Nous arrivons maintenant aux six phases successives de ce procès inique que les hommes ont fait au Messie, Fils de Dieu :
Jésus est alors livré pour être crucifié.
Jésus est d’abord mis en accusation devant les autorités religieuses (les trois premières comparutions). Luc passe sous silence les deux premières qui ont eu lieu de nuit, devant les principaux sacrificateurs et le sanhédrin. Il souligne plutôt l’activité du pouvoir des ténèbres (22. 53) de la part des hommes, à l’heure de l’homme, avant que ne vienne l’heure de Dieu, l’heure de l’expiation.
Jésus supporte les moqueries, les coups, les défis à son omniscience divine ainsi que tous les outrages. Il avait ouvert les yeux des aveugles, et maintenant des hommes pécheurs lui couvrent les yeux pour l’empêcher de voir. Le Sauveur débonnaire est la brebis muette qui n’ouvre pas la boucheÉsaïe 53. 7. Il donne son dos à ceux qui frappaient, il ne cache pas sa face à l’opprobreÉsaïe 50. 6 ; Psaume 129. 3. Outragé, il ne rend pas l’outrage1 Pierre 2. 23. Il a été seul pour porter l’opprobre des hommes contre DieuPsaume 69. 8, 20, 20.
Au matin, Jésus est amené devant le sanhédrin. C’était le tribunal suprême des Juifs, composé de soixante-dix membres, présidé par le souverain sacrificateur et dont les décisions étaient sans appel.
Aux termes des ordonnances juives, le tribunal devait siéger de jour, dans le temple. L’origine de ce tribunal paraît remonter à l’histoire d’Israël dans le désert, lorsque Dieu avait adjoint à Moïse soixante-dix anciens et magistrats pour gouverner le peupleNombres 11. 16, 17. Au temps des rois, une institution comparable est signalée sous le règne de Josaphat2 Chroniques 19. 8. Revêtus d’autorité et responsables d’exercer la justice, ces hommes s’étaient vite détournés de la droiturePsaume 82. 1, 2 ; Ésaïe 1. 23. Toutefois, le Seigneur, lorsqu’il était sur la terre, reconnaît encore l’autorité du sanhédrinMatthieu 5. 22 qui aurait dû exercer un jugement juste de sa part.
Maintenant tout est renversé, puisque le Seigneur de gloire, le juste juge, comparaît devant le sanhédrin comme accusé, pour être l’objet d’un jugement inique. La seule présence du Juste fait éclater l’injustice et la méchanceté de l’homme. Pour la dernière fois dans ce monde, la gloire du Messie et du Fils de Dieu brille au milieu des ténèbres morales, devant ceux qui vont le condamner. Au fond de leur conscience, les Juifs savaient très bien qu’ils étaient en présence de Christ (verset 67), le Fils de Dieu : “Vous dites vous-mêmes que je le suis” (verset 70).
En confessant la gloire de sa personne, Jésus accepte ainsi sa condamnation de la part de l’homme, mais annonce en même temps que lui, le Fils de l’homme, serait assis à la droite de la puissance de Dieu. C’est une place d’honneur que Dieu réserve à l’homme ressuscité et glorieuxPsaume 16. 11 ; 110. 1, en réponse à la place de honte et d’opprobre que le monde et l’homme ont donnée à son saint Fils.
Extérieurement, c’est le procès de Jésus qui se déroule ; mais en fait, c’est la propre condamnation de l’homme, la fin de l’homme dans la chairRomains 8. 3. L’homme est coupable, non pas d’une erreur judiciaire, mais de la condamnation injuste de Jésus, Fils de Dieu, sur le témoignage qu’il avait rendu à sa propre personne.