L’Esprit de Dieu nous transporte à Sichem pour écouter les dernières paroles de l’Éternel transmises par Josué au peuple d’Israël.
Là, tout le peuple avait déjà été réuni autour de l’arche de l’alliance après les victoires sur Jéricho et Aï (8. 30, 35) ; une copie de la loi de Moïse avait été écrite sur les pierres du témoignage. Beaucoup de ceux qui avaient été les témoins de cette scène étaient encore en vie.
Mais Josué, de la part de Dieu, s’adresse maintenant aux responsables du peuple (anciens, chefs, juges et magistrats). De la même manière, l’apôtre Paul s’adressera aussi particulièrement aux anciens d’Éphèse pour leur parler de l’assembléeActes 20. 28.
Dieu, par Josué, rappelle sa souveraineté, sa puissance et sa grâce. Depuis l’appel d’Abraham, sept étapes résument les voies1 de Dieu envers son peuple :
Ce résumé des voies de Dieu envers Israël évoque pour nous, chrétiens, toute l’histoire de la grâce de Dieu pour son peuple céleste : élus, appelés, prédestinés, vases des promesses et scellés de l’Esprit pour le jour de la rédemption, nous sommes introduits dans les lieux célestes ; là nous sommes bénis de toute bénédiction spirituelle en ChristÉphésiens 1. 3-14 ; Éphésiens 2. 4-7 ; Romains 8. 29, 30.
Après la déclaration de Dieu, Josué en appelle “maintenant” (versets 14, 23) au cœur et à la conscience du peuple. Paul fera exactement de même devant les anciens d’Éphèse. Il n’avait mis aucune réserve à leur annoncer tout le dessein de Dieu ; il allait être séparé de ceux parmi lesquels il avait prêché le royaume de Dieu (arrivé comme Josué au terme de sa course). Et “maintenant” 4 il les avertissait.
Josué appelle le peuple à craindre Dieu, à le servir et à se séparer de l’idolâtrie ; il confirme ainsi les déclarations de MoïseDeutéronome 6. 13, 14. Ces paroles sont d’autant plus remarquables qu’elles ont été dans la bouche de notre Seigneur l’arme par laquelle il a fait taire Satan au désertMatthieu 4. 10. Craindre Dieu, c’est lui rendre hommage, et servir, c’est lui rendre culte. Obed, fils de Boaz et de Ruth, grand-père de David, avait reçu ce nomRuth 4. 17 (Obed signifie : qui sert) à sa naissance pour rappeler au peuple cette double position de service et d’adoration.
Comment pouvons-nous maintenant accomplir ce service, sinon dans la séparation d’avec les idoles ? En pratique, abandonner les objets qui ont pris la place de Christ dans notre cœur1 Jean 5. 21.
Josué termine sa déclaration par cette profession de foi : “Mais moi et ma maison, nous servirons l’Éternel” (verset 15). Tandis que l’homme extérieur dépérissait, l’homme intérieur était renouvelé2 Corinthiens 4. 16 chez ce serviteur de Dieu qui engageait ainsi sa maison après lui, à suivre le chemin de la foi. La profession de foi de Josué est d’autant plus remarquable que la Parole ne donne aucun détail sur la maison de Josué ou sur sa descendance. Que cet exemple incite les parents à exercer une telle influence heureuse sur les enfants que le Seigneur confie à leurs soins dans les maisons chrétiennes !
Dans une sincérité inconsidérée, le peuple s’engage délibérément à imiter Josué : “Aussi nous, nous servirons l’Éternel” (verset 18). Israël confondait la responsabilité et la puissance nécessaire pour y faire face.
Le peuple avait fait autrefois la même déclaration à Moïse, avant même de connaître les commandements de la loi : “Tout ce que l’Éternel a dit, nous le ferons” Exode 19. 8 ; 24. 3. La terrible leçon que leurs pères avaient apprise à l’occasion du veau d’or avait été perdue de vue ; rien n’est plus oublieux que notre cœur s’il n’est pas fortifié par la grâce. Dans la vie chrétienne, les expériences passées ne donnent pas de secours pour traverser les épreuves présentes. Il faut Christ dans le cœur, au moment même, pour faire face aux tentations du monde.
Averti de sa faiblesse par Josué (verset 19) et des conséquences de la désobéissance à la loi (verset 20), le peuple confirme par trois fois son intention de servir Dieu avec ses propres forces (versets 18, 21, 24). Il ne faudra pas attendre longtemps pour que la faiblesse et l’infidélité du peuple se manifestent. C’est toute l’histoire du livre des Juges.
À Sichem, au chêne de Moré, là où Abraham avait bâti son premier autelGenèse 12. 6, 7, le dernier acte de Josué est de sceller une alliance avec le peuple, écrite dans le livre de la loi de Dieu. Une grande pierre est dressée en témoignage. et le peuple est renvoyé à son héritage.
L’histoire de toutes les peines futures d’Israël est maintenant scellée par sa propre faute (verset 27). Mais Christ répondra sur la croix à la responsabilité de son peuple infidèle et établira, par le sang de l’expiation, une nouvelle alliance par laquelle Israël sera pardonné, restauré et finalement béni.