Trois ressources importantes nous sont maintenant présentées pour remporter la victoire sur les ennemis et habiter dès maintenant par la foi dans le ciel :
Après la traversée du Jourdain, le peuple doit être préparé au combat avant d’entreprendre la conquête du pays. C’est à Guilgal, le lieu de la
La circoncision du peuple n’avait pas eu lieu dans le désert (versets 4-7), figure du monde pour le chrétien après sa conversion. La circoncision n’est donc pas mentionnée dans les épîtres qui montrent le croyant encore dans le désert (Romains, Hébreux et première épître de Pierre). Nous devons d’abord comprendre par la foi notre identification avec Christ dans sa mort (le Jourdain) et notre position dans les lieux célestes en luiÉphésiens 2. 6 et avec luiColossiens 3. 1. Alors nous pourrons saisir la puissance de la circoncision du Christ pour nous libérer de l’esclavage du péché et de notre ancienne condition en Adam. C’est à Guilgal que s’opère la circoncision. Guilgal signifie roulement : “Aujourd’hui j’ai roulé de dessus vous l’opprobre de l’Égypte” (verset 9).
La mortification de la chair ne peut pas s’opérer par la chair. Josué devait se faire des couteaux de pierre pour circoncire les fils d’Israël (verset 2). Il ne pouvait utiliser pour cela des instruments produits par l’homme (le métal par exemple). Sortir du monde ne nous débarrasse pas du conflit avec nous-mêmes. Le principe monacal consiste à s’isoler du monde pour échapper à ses convoitises et à s’astreindre à des règles d’ascétisme1 ou à des ordonnances pour soulager la conscience. Ce principe ne change pas l’homme et ne peut produire en définitive qu’une grande misère morale.
Pour vaincre en pratique la puissance de Satan, du monde, de la chair et de la loi, il faut la puissance du Saint Esprit dans une vie nouvelle en nous : la vie de Christ ressuscité vécue au-delà de la mort.
Le chrétien vit dans ce monde en partageant les peines et les joies de la condition humaine. Quant à ses affections, son but et sa vie, il est hors du monde bien qu’encore dans ce monde. Christ en lui est son objet et sa puissance de vie : “Christ est tout et en tous” Colossiens 3. 11.
Le camp d’Israël était à Guilgal et le peuple devait toujours y revenir pour puiser la force pour de nouveaux combats. À Guilgal, précisément, se trouvaient les douze pierres du mémorial de la traversée du Jourdain. Pour le chrétien, la conscience d’être mort avec Christ est toujours nécessaire pour mortifier la chair en pratique. Tel est le secret de la force et de la vraie liberté chrétienne.
Mais d’autres vérités importantes se rattachent à Guilgal. Le dépouillement de la chair1 Pierre 3. 21 est le secret du bonheur de l’âme et des victoires sur les ennemis, mais ne nourrit pas le cœur. Après la circoncision – le peuple est guéri (verset 8) – Dieu lui donne une nourriture appropriée à ses besoins et à sa nouvelle position dans le pays de la promesse.
Le peuple célèbre la
Dès le lendemain de ce jour du mémorial, Dieu change la nourriture de son peuple : la manne cesse, remplacée par le cru du pays, le vieux blé et le grain rôti (versets 11, 12). Le pain sans levain2, figure pour le chrétien d’une marche séparée du mal, n’est pas oublié à cette occasion.
Les chrétiens, peuple céleste, se nourrissent d’un Christ qui est au ciel, assis à la droite de Dieu. C’est ce qu’évoquent le vieux blé du pays et le grain rôti. Pour Israël, la manne a été remplacée par la nourriture du pays, lorsqu’il a quitté le désert pour la terre d’Emmanuel. Pour le croyant, au contraire, Christ est maintenant à la fois la manne pour la traversée du désert et la nourriture de son peuple appelé à vivre avec lui par la foi dans le ciel.
En résumé :
Après le tableau rafraîchissant du peuple goûtant la nourriture de Dieu, vient la dernière préparation au combat, devant la ville même de Jéricho, symbole de toute la puissance de l’ennemi.
Josué, homme de foi et conducteur d’Israël, doit rencontrer le chef de l’armée de l’Éternel, Christ lui-même. Le moment est solennel et appelle à la même sainteté que celle commandée à Moïse au buisson ardent (verset 15) Exode 3. 5. Celui qui s’était présenté à Moïse comme “JE SUIS CELUI QUI SUIS” Exode 3. 14, était descendu en majesté, en sainteté et en puissance, pour accomplir la rédemption de son peuple hors d’Égypte. Il se place maintenant à la tête des armées d’Israël pour engager le combat contre les ennemis du peuple dans le pays.
Christ est “chef de toute principauté et autorité” Colossiens 2. 10 et Dieu a “assujetti toutes choses sous ses pieds” Éphésiens 1. 22. Avant d’engager le combat “contre la puissance spirituelle de méchanceté qui est dans les lieux célestes”, le chrétien est invité à se fortifier “dans le Seigneur et dans la puissance de sa force” Éphésiens 6. 12, 10.
La verge de Moïse, figure de l’autorité divine sous laquelle Israël a traversé la mer Rouge, est maintenant remplacée par l’épée nue, symbole du jugement divin assurant la victoire en Canaan. Israël était sorti d’Égypte comme des brebis et mené comme le troupeau de l’Éternel dans le désertPsaume 78. 52 sous l’autorité de la verge de Moïse. Maintenant, c’est un peuple de guerriers qui doit conquérir le pays à la suite du chef de l’armée de l’Éternel.
Josué, devant l’ange de l’Éternel, se prosterne dans l’adoration et se soumet dans l’obéissance (verset 14).
La scène est aussi une anticipation des jugements de la fin où Christ, Fils de l’homme, apparaît dès le début du livre de l’Apocalypse comme un juge, une épée aiguë à deux tranchants sortant de sa boucheApocalypse 1. 16 ; prélude aux jugements guerriers où le Fidèle et Véritable assis sur un cheval blanc sort avec les armées du cielApocalypse 19. 11-16.
Le combat est une chose solennelle dont l’enjeu et les règles sont soulignés par cette vision de Christ dans les attributs de son jugement, Dieu lui-même au milieu de son peuple.