Malgré l’opposition acharnée de la minorité des pharisiens et des docteurs de la loi, la foule se rassemble par milliers autour du Seigneur pour l’entendre.
Il s’adresse aux disciples et les met en garde avant tout contre l’hypocrisie des pharisiens, qui déguisaient leur véritable état en exprimant des caractères qu’ils n’avaient pas. C’était un levain, c’est-à-dire un principe de mal, qui a la propriété de se propager pour contaminer l’ensemble. L’apôtre Paul reprend la même figure pour désigner le mal moral1 Corinthiens 5. 6, ou le mal doctrinalGalates 5. 9. Seul, le feu, symbole du jugement, arrête l’action du levain qui fait lever la pâte tout entière. Toutes choses allaient donc un jour être révélées, à la honte des pharisiens qui auraient dû savoir que “toutes choses sont nues et découvertes aux yeux de celui à qui nous avons affaire” Hébreux 4. 13. L’omniscience de Dieu était déjà connue des lecteurs de l’A.T. David l’avait exprimé d’une manière saisissantePsaume 139. 1-12, en avait parlé à son fils Salomon dans ses dernières instructions1 Chroniques 28. 9 ; et c’est sur cette vérité que se termine l’enseignement de la vanité humaineEcclésiaste 12. 14. Le cœur des pharisiens aurait donc dû être touché, pour les amener au sentiment de la crainte de Dieu, le commencement de la sagesse.
Non seulement tout sera un jour révélé (versets 2, 3), mais tout sera aussi jugé et rétribué par celui qui a le pouvoir sur l’âme des hommes, c’est-à-dire DieuRomains 2. 16. Une double conséquence découle de cette pensée de la révélation de toutes choses et de leur jugement. Le Seigneur en parle à ceux qu’il appelle ici ses amis, pour les encourager :
L’enseignement fait suite ici à la mission des douze (9. 1-6) et des soixante-dix (10. 1-11). En face du judaïsme qui rejetait Christ, la place des disciples était de le confesser, lui, le Fils de l’homme. C’est précisément la dernière instruction de l’apôtre Paul à son enfant Timothée2 Timothée 1. 8, avec les mêmes promesses et les mêmes avertissements que le Seigneur adresse ici à ses disciples. Pour les encourager dans leur témoignage, le Seigneur leur promet les secours particuliers du Saint Esprit, de sorte que leur faiblesse ne soit pas une source d’inquiétude pour eux (verset 12) Matthieu 10. 20. Après la venue du Saint Esprit sur la terre, les apôtres et disciples du Seigneur ont fait l’expérience de ces promesses, Étienne par exempleActes 6. 10 ; 7. 55.
L’activité du Saint Esprit caractérise le temps actuel. Envoyé par le Père, au nom du Fils, et demeurant dans le croyant comme au milieu de l’Assemblée, c’est un Esprit de puissance, d’amour et de conseil2 Timothée 1. 7. Pour les Juifs, le péché sans pardon contre le Saint Esprit consistait à attribuer à Satan et aux démons, la puissance miraculeuse que le Seigneur exerçait pendant son ministèreMatthieu 12. 22-32. Aujourd’hui, rejeter le témoignage du Saint Esprit et le christianisme expose l’homme au jugement final de son âme.
Quelqu’un demande au Seigneur de servir d’arbitre dans une affaire d’héritage avec son frère. Le Seigneur lui répond qu’il n’était pas venu pour cela, mais pour apporter la grâce et le salut, au-delà des choses matérielles. C’est une occasion pour que nous soyons mis en garde contre l’avarice et la cupidité. Chercher à s’enrichir1 Timothée 6. 9 est un piège et une tentation dont l’issue est fatale pour ceux qui s’y laissent prendre. “Si les biens augmentent, n’y mettez pas votre cœur” Psaume 62. 11. La tromperie des richesses et les soucis de la vie sont des épines qui étouffent la parole de Dieu dans le cœurMatthieu 13. 22 ; Marc 4. 19 (8. 14). La parabole qui suit en est une solennelle illustration.
Malgré les apparences, les richesses de ce monde n’apportent pas le bonheur, mais augmentent les soucis. Les caractères de cet homme riche sont dignes de toute attention :
Faute de compter ses jours, son cœur n’était pas sagePsaume 90. 12, et aux yeux de Dieu il n’était qu’un insensé : cette indépendance vis-à-vis de Dieu est l’athéisme pratique dénoncé par l’apôtre JacquesJacques 4. 13-15.
Mais Dieu allait lui redemander son âme cette nuit-là. L’âme est le souffle de Dieu dans l’homme, comme respiration de vieGenèse 2. 7 ; elle appartient à Dieu. Si Dieu la redemande, c’est la première mort, l’âme séparée du corps. Mais quel est l’état éternel de l’âme de cet homme après la mort ? Aucune des richesses de la terre ne suit l’homme dans le monde invisible, ni ne rachète son âme pour l’éternité. La part de cet homme insensé est la seconde mort, l’étang brûlant embrasé par le soufre, comme l’autre riche de la parabole (16. 19-31).
Être riche quant à Dieu, c’est posséder Christ comme Sauveur en vivant de lui et pour lui, de sorte que l’entrée dans son royaume éternel nous soit richement donnée2 Pierre 1. 11.