cœur de Pierre ?