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Évangile selon Luc
Sondez les Écritures - 1re année

Luc 12. 22-40

Vers Jérusalem. Première étape

11. La confiance en Dieu et les promesses au petit troupeau

La confiance en Dieu : versets 22-31

Dans la parabole de l’homme riche insensé, le Seigneur avait montré que la tromperie des richesses étouffait la parole de Dieu dans le cœur, comme les épines empêchent la semence de porter du fruit à maturité.

Maintenant, les disciples sont mis en garde contre l’autre danger figuré par les épines, à savoir les soucis de la vie. La nourriture et le vêtement sont pour la vie du corps dans le temps présent, et Dieu veille sur nous, car il nous aime. En outre, nos cœurs doivent s’attacher aux choses éternelles et invisibles du royaume de Dieu. Le Seigneur prend deux exemples de la vie courante pour montrer les soins du Père pour ses enfants : la nourriture des corbeaux et la parure des lis.

Les disciples valaient beaucoup plus que les corbeaux (versets 24, 25) 1 et pouvaient donc compter sur les soins de leur Père céleste pour leur nourriture. Au reste, le souci n’apporte rien. Personne ne peut changer sa taille, ni modifier la durée de sa vie : David autrefois reconnaissait que ses jours lui étaient donnés par Dieu comme la largeur d’une mainPsaume 39. 6, et que leur durée n’était rien devant Dieu.

L’autre exemple est celui du lis (versets 27, 28), fleur magnifique choisie pour décrire la beauté de l’épouse du Cantique des CantiquesCantique des cantiques 2. 1. Revêtus d’une parure plus glorieuse que celle du plus glorieux des rois de la terre, Salomon, les lis ne sont toutefois qu’une fleur éphémère destinée à se dessécher. À combien plus forte raison, Dieu s’occupera de nous donner le vêtement pour nos corps, malgré notre manque de foi.

Les hommes du monde recherchent les choses de la vie présente (versets 29, 30). Le croyant, travaillant fidèlement pour subvenir à ses propres besoins et à ceux de sa famille, s’en remet avec confiance aux soins de son Père céleste ; il recherche le royaume de Dieu et sa justice. Mais il est assuré de recevoir par-dessus, les choses nécessaires à la vie du corps sur la terre. Et le Père lui-même lui donnera alors ce royaume qu’il a recherché (verset 32).

L’expression “manger et boire” se trouve trois fois dans le chapitre 12 :

  • pour caractériser l’activité de l’homme insensé persuadé d’avoir la vie devant lui (verset 19) ;
  • dans l’appel par le Seigneur à ne pas nous mettre en souci au sujet de notre subsistance (verset 29) ;
  • pour décrire l’occupation coupable de l’esclave infidèle (verset 45).

Manger, boire et jouer : telle était l’activité du peuple idolâtre au moment du veau d’orExode 32. 6 ; 1 Corinthiens 10. 7. L’expression : “mangeons et buvons, car demain nous mourrons” Ésaïe 22. 13, citée par l’apôtre Paul aux Corinthiens, décrit l’attitude fataliste et coupable du monde qui n’a pas d’espérance pour l’au-delà et veut épuiser maintenant les jouissances de la vie présente. Une parole d’exhortation à l’égard de la sobriété qui sied en toutes choses au chrétien, est toujours à propos, à la fois pour nos habitudes de vie, mais aussi pour la nourriture de notre esprit. Nos lectures sont-elles toujours édifiantes ?

Les promesses au petit troupeau : versets 32-34

Le Seigneur s’adresse à ceux qui l’ont reçu dans leur cœur par la foi : ses brebis, constituées en un petit troupeau, sont aux soins du Père. Il les appelle à abandonner toute crainte, confirmant et complétant ainsi les premiers messages du ciel dans le N.T. 2. L’appellation de “troupeau” rappelle le caractère de faiblesse des brebis. Le troupeau est aux soins du bon Berger et du Père ; comme assemblée, il est aussi confié par l’apôtre à la sollicitude des anciens d’ÉphèseActes 20. 28. L’apôtre Pierre, lui-même berger des brebis et des agneaux, confie le troupeau à la garde de ceux qui étaient anciens avec lui1 Pierre 5. 2. La conduite des brebis du Seigneur doit être maintenant en rapport avec leur position. Renonçant aux biens de ce monde, à l’image de celui qui a été le pauvre dans ce monde, nous pourrons acquérir les vrais biens célestes, qui ont quatre caractères (verset 33) :

  • 1. ils ne vieillissent pas ;
  • 2. ils ne font pas défaut ;
  • 3. ils sont à l’abri des voleurs ;
  • 4. ils ne s’altèrent pas sous l’effet des parasites, comme la teigne ou la rouilleMatthieu 6. 19, contrairement même aux matériaux réputés inaltérables, comme l’or qui peut périr1 Pierre 1. 7, ou comme l’or et l’argent des hommes qui sont rouillésJacques 5. 3.

Si notre trésor est au ciel, notre cœur s’y trouvera aussi (verset 34), et nos paroles en découleront, car “de l’abondance du cœur, la bouche parle” (6. 45).

L’attente vigilante du retour du Maître : versets 35-40

Le temps de l’absence du Maître est comparé à une nuit et il faut veiller pour l’attendre. Les reins ceints3 sont l’image de l’état moral du croyant qui est prêt à partir comme autrefois les Israélites s’apprêtaient à sortir d’Égypte pendant la nuit de la Pâque. La lampe allumée est l’image du témoignage qui brille au milieu de la nuit et des ténèbres morales. Le maître n’avait pas révélé à ses serviteurs l’heure exacte de son retour (verset 36), pour les maintenir dans la vigilance. Pour nous, la promesse du Seigneur est : “Je viens bientôt” Apocalypse 22. 7, 12, 20, c’est-à-dire promptement et sans retard, contrairement à l’affirmation des moqueurs de la fin qui “estiment qu’il y a du retardement” 2 Pierre 3. 9.

Pour tous les temps, Christ est l’objet de la foi et la récompense de ceux qui l’attendent : “Bienheureux sont ces esclaves que le maître, quand il viendra, trouvera veillant” (verset 37). Les vierges sages sont prêtes et entrent alors dans la salle des noces avec l’épouxMatthieu 25. 10. Christ est le vrai trésor du cœur (verset 34) ; il est la vérité qui sanctifie et entoure les reins (verset 35) ; il est la vraie lumière du témoignage (verset 35) ; il est enfin la seule attente de ses rachetés (verset 36).

Alors, au jour de sa venue, Christ prend la place de serviteur pour donner aux siens les biens spirituels de la maison de son Père. Qu’il est merveilleux de contempler le vrai serviteur de l’ÉternelÉsaïe 52. 13, ayant achevé son service d’une manière plus excellente que le serviteur hébreuExode 21. 6 ; Deutéronome 15. 17, et gardant à toujours cette place de serviteur des siens ; ceux-là mêmes dans lesquels il jouira du fruit du travail de son âmeÉsaïe 53. 11. La justice était la ceinture des reins du MessieÉsaïe 11. 5 ; ceint du linge et lavant les pieds de ses disciples, Jésus les avait purifiés des souillures de leur marche par la parole de la véritéJean 13. 4, 5. Maintenant, dans la gloire, le vrai David s’avance pour les faire asseoir à la table du roi et manger continuellement le pain à sa table2 Samuel 9. 7, 11.

Peu importe l’heure exacte du retour du Maître, si le cœur est gardé dans l’attente (verset 38). Lorsque le Seigneur présente sa venue en rapport avec le monde, il se réfère à l’heure romaine4. Ici, il fait allusion à la division juive de la nuit de douze heures en trois veilles égales de quatre heures (deuxième ou troisième veille au verset 38). Une courte parabole (versets 39, 40) complète le sujet de la venue de Christ, dans son caractère de Fils de l’homme, c’est-à-dire en jugement pour le monde et en délivrance pour le résidu fidèle de la fin.

Quels que soient le caractère de la venue de Christ et la succession des phases de celle-ci, l’avertissement s’adresse à tous les hommes maintenant : au chrétien pour l’inciter à la vigilance, à tout homme dans ce monde pour qu’il soit en règle avec Dieu, à Israël, le peuple terrestre et à l’Église, l’épouse céleste de Christ.

Notes

1Les corbeaux étaient des oiseaux impurs (Deutéronome 14. 14) qui ne pouvaient être mangés et devaient être tenus en abomination (Lévitique 11. 15). Pourtant, Dieu les nourrit avec leurs petits (Job 38. 41 ; Psaume 147. 9). Il s’était servi d’eux autrefois en faveur du prophète Élie (1 Rois 17. 4, 6).
2

Voici les sept messages du ciel nous invitant à ne pas craindre :

  • 1. à Zacharie, au sujet de la naissance de son fils, Jean Baptiste (Luc 1. 13),
  • 2. à Joseph, au sujet de la naissance de Christ (Matthieu 1. 20),
  • 3. à Marie, au sujet de la naissance de Jésus (Luc 1. 30),
  • 4. aux bergers dans les champs (Luc 2. 10),
  • 5. à Simon Pierre, avec Jésus dans la nacelle, pour lui montrer son service (Luc 5. 10),
  • 6. à Jaïrus, pour l’assurer de la résurrection de sa fille (Luc 8. 50),
  • 7. enfin, ici, au petit troupeau des brebis du Seigneur (Luc 12. 32).
3Les reins ceints de la ceinture de la vérité (Éphésiens 6. 14) maintiennent les affections intimes du cœur pour Christ et sont ainsi préparés pour le combat ; ici, les reins sont ceints pour le service (verset 35) ; ils le sont aussi pour la marche (Psaume 18. 33, 34), pour la course (1 Rois 18. 46) et pour exercer le service de la sacrificature (Exode 28. 8).
4Les Romains partageaient la nuit de douze heures en quatre veilles égales de trois heures : le soir, minuit, le chant du coq et le matin (Matthieu 14. 25 ; Marc 6. 48).

Luc 12

22Et il dit à ses disciples : À cause de cela, je vous dis : Ne soyez pas en souci pour la vie, de ce que vous mangerez ; ni pour le corps, de quoi vous serez vêtus : 23la vie est plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement. 24Considérez les corbeaux : ilsa ne sèment ni ne moissonnent, et ils n’ont pas de cellier ni de grenier ; et Dieu les nourrit : combien valez-vous mieux que les oiseaux ! 25Et qui d’entre vous, par le souci qu’il se donne, peut ajouter uneb coudée à sa taille ? 26Si donc vous ne pouvez pas même ce qui est très petit, pourquoi êtes-vous en souci du reste ? 27Considérez les lis, comment ils croissent : ils ne travaillent ni ne filent ; cependant je vous dis que même Salomon, dans toute sa gloire, n’était pas vêtu comme l’un d’eux. 28Et si Dieu revêt ainsi l’herbe qui est aujourd’hui au champ et qui demain est jetée dans le four, combien plus vous [vêtira-t-il], gens de petite foi ! 29Et vous, ne recherchez pas ce que vous mangerez ou ce que vous boirez, et n’en soyez pas en peine ; 30car les nations du monde recherchent toutes ces choses, et votre Père sait que vous avez besoin de ces choses ; 31mais recherchez son royaume, et ces choses vous seront données par-dessus. 32– Ne crains pas, petit troupeauc, car il a plu à votre Père de vous donner le royaume. 33Vendez ce que vous avez, et donnez l’aumône ; faites-vous des bourses qui ne vieillissent pas, un trésor qui ne défaille pas, dans les cieux, d’où le voleur n’approche pas, et où la teigne ne détruit pas ; 34car là où est votre trésor, là sera aussi votre cœur. 35Que vos reins soient ceints et vos lampes allumées ; 36et soyez vous-mêmes semblables à des hommes qui attendent leur maîtred, à quelque moment qu’il revienne des noces, afin que, quand il viendra et qu’il heurtera, ils lui ouvrent aussitôt. 37Bienheureux sont ces esclaves, que le maîtred, quand il viendra, trouvera veillant. En vérité, je vous dis qu’il se ceindra et les fera mettre à table, et, s’avançant, il les servira. 38Et s’il vient à la seconde veille, et s’il vient à la troisième, et qu’il les trouve ainsi, bienheureux sont ces [esclaves] -là. 39Mais sachez ceci, que si le maître de la maison avait su à quelle heure le voleur devait venir, il aurait veillé et n’aurait pas laissé percer sa maison. 40Vous donc aussi soyez prêts ; car, à l’heure que vous ne pensez pas, le fils de l’homme vient.

Notes

aou : car ils.
bune seule.
cpropr. : [toi] le petit troupeau.
dordin. : seigneur.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)