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Évangile selon Luc
Sondez les Écritures - 1re année

Luc 10. 1-16

Vers Jérusalem. Première étape

2. La mission des soixante-dix

Après avoir été transfiguré sur la sainte montagne, et avoir annoncé son départ du monde, le Seigneur ne se présente plus comme Messie sur la terre, mais comme un Christ et un Sauveur célestes. Tous les enseignements qui suivent sont empreints de ce caractère céleste, qui est aussi celui des croyants ; en effet, leurs noms sont écrits dans les cieux (10. 20), leurs bénédictions sont célestesÉphésiens 1. 3, ainsi que leur positionÉphésiens 2. 6, leur héritage1 Pierre 1. 3, 5, leur bourgeoisiePhilippiens 3. 20, le centre de leurs affections et de leurs penséesColossiens 3. 1-2, et enfin leur espéranceJean 17. 24 ; Colossiens 1. 5.

Le chapitre 10 nous parle de Christ dans les trois sujets développés :

  • 1. d’abord entendre parler de lui par la voix de ses messagers (versets 1-24) ;
  • 2. ensuite, être aimé de lui : le récit du bon Samaritain (versets 25-37) ;
  • 3. enfin, écouter sa voix, dans l’intimité de sa présence, comme Marie à Béthanie (versets 38-42).

Luc seul parle de la mission des soixante-dix, comme d’un nouveau témoignage de la grâce de Dieu. Sachant que le temps est court et que le jugement est à la porte, cette grâce s’exprime dans la patience de Dieu2 Pierre 3. 9.

Dans son amour, le Seigneur avait déjà lui-même proclamé le royaume de Dieu (4. 43, 44 ; 8. 1). Puis il avait envoyé les douze (9. 1), seulement vers les brebis perdues d’Israël. Maintenant, la mission est confiée aux soixante-dix, envoyés deux par deux. Ayant sa source dans la patiente grâce de Dieu, cette mission présente un caractère plus général que la précédente. Deux est le nombre minimum, mais suffisant, pour établir un témoignageDeutéronome 19. 15. En outre, deux à deux, ils pouvaient s’encourager mutuellement, étant “consolés ensemble… chacun par la foi qui est dans l’autre” Romains 1. 12. Le sens symbolique du nombre des disciples (soixante-dix) se retrouve dans le nombre des anciens adjoints à Moïse pour porter tout ce peupleNombres 11. 10-25.

La moisson est grande (verset 2), et Dieu nous fait l’honneur de nous appeler à être ses collaborateurs, des ambassadeurs pour Christ2 Corinthiens 5. 20. Pour répondre à la pensée du maître de la moisson, nous devons nous appliquer à reproduire les caractères de dévouement, de renoncement et de persévérance des vrais disciples du Seigneur, présentés à la fin du chapitre précédent. Étreints par l’amour du Christ pour les âmes, nous le supplions de pousser lui-même des ouvriers dans sa moisson.

Les disciples étaient envoyés “comme des agneaux au milieu des loups”. Christ a été un “agneau, muet devant celui qui le tond” Actes 8. 32 ; nous sommes invités à manifester les mêmes caractères que lui : la douceur de l’agneau avec la simplicité de la colombeMatthieu 10. 16. Les loups au milieu desquels marchaient les disciples sont l’image de ce qu’était devenu le peuple incrédule, sous l’emprise de Satan. Des loups redoutables entrent maintenant parmi nous, sans épargner le troupeau de Dieu, son assemblée sur la terreActes 20. 29. Demeurer dans la simplicité quant au Christ2 Corinthiens 11. 3 : “sages quant au bien et simples quant au mal” Romains 16. 19, voilà la ressource pratique pour être gardés des ravages des loups.

La mission des disciples était simple (verset 4) : ne pas rechercher ses aises, s’en remettre à Dieu pour tous ses besoins personnels et garder constamment devant soi l’importance et l’urgence de la mission. Lorsque le temps de la moisson est arrivé, le cultivateur ne perd pas de temps pour la rentrer dans les greniers, avant que les orages, les prédateurs ou la moisissure ne l’altèrent. Pour nous aussi, le temps est court et nous devons saisir l’occasionÉphésiens 5. 16.

La salutation du messager apportait la paix (versets 5, 6). Celui qui l’acceptait devenait un fils de paix, alors que par nature tout homme est fils de la désobéissance et enfant de colèreÉphésiens 2. 2, 3.

Fatigué et dans le besoin, le serviteur pouvait accepter ce qui lui était offert dans une maison, en y demeurant (versets 7-9). Là, son service à l’égard des âmes pouvait se poursuivre ; mais lui-même était rafraîchi, car “l’ouvrier est digne de son salaire” (verset 7). Ceci est encore vrai pour nous dans le service que le Seigneur nous confie.

Les miracles accomplis confirmaient que le royaume de Dieu s’était approché, c’est-à-dire que Christ venait à eux comme Sauveur. Ce message était délivré, “soit qu’ils écoutent, soit qu’ils n’en fassent rien” Ézéchiel 2. 5.

La suite des paroles du Seigneur montre les terribles conséquences du rejet du message de la grâce, c’est-à-dire de Christ lui-même (versets 10-15). Le jugement annoncé ici par la bouche des soixante-dix (versets 10, 11) confirme celui que le Seigneur avait annoncé aux douze disciples (9. 5). Le malheur appelé sur les villes privilégiées qui avaient reçu la visite de Christ ou de ses disciples met en évidence un principe divin : le jugement est toujours en rapport avec la responsabilité (10. 12-15) Matthieu 11. 20-24. Ce principe solennel se retrouve dans la parabole de l’esclave infidèle (12. 47, 48).

Capernaüm, en Galilée, était la propre ville de Jésus (10. 15) Matthieu 9. 1 ; Marc 1. 21 ; 2. 1. Elle l’avait rejeté, et son jugement (c’est-à-dire celui de ses habitants) serait irrévocable, à la mesure des privilèges méprisés.

C’est ainsi que se terminent les instructions du Maître aux disciples (verset 16).

  • Écouter les messagers de Christ, c’était écouter Christ lui-même, pour la bénédiction.
  • Rejeter les messagers, c’était rejeter le Maître. Or le Maître était lui-même l’envoyé de Dieu ; on rejetait donc Dieu, pour son propre jugement.
  • Tout est définitif : bénédiction et paix, ou jugement.

Pour Israël, c’était la fin d’une période. Pour nous aussi, tout montre que nous arrivons à la fin du jour de la grâce. Chaque heure qui passe rapproche tout homme du terme inexorable : bonheur éternel ou malheur éternel.

Luc 10

1Or après ces choses, le Seigneur en désigna aussi 70 autres, et les envoya deux à deux devant sa face dans toutes les villes et dans tous les lieux où il devait lui-même aller. 2Il leur disait donc : La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers : suppliez donc le Seigneur de la moisson, en sorte qu’il pousse des ouvriers dans sa moisson. 3Allez ; voici, moi je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. 4Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales ; et ne saluez personne en chemin. 5Mais, dans quelque maison que vous entriez, dites premièrement : Paix sur cette maison ! 6Et si un fils de paix est là, votre paix reposera sur ellea, sinon elle retournera sur vous. 7Et demeurez dans la même maison, mangeant et buvant de ce qui [vous sera offert] de leur part ; car l’ouvrier est digne de son salaire. Ne passez pas de maison en maison. 8Et dans quelque ville que vous entriez et qu’on vous reçoive, mangez de ce qui sera mis devant vous, 9et guérissez les infirmes qui y seront, et dites-leur : Le royaume de Dieu s’est approché de vous. 10Mais dans quelque ville que vous soyez entrés et qu’on ne vous reçoive pas, sortez dans ses rues et dites : 11La poussière même de votre ville, qui s’est attachée à nos piedsb, nous la secouons contre vous ; mais sachez ceci, que le royaume de Dieu s’est approché. 12Je vous dis que le sort de Sodome sera plus supportable en ce jour-là que celui de cette ville-là. 13Malheur à toi, Chorazin ! malheur à toi, Bethsaïda ! car si les miracles qui ont été faits au milieu de vous avaient été faits dans Tyr et dans Sidon, il y a longtemps qu’elles se seraient repenties, s’étant assises dans le sac et la cendre ; 14mais le sort de Tyr et de Sidon, au jugement, sera plus supportable que le vôtre. 15Et toi, Capernaüm, qui as été élevée jusqu’au ciel, tu seras abaissée jusque dans le hadèsc. 16Celui qui vous écoute, m’écoute ; et celui qui vous rejette, me rejette ; et celui qui me rejette, rejette celui qui m’a envoyé.

Notes

aou : sur lui.
blitt. : à nous à nos pieds.
cexpression très vague, comme shéol dans l’A.T., le lieu invisible, où les âmes des hommes vont après la mort, distinct de géhenne, le lieu des tourments infernaux.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)