Le Seigneur poursuit son chemin vers Jérusalem1. Tout au long de ce voyage, le Seigneur donne encore ses derniers avertissements, avec les témoignages de sa grâce.
Israël, comme un figuier stérile, ne portait pas de fruit pour Dieu. Les chefs du peuple s’opposaient à Christ, refusaient de se mettre en règle avec lui et empêchaient les hommes de venir à lui.
Quelqu’un demande au Seigneur (verset 23) si ceux qui seraient épargnés2 par le jugement, selon la prophétie d’ÉsaïeÉsaïe 10. 21, seraient nombreux ou, au contraire, en petit nombre. Le Seigneur ne répond pas directement à cette question, mais montre que lui seul est la porte par laquelle on entre dans la bénédiction, qu’elle soit terrestre ou céleste. Entrer par la porte étroite, c’est recevoir Christ dans le cœur par la foi, dans la repentance envers Dieu. La porte est étroite et il faut lutter pour la franchir : le diable se tient sur le seuil pour empêcher les hommes d’entrer. Il faut renoncer à sa propre importance et à sa propre justice pour venir à Christ.
Beaucoup chercheront à entrer dans le royaume, sans y parvenir parce qu’ils n’auront pas voulu accepter de passer par cette porte étroite : Christ est la porteJean 10. 9 qui conduit au salut.
Le salut est bien offert à tous, mais peu le reçoivent en réalitéMatthieu 7. 13, 14. Au déluge, huit personnes seulement ont été sauvées ; trois seulement ont échappé à la destruction de Sodome et Gomorrhe. En outre, le temps est court et tout retard à répondre peut être fatal. Lorsque la porte aura été fermée par le Maître de la maison (verset 25), la séparation sera définitive entre ceux qui sont à l’abri et ceux qui sont dehors. Il n’y aura pas d’autre occasion offerte à ceux qui auront méprisé la grâce, contrairement à ce qui est enseigné aujourd’hui dans le monde par plusieurs faux docteurs.
Celui qui a dit : “Je ne mettrai point dehors celui qui vient à moi” Jean 6. 37, dit aussi par deux fois, avec une juste sévérité, aux malheureux qui sont dehors : “Je ne vous connais pas, ni ne sais d’où vous êtes” (versets 25 et 27).
Les privilèges extérieurs tels que d’avoir mangé et bu dans la présence de Christ ou d’avoir entendu son enseignement dans les rues (verset 26), même d’avoir fait des miracles en son nomMatthieu 7. 22 ne donnent pas la vie. Ceux qui sont jetés dehors connaissent les pleurs (l’expression de la souffrance) et les grincements de dents (l’expression de l’irritation et des tourments). Leur douleur éternelle est aggravée par la pensée que les élus (Abraham, Isaac, Jacob, les prophètes et tous ceux qui avaient franchi la porte étroite) jouissent des félicités du royaume de Dieu. La conclusion de la parabole du riche et de Lazare (16. 25, 26) confirme cette terrible réalité. L’évangile allait être présenté par toute la terre et les élus seraient rassemblés des quatre vents des cieux dans le royaume ; l’ordre humain et les puissances religieuses seraient alors renversés (verset 30) Matthieu 19. 30 ; 20. 16.
Des pharisiens viennent avertir Jésus qu’Hérode voulait le tuer. Hérode Antipas était le fils d’Hérode le Grand qui avait reconstruit le temple et avait cherché à détruire l’enfant JésusMatthieu 2. 13-18. Descendant d’Édom, c’est-à-dire d’Ésaü, frère de Jacob, Hérode Antipas détestait les Juifs, bien que roi sur eux. Ayant mis à mort Jean-Baptiste sur le caprice d’une femme infidèle, il voulait maintenant porter la main sur Jésus.
Le Seigneur ne se préoccupe pas des intentions meurtrières de celui qui n’était pour lui qu’un renard, une créature fourbe et rusée qui ravage les vignesCantique des cantiques 2. 15. Jésus allait son chemin jusqu’au troisième jour (versets 32, 33) ; après avoir achevé son ministère d’amour, il serait “consommé”, c’est-à-dire connaîtrait la mort, puis la résurrection.
“Jérusalem, Jérusalem” était la ville dont Dieu avait dit : “Mes yeux et mon cœur seront toujours là” 1 Rois 9. 3. Objet de tous les soins de Dieu, elle (ses habitants) n’avait pas voulu entrer par la porte de la grâce. L’exemple touchant d’une poule qui rassemble ses poussins sous ses ailes, fait comprendre avec quel amour le Seigneur lui adressait les derniers appels de la grâce. Après sa résurrection, le Seigneur instruira ses disciples à prêcher la repentance et la rémission des péchés en commençant par Jérusalem (24. 47).
Les ressources divines étaient maintenant épuisées. Le Seigneur allait quitter la ville, reportant à un temps à venir la bénédiction perdue par le rejet du Messie, selon la prophétie du PsaumePsaume 118. 26, citée ici par le Seigneur (verset 35).