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Le livre de Josué
Sondez les Écritures - 1re année

Josué 8. 1-29

La victoire sur Aï

1. Prologue : versets 1, 2

Purifié du mal, le peuple peut reprendre la conquête du pays avec l’aide de Dieu. Il faut d’abord régler la question de la ville d’Aï (versets 1-29), avant d’anticiper la possession du pays en bâtissant l’autel sur la montagne d’Ébal, selon le commandement de l’Éternel à Moïse (versets 30-35).

Quel bonheur et quel encouragement pour le peuple de retrouver la présence de Dieu au milieu de lui ! Les combats d’Israël sont de nouveau les combats de l’Éternel, qui donne lui-même à Josué les instructions pour prendre la ville d’Aï.

Une leçon morale, importante pour nous, se dégage de cette scène. On a vu dans l’affaire d’Acan comment le péché ôte le discernement spirituel et éloigne le cœur de DieuÉsaïe 59. 2 ; Osée 4. 11. Maintenant le peuple, bien que rétabli dans la faveur de Dieu, découvre qu’il a perdu sa force et fait l’expérience de sa propre faiblesse. Il n’est plus question de ne pas fatiguer tout le peuple pour prendre une ville peu nombreuse (7. 3, 4) ; au contraire, le peuple de guerre tout entier est invité par Dieu à se joindre à Josué (verset 1). Il faudra maintenant trente mille hommes vaillants (au lieu des trois mille de la première expédition) engagés dans une stratégie élaborée pour venir à bout de cette petite ville, de douze mille personnes seulement (verset 25).

2. Comparaison entre les prises de Jéricho et d’Aï

Les conquêtes de ces deux villes sont les seules sur lesquelles la Parole donne quelques détails ; ensemble, elles représentent tout le développement du conflit spirituel du chrétien dans les lieux célestes en vue d’acquérir l’héritage de Dieu.

Combien les choses sont différentes entre la prise de Jéricho et celle d’Aï :

  • À Jéricho, le peuple découvre la puissance de Dieu. L’arche (figure de Christ) remporte la victoire en présence du peuple qui ne combat pas. La puissance des ennemis est brisée par la victoire de Christ à la croix.
  • Pour la prise d’Aï, au contraire, le peuple connaît sa propre faiblesse. L’arche n’est plus mentionnée1 et le peuple lui-même est engagé directement dans les conflits qui l’opposent aux ennemis. C’est une position subjective où le chrétien fait l’expérience des ressources divines et de la faiblesse humaine, au milieu des combats spirituels.

3. La prise d’Aï : versets 3-28

Selon les instructions de Dieu, la victoire sur cette ville et son roi impliquait :

  • l’approche de la ville par Josué et le peuple de guerre à partir du nord (au-delà de la vallée, verset 11) ;
  • la mise en place d’une embuscade de cinq mille hommes à l’ouest de la ville, se cachant en présence de l’ennemi (verset 12) ;
  • la traversée, de nuit, de la vallée (le Jourdain avait été traversé de jour et Jéricho avait été pris de jour, car la victoire éclatait dans la lumière) ;
  • l’apparence d’une défaite devant les ennemis comme la première fois (versets 14-16) ;
  • enfin, seulement, la prise effective de la ville et son jugement.

Telles sont les phases par lesquelles Dieu amène son peuple à juger sa confiance en soi et mesurer les conséquences pratiques de ses fautes antérieures. Toutefois la grâce de Dieu ne manque pas et la victoire sur Aï est complète. Cette victoire est liée à la présence de Josué et de son javelot au milieu du peuple (versets 18, 26). Josué est de nouveau conducteur du peuple et figure de Christ, portant maintenant l’instrument du jugement (le javelot). Auparavant, dans la plaine de Jéricho, Josué avait vu l’ange de l’Éternel portant l’épée nue (5. 13) ; maintenant, Josué porte dans sa main le javelot qui doit demeurer étendu jusqu’à ce que le jugement soit entièrement exécuté.

Les deux armes offensives du chrétien contre les ennemis spirituels sont l’épée de l’Esprit qui est la parole de DieuÉphésiens 6. 17 et la prière dont il faut user tout au long des combats jusqu’à la victoire finale. Le même enseignement est donné à l’occasion du combat contre AmalekExode 17. 11-13, où Josué est mentionné la première fois. L’intercession de Moïse, dont les mains étaient soutenues par Aaron et Hur, assurait la victoire au peuple sous la conduite de Josué. Appliquons-nous donc, comme l’apôtre PaulPhilippiens 1. 30 et comme ÉpaphrasColossiens 4. 12, 13, à nous servir de ces deux ressources divines pour nous-mêmes et pour nos frères dans la foi.

La victoire une fois remportée, le peuple est autorisé par Dieu à piller la ville (versets 2, 27). La victoire de Jéricho était la figure du conflit entre Dieu et les puissances spirituelles de méchanceté, vaincues par Christ à la croixColossiens 2. 15. La gloire divine est manifestée devant tous et le peuple, témoin seulement, ne pouvait y avoir de part ; les objets de valeur appartenaient au trésor de l’Éternel (6. 19). À la prise d’Aï, au contraire, le peuple est engagé dans le combat et goûte le fruit de la victoire. La ville elle-même, brûlée au feu, devient alors le “monceau de ruines” qu’elle avait toujours été aux yeux de Dieu, non sans avoir causé beaucoup de peines au peuple d’Israël et lui avoir apporté peu de gloire en définitive.

Notons une leçon morale importante pour nous : le jugement de soi-même (chapitre 7) précède le jugement des ennemis (chapitre 8). L’épée de l’Esprit (la parole de Dieu) exerce d’abord son action sanctifiante et pénétrante dans nos consciencesHébreux 4. 12 avant de pouvoir être employée contre nos ennemisÉphésiens 6. 17.

4. Le jugement du roi d’Aï : verset 29

Le dernier acte du jugement de la ville d’Aï est la mort de son roi, objet de la malédiction divineDeutéronome 21. 22, 23. Josué se soumet exactement aux ordonnances de la loi en le faisant enterrer avant le coucher du soleil. L’apôtre Paul rappelle cette ordonnance du Deutéronome pour montrer comment le Seigneur, par sa mort, nous a “rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous” Galates 3. 13. Souvenons-nous aussi que le corps saint du Fils de Dieu a été descendu du bois de la croix avant que le jour de sa mort ne s’achève. Il ne pouvait en être autrement pour Celui qui avait dit à son Dieu : “Ta loi est au-dedans de mes entrailles” Psaume 40. 9, lui qui était venu pour l’accomplir et non pour l’abolirMatthieu 5. 17.

Au reste, selon les déclarations faites sur la montagne d’Ébal, cette malédiction portée par Christ à la croix, devait être la part du peuple s’il transgressait la loi ; telle aurait été aussi notre part si Christ ne nous en avait délivrés ! La fin du chapitre traite de cette question à l’occasion de l’autel bâti à l’Éternel sur la montagne de la malédiction.

Notes

1

L’arche n’est plus mentionnée dans le livre de Josué après l’humiliation de Josué et des anciens d’Israël (7. 6) et la scène d’Ebal et de Garizim (8. 33) ; sans doute demeurait-elle au camp, à Guilgal, là où le peuple revenait après ses victoires ; mais elle n’est plus l’instrument public de celles-ci.

On retrouve plus tard l’arche à Béthel (Juges 20. 27) puis à Silo (1 Samuel 3. 3) avant qu’elle ne soit établie à Gabaon, et enfin à Jérusalem au temps de la royauté en Israël.

Josué 8

1Et l’Éternel dit à Josué : Ne crains point, et ne t’effraie point. Prends avec toi tout le peuple de guerre, et lève-toi, monte à Aï. Vois, j’ai livré en ta main le roi d’Aï, et son peuple, et sa ville, et son pays. 2Et tu feras à Aï et à son roi comme tu as fait à Jéricho et à son roi ; seulement, vous pillerez pour vous le butin et les bêtes. Dresse une embuscade contre la ville, derrière elle.

3Et Josué se leva avec tout le peuple de guerre pour monter vers Aï ; et Josué choisit 30 000 vaillants hommes, et les envoya de nuit. 4Et il leur commanda, disant : Voyez, vous serez en embuscade contre la ville, derrière la ville ; ne vous éloignez pas beaucoup de la ville, mais soyez tous prêts. 5Et moi et tout le peuple qui est avec moi, nous nous approcherons de la ville ; et il arrivera que, lorsqu’ils sortiront à notre rencontre comme la première fois, nous fuirons devant eux. 6Et ils sortiront après nous, jusqu’à ce que nous les ayons attirés loin de la ville ; car ils diront : Ils fuient devant nous comme la première fois ; et nous fuirons devant eux. 7Et vous, vous vous lèverez de l’embuscade, et vous prendrez possession de la ville, et l’Éternel, votre Dieu, la livrera en vos mains. 8Et lorsque vous aurez pris la ville, vous incendierez la ville ; vous ferez selon la parole de l’Éternel. Voyez, je vous l’ai commandé. 9– Et Josué les envoya ; et ils allèrent se mettre en embuscade, et se tinrent entre Béthel et Aï, à l’occident d’Aï ; et Josué passa cette nuit au milieu du peuple.

10Et Josué se leva de bonne heure le matin, et inspecta le peuple ; et il monta, lui et les anciens d’Israël, devant le peuple, vers Aï ; 11et tout le peuple de guerre qui était avec lui monta et s’approcha ; et ils vinrent devant la ville et campèrent au nord d’Aï ; et la vallée était entre lui et Aï. 12Or il avait pris environ 5 000 hommes, et les avait placés en embuscade entre Béthel et Aï, à l’occident de la ville. 13Et après qu’on eut placé le peuple, tout le camp qui était au nord de la ville et son embuscade à l’occident de la ville, alors Josué s’avança cette nuit-là au milieu de la vallée.

14Et il arriva que, lorsque le roi d’Aï vit cela, les hommes de la ville se hâtèrent et se levèrent de bonne heure, et sortirent, lui et tout son peuple, à la rencontre d’Israël, pour livrer bataille, au lieua assigné, devant la plaineb. Or il ne savait pas qu’il y avait une embuscade contre lui, derrière la ville. 15Et Josué et tout Israël se laissèrent battre devant eux, et s’enfuirent par le chemin du désert. 16Et tout le peuple qui était dans la ville fut assemblé à grands cris pour les poursuivre ; et ils poursuivirent Josué, et furent attirés loin de la ville ; 17et il ne resta pas un homme dans Aï et dans Béthel, qui ne sorte après Israël ; et ils laissèrent la ville ouverte, et poursuivirent Israël. 18Et l’Éternel dit à Josué : Étends vers Aï le javelot qui est dans ta main, car je la livrerai entre tes mains. Et Josué étendit vers la ville le javelot qui était dans sa main. 19Et l’embuscade se leva en hâte de son lieu, et ils coururent comme il étendait sa main, et ils entrèrent dans la ville et la prirent, et se hâtèrent de mettre le feu à la ville. 20Et les hommes d’Aï se retournèrent, et virent : et voici, la fumée de la ville montait vers les cieux ; et il n’y eut en eux aucune force pour fuir ni d’un côté ni de l’autre. Et le peuple qui fuyait vers le désert se tourna contre ceux qui le poursuivaient. 21Et Josué et tout Israël, voyant que l’embuscade avait pris la ville et que la fumée de la ville montait, se retournèrent et frappèrent les hommes d’Aï ; 22et les autresc sortirent de la ville à leur rencontre. Alors ils se trouvèrent au milieu d’Israël, les uns deçà, et les autres delà ; et [les Israélites] les frappèrent jusqu’à ne leur laisser ni reste ni réchappé. 23Et ils prirent vivant le roi d’Aï, et l’amenèrent à Josué. 24Et il arriva que, lorsque Israël eut achevé de tuer tous les habitants d’Aï dans la campagne, dans le désert où ils les avaient poursuivis, et que tous furent tombés sous le tranchant de l’épée, jusqu’à être consumés, alors tout Israël revint vers Aï, et ils la frappèrent par le tranchant de l’épée. 25Et tous ceux qui tombèrent ce jour-là, hommes ou femmes, furent 12 000, tous les gens d’Aï. 26Et Josué ne retira point sa main qu’il avait étendue avec le javelot, jusqu’à ce qu’on ait entièrement détruit tous les habitants d’Aï. 27Seulement, Israël pilla pour lui les bêtes et le butin de cette ville-là, selon la parole que l’Éternel avait commandée à Josué. 28Et Josué brûla Aï, et en fit pour toujours un monceau de ruines, jusqu’à ce jour. 29Et il pendit le roi d’Aï à un arbre, jusqu’au temps du soir ; et, comme le soleil se couchait, Josué commanda, et on descendit de l’arbre son cadavre, et on le jeta à l’entrée de la porte de la ville, et on éleva sur lui un grand monceau de pierres, [qui est demeuré] jusqu’à ce jour.

Notes

aou : temps.
bl’Araba ; voir 3. 16.
clitt. : et ceux-là.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)