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Évangile selon Luc
Sondez les Écritures - 1re année

Luc 11. 1-13

Vers Jérusalem. Première étape

6. La prière

La scène de Marie assise aux pieds de Jésus à Béthanie montre la valeur et l’importance de la Parole, reçue de Jésus lui-même. Maintenant, l’Esprit nous conduit à la seconde ressource de la foi, la prière. La Parole et la prière sont les deux armes offensives du chrétien, utiles et suffisantes, lorsqu’il a revêtu auparavant les premières pièces de l’armure, c’est-à-dire lorsque le cœur, les affections et la marche par la foi sont en ordre devant DieuÉphésiens 6. 17, 18. Par la Parole, Dieu nous parle ; par la prière, nous lui parlons. C’est ainsi que sont entretenues les relations de notre âme avec Dieu.

Le Seigneur en prière en un certain lieu : verset 1

Dans la disposition habituelle de l’homme dépendant, il reçoit la demande d’un disciple de leur enseigner à prier. Il est touchant de recevoir ici le témoignage d’un disciple de Jésus sur l’influence bénie qu’avait eue Jean le Baptiseur sur ses propres disciples pendant son ministère ; la lampe ardente et brillanteJean 5. 35 avait non seulement brillé dans le monde en témoignage à l’égard de Jésus et de la vérité ; mais des fruits durables avaient aussi été produits par le ministère du précurseur. L’assemblée à Éphèse, dont le noyau a été constitué plus tard par douze disciples de Jean, en est une preuve.

L’oraison dominicale : versets 2-4

La prière (appelée oraison dominicale) enseignée par le Seigneur aux disciples est donnée dans son intégralité dans l’évangile de MatthieuMatthieu 6. 9-13. Luc en rappelle ici l’essentiel. Le Seigneur rattache cette prière à la révélation de Dieu comme Père, un Père céleste qui prend soin d’un petit troupeau encore sur la terre (12. 32), au milieu des loups (10. 3), et au travers des épreuves avant d’hériter du royaume.

Les disciples ne sont pas encore ici dans la position chrétienne, scellés du Saint Esprit et connaissant Dieu comme le Père d’une famille céleste. La demande au Père du don de l’Esprit Saint (verset 13) n’aurait plus sa place aujourd’hui pour le chrétien, puisque le Saint Esprit habite déjà en lui et dans l’Assemblée. Toutefois, l’oraison dominicale, donnée par le Seigneur lui-même, conserve toute sa valeur morale pour nous, avant d’être la suprême ressource du résidu terrestre à travers les épreuves qui introduiront le règne de Christ.

Sept requêtes y sont contenues, relatives d’abord à la gloire de Dieu, et ensuite aux besoins des rachetés.

Les sept requêtes contenues dans l’oraison dominicale

L’ordre de ces requêtes porte en lui-même un enseignement important pour nous. Pensons d’abord à la gloire de Dieu, à ses intérêts et à ses droits, avant de penser à nous-mêmes et à nos besoins.

  • 1. Le nom de Dieu a été sanctifié autrefois dans l’histoire d’Israël en face des fautes du peupleLévitique 10. 3 ; Nombres 20. 12. Dieu prend toujours soin de sa propre gloire.
  • 2. L’appel du règne est, dans la bouche du résidu, l’espérance de la délivrance au milieu des épreuves. Tout en aimant l’apparition du Seigneur2 Timothée 4. 8, nous sommes plutôt invités à tourner les regards de la foi vers le retour de Christ en grâce pour nous introduire auprès de lui avant l’heure de l’épreuve.
  • 3. Ce désir de dépendance de Dieu est toujours à sa place.
  • 4. La demande du pain de chaque jour sera particulièrement appropriée aux circonstances des fidèles de la fin, qui ne pourront ni acheter ni vendre aux temps de l’oppression de la bêteApocalypse 13. 17. Mais déjà aujourd’hui, nous dépendons de Dieu pour tous nos besoins et nous recevons tout de lui.
  • 5. Cette cinquième demande ne se rapporte pas au salut de nos âmes, mais aux conséquences de nos actes dans la vie présente, c’est-à-dire au gouvernement de Dieu. Nous demandons à Dieu de ne pas nous faire supporter les conséquences de nos fautes dans la mesure, évidemment, où nous sommes droits devant lui et prêts à pardonner à ceux qui nous font du tort ou qui ont une dette quelconque à notre égard. Ce principe de pardon mutuel dans l’amour revêt pour le chrétien une importance pratique très grande ; sa mesure est celle du pardon de Dieu en Christ à notre égardÉphésiens 4. 32, ou du pardon de Christ lui-mêmeColossiens 3. 13.
  • 6. La requête : “ne nous induis pas en tentation” signifie : Seigneur, ne permets pas que nous soyons placés dans des circonstances où nous pourrions succomber à la tentation.
  • 7. Le sentiment de notre faiblesse nous conduira toujours à fuir le danger plutôt que de faire face aux artifices du tentateur avec des armes charnelles sans valeur dans le combat. Le secret est de veiller et de prier (21. 36).

La première et la dernière demande de cette prière sont toutes deux en rapport avec la séparation pratique du mal, soit pour la gloire de Dieu, soit pour nous-mêmes.

La persévérance et l’énergie de la prière : versets 5-8

Elles sont alors soulignées par le Seigneur dans l’exemple pratique de quelqu’un qui reçoit un ami, à minuit, alors qu’il n’y a plus de pain dans la maison. L’hôte s’adresse à un voisin malgré l’heure tardive pour qu’il prête trois pains (la pensée est ici de subvenir aux besoins du voyageur sans idée de récompense). L’ami est lent à répondre, car sa maison est fermée et chacun se repose. Mais devant l’insistance de la demande, il cède et répond aux besoins.

La même pensée sera reprise plus loin à l’occasion du cas de la veuve devant le juge inique (18. 1). Dieu n’est jamais importuné par nos demandes.

La réponse à la prière : versets 9, 10

En conclusion de la parabole précédente (versets 5-8), le Seigneur montre que Dieu répond aux prières, dans une mesure qui n’est limitée que par notre capacité humaine et la réalité de notre foi. La persévérance est soulignée par les trois verbes : demander, chercher, heurter, qui expriment un degré croissant dans l’énergie de la foi. Mais, pour que Dieu nous réponde, il faut que nos cœurs ne soient pas partagés.

Exemples tirés de la vie de famille : versets 11-13

Le Seigneur poursuit alors les comparaisons tirées de la vie familiale. Un père de famille (même en dehors du domaine religieux) aura toujours à cœur de répondre aux vrais besoins de ses enfants en leur donnant de bonnes choses. Personne ne donnerait jamais à son fils une pierre à la place d’un pain, un serpent à la place d’un poisson ou un scorpion à la place d’un œuf. À combien plus forte raison, notre Père céleste n’agira-t-il pas selon son amour envers nous, pour nous donner selon nos vrais besoins, plutôt que selon nos désirs.

La position des disciples à ce moment-là : verset 13

Le Seigneur parle à ses disciples, en les considérant comme nés de nouveau (sauf Judas), par l’action de l’eau (la Parole) et de l’Esprit, mais ne possédant pas encore l’Esprit Saint comme personne divine et comme puissance. Les enseignements sont ainsi adaptés à la position des disciples à ce moment-là, mais contiennent des instructions qui sont valables pour tous les temps.

Conclusion

Dans la parole reçue par Marie, et dans la prière enseignée par Jésus lui-même, nous avons les deux grandes ressources de l’Esprit Saint pour prendre soin des rachetés du Seigneur pendant son absence, à l’image des deux deniers confiés par le Samaritain (Jésus) à l’hôtelier (le Saint Esprit).

“Bienheureux sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent” (verset 28).

Luc 11

1Et comme il était en prière dans un certain lieu, il arriva, après qu’il eut cessé, que quelqu’un de ses disciples lui dit : Seigneur, enseigne-nous à prier, comme aussi Jean l’a enseigné à ses disciples. 2Et il leur dit : Quand vous priez, dites : Père, que ton nom soit sanctifié ; que ton règne vienne ; 3donne-nous chaque jour le pain qu’il nous faut ; 4et remets-nous nos péchés, car nous-mêmes aussi nous remettons à tous ceux qui nous doivent ; et ne nous induis pas en tentation. 5Et il leur dit : Qui sera celui d’entre vous qui, ayant un ami, aille à lui sur le minuit, et lui dise : Ami, prête-moi trois pains, 6car mon ami est arrivé de voyage chez moi, et je n’ai rien à lui présenter ? … 7et celui qui est dedans, répondant, dira : Ne m’importune pas ; la porte est déjà fermée, et mes enfants sont au lit avec moi ; je ne puis me lever et t’en donner. 8– Je vous dis que, bien qu’il ne se lève pas et ne lui en donne pas parce qu’il est son ami, pourtant, à cause de son importunitéa, il se lèvera et lui en donnera autant qu’il en a besoin. 9Et moi, je vous dis : Demandez, et il vous sera donné ; cherchez, et vous trouverez ; heurtez, et il vous sera ouvert ; 10car quiconque demande, reçoit ; et celui qui cherche, trouve ; et à celui qui heurte, il sera ouvert. 11Or quel est le père d’entre vous à qui son fils demandera un pain et qui lui donnera une pierre ? ou aussi, [s’il demande] un poisson, lui donnera, au lieu d’un poisson, un serpent ? 12ou aussi, s’il demande un œuf, lui donnera un scorpion ? 13Si donc vous qui êtes méchants, vous savez donner à vos enfants des choses bonnesb, combien plus le Père qui est du ciel donnera-t-ilc l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent.

Notes

aou : impudence.
blitt. : dons bons.
cou : le Père qui, du ciel, donnera.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)