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Le livre de Josué
Sondez les Écritures - 1re année

Josué 1. 1-4

Les instructions divines pour la conquête du pays

1. Josué, conducteur du peuple : verset 1

“Et il arriva après la mort de Moïse, serviteur de l’Éternel” (1. 1).

Une nouvelle phase de l’histoire d’Israël commence après la mort de Moïse.

Envoyé par Dieu pour faire sortir le peuple terrestre d’Égypte, Moïse est une figure de Christ libérateur, délivrant le peuple céleste de Dieu de la puissance de Satan et du monde par la mort (figuré par la mer Rouge). Moïse, roi en Jeshurun1 et médiateur, Aaron, souverain sacrificateur et Marie, prophétesse, présentent en figure les trois ressources divines pour le peuple pendant la traversée du désert.

Moïse avait aussi la place de législateur (la loi a été donnée par Moïse) Jean 1. 17 et comme tel son service ne pouvait être d’introduire le peuple dans l’héritage. C’est à Josué qu’incombe cette tâche ; il est la figure de Christ ressuscité, assis dans les lieux célestes, qui nous introduit là où sont toutes nos bénédictions spirituelles en lui.

Dès le début du livre, l’Esprit de Dieu présente donc Josué que Dieu a appelé à être le conducteur du peuple à la suite de Moïse. Arrivé au terme de son service dans le désert, Moïse a reçu de l’Éternel lui-même l’instruction de désigner Josué pour lui succéder. “Prends Josué, fils de Nun, un homme en qui est l’Esprit et pose ta main sur lui” Nombres 27. 18. En présence d’Éléazar le sacrificateur et devant toute l’assemblée d’Israël, l’autorité est conférée à Josué. Moïse l’invite à se fortifier et à être fermeDeutéronome 31. 7 ; l’exhortation est répétée par Dieu lui-même au commencement du livre de Josué (1. 5, 7, 9). Enfin, Josué “était rempli de l’Esprit de sagesse, car Moïse avait posé ses mains sur lui” Deutéronome 34. 9.

Josué était âgé d’environ quatre-vingts ans lorsque la tâche de conduire le peuple lui a été confiée à la mort de Moïse. Son service public a duré environ trente ans, puisqu’il est mort à cent dix ans (24. 29). Quarante ans de formation à travers le désert au service et dans l’ombre du législateur avaient été nécessaires avant qu’il ne soit placé à la tête du peuple et que l’Éternel ne l’élève aux yeux de tout Israël (3. 7 ; 4. 14).

2. Les caractères du pays promis : versets 2, 3

Les paroles de l’Éternel à Josué présentent quatre instructions :

  • 1. L’entrée dans le pays. Il fallait traverser le Jourdain : “Lève-toi, passe ce Jourdain, toi et tout ce peuple” (verset 2). Le Jourdain est la figure de la mort de Christ et de l’identification du croyant avec lui dans sa mort. Accepter par la foi notre mort avec Christ est ainsi le seul chemin d’accès aux bénédictions que Dieu nous donne et le moyen d’en jouir effectivement maintenant.
  • 2. Le pays était à Dieu qui l’avait promis à Israël et le lui donnait ; le peuple est l’objet de la grâce et reçoit un don, totalement gratuit : il en est exactement de même du croyant maintenantÉsaïe 55. 1-3 ; Romains 3. 24.
  • 3. Quoique donné par Dieu, le pays restait à conquérir : “Tout lieu que foulera la plante de votre pied, je vous l’ai donné” (verset 3). Paul le rappelle dans son discours à Antioche de PisidieActes 13. 19. Pour trouver sa joie dans les bénédictions divines, il faut les acquérir par la foi à travers un combat contre les ennemis spirituels.
  • 4. Enfin, le pays était délimité par des frontières précises, qui ont chacune une signification spirituelle. Avant de s’arrêter sur celles-ci, il faut remarquer qu’une seule porte (le Jourdain) permet de pénétrer dans le domaine des bénédictions ; par contre, quatre dangers différents risquent de nous en faire sortir pratiquement2.

3. Les frontières du pays : verset 4

Les quatre limites du pays étaient :

  • 1. Le désert, limite sud du pays (désert de Sin et désert de Paran) qui séparent le pays de l’Égypte, figure du monde naturel ayant Satan pour chefJean 14. 30.
  • 2. Le Liban, frontière du nord : c’est le pays des Phéniciens, Tyr et Sidon, sous la domination du prince de Tyr (qui représente également Satan) Ézéchiel 28. 1-19. C’est le monde des affaires et du commerce. Dans sa grâce, Dieu nous a fait sortir de l’Égypte. Il nous invite à ne pas retourner maintenant dans le monde, ce système organisé loin de DieuGalates 1. 4 ; 6. 14.
  • 3. Le grand fleuve, le fleuve Euphrate. C’était, dans la pensée de Dieu, la limite orientale de la possession d’Israël. L’Euphrate (ainsi que le Tigre) arrose la Mésopotamie, pays d’origine d’Abraham (Ur des Chaldéens) et la plaine de Shinhar. Là, l’orgueil et la rébellion de l’homme contre Dieu se sont manifestés aussitôt après le délugeGenèse 11. 1-9 ; plus tard a été construite la ville de Babylone, figure de l’apostasie religieuse (Babylone la grande) Apocalypse 17. 1-7. À l’exception d’une courte période au début du règne de Salomon1 Rois 5. 1, le peuple n’a en fait jamais occupé le grand territoire situé entre le Jourdain et l’Euphrate. Il faudra attendre la période millénaire pour que le dessein de Dieu s’accomplisse à l’égard de la possession de la totalité de la terre promise à son peuple.
  • 4. Enfin, la limite occidentale du pays était la grande mer, la Méditerranée. La mer est le symbole de l’agitation incessante des peuples, des méchants et de la souillure du mondeÉsaïe 57. 203.
  • 5. Le croyant peut ajouter avec reconnaissance aux quatre frontières terrestres précédentes une dernière limite, ouverte pour la foi : le ciel, où se goûtent toutes les bénédictions de l’héritage céleste1 Pierre 1. 4.

En résumé, la terre d’Emmanuel – pays fertile sur lequel l’Éternel avait continuellement les yeuxDeutéronome 11. 11, 12 pour que son peuple y soit heureux – était bordée par un grand désert (figure de l’aridité du monde), une grande montagne (sa prospérité factice), un grand fleuve (sa puissance) et une grande mer (son agitation).

Dieu, dans une vision, avait déjà fixé les limites ci-dessus à AbrahamGenèse 15. 18 ; ces limites étaient alors liées aux promesses inconditionnelles faites à sa descendance. Les mêmes frontières sont confirmées à MoïseDeutéronome 11. 22-25 ; mais cette fois, elles sont soumises à une condition d’obéissance.

Pour Israël, l’Euphrate était la limite extrême de son héritage, tandis que le Jourdain était celle de son habitation effective et de sa possession. De même, toutes choses sont aux chrétiens dès maintenant : monde, vie, mort, choses présentes ou choses à venir1 Corinthiens 3. 21, 22. Dans la vie présente, toutefois, la mort de Christ (le Jourdain en figure) sépare moralement le chrétien du monde, pour lui donner le ciel comme demeure spirituelle, avant que, revenu en gloire avec Christ, il ne règne sur le monde dans un temps à venir1 Corinthiens 6. 2.

Notes

1Jeshurun est le nom poétique d’Israël.
2Il ne s’agit pas ici du salut de l’âme, mais de sa bénédiction présente.
3Au milieu de la mer agitée, les îles, Kittim, sont des points de stabilité relative. Elles figurent la puissance civile occidentale qui sera placée plus tard sous l’autorité de la Bête qui monte de la mer (Apocalypse 13. 1), chef politique de l’Empire romain.

Josué 1

1Et il arriva, après la mort de Moïse, serviteur de l’Éternel, que l’Éternel parla à Josué, fils de Nun, qui servait Moïse, disant : 2Moïse, mon serviteur, est mort ; et maintenant, lève-toi, passe ce Jourdain, toi et tout ce peuple, [pour entrer] dans le pays que je leur donne à eux, les fils d’Israël. 3Tout lieu que foulera la plante de votre pied, je vous l’ai donné, comme j’ai dit à Moïse. 4Vos frontières seront depuis le désert et ce Liban jusqu’au grand fleuve, le fleuve Euphrate, tout le pays des Héthiens, et jusqu’à la grande mer, vers le soleil couchant.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)