La situation du peuple était humainement sans issue. Le Jourdain, traversé à sec quelques jours auparavant, était retourné en son lieu et ses eaux débordaient par-dessus tous ses bords, comme auparavant (4. 18). Il était aussi infranchissable maintenant pour retourner en arrière qu’il l’avait été avant que l’arche n’en brise la puissance pour ouvrir un chemin à Israël.
Devant le peuple, se dressait maintenant la forteresse imprenable de Jéricho dont les murailles semblaient monter jusqu’aux cieux et qui avait barré ses portes devant les fils d’Israël.
Le pays du repos est donc d’abord un pays de combats. De même, dans la vie chrétienne, le temps du repos suit celui des combats spirituels. Mais le peuple avait été préparé pour la victoire que Dieu allait remporter pour lui, par les trois faits décrits auparavant :
Dieu dirige tout dans ce combat contre Jéricho et son roi. En premier lieu, Josué et le peuple sont assurés de la victoire : “Vois, j’ai livré en ta main Jéricho, et son roi et ses hommes vaillants” (verset 2). Il suffisait au peuple de croire et d’obéir. La prise de Jéricho était un acte de foiHébreux 11. 30. L’obéissance, puis la force, tel est l’ordre moral selon Dieu.
Le peuple devait former un cortège qui ferait plusieurs fois le tour de la ville : sept sacrificateurs portant sept trompettes retentissantes précédaient l’arche de l’alliance de l’Éternel, elle-même entourée de tous les hommes de guerre. Le centre de ce cortège était l’arche (figure de Christ) ; elle est mentionnée seule au premier jour (verset 11). La puissance de Christ est exaltée au milieu de son peuple par les trompettes (figure de la Parole). Le zèle de Josué et du peuple est souligné par le fait qu’ils se lèvent tôt le matin, au lever de l’aurore (versets 12, 15).
Les moyens divins ordonnés à Israël étaient sans valeur pour le monde, mais : “Christ la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu ; … la folie de Dieu est plus sage que les hommes et… la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes” 1 Corinthiens 1. 24, 25. “Les armes de notre guerre ne sont pas charnelles, mais puissantes par Dieu pour la destruction des forteresses” 2 Corinthiens 10. 3, 4.
Au cri du peuple jeté au septième tour du septième jour, “la muraille tomba sous elle-même” (verset 20). Rien de semblable n’avait jamais eu lieu : c’est un acte de puissance entièrement divine. Ensuite, le peuple exécute le jugement ordonné de Dieu : “ils détruisirent entièrement par le tranchant de l’épée” (verset 21). De même le chrétien possède les armes de la lumièreRomains 13. 12 ; il doit prendre “l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu” Éphésiens 6. 17, pour combattre ses ennemis spirituels.
Mais la ville et toutes ses richesses étaient anathèmes à l’Éternel (versets 17, 18). Il ne pouvait y avoir aucune communion entre le peuple de Dieu et les biens de l’ennemi. Toutefois, les richesses qui supportaient l’épreuve du feu avaient été sanctifiées par le jugementNombres 31. 22, 23 et appartenaient désormais au trésor de l’Éternel. Le peuple a effectivement mis en application le commandement de l’Éternel (verset 24). Le transgresser exposait au juste gouvernement de Dieu celui qui le faisait, et, par association, le camp d’Israël tout entier.
Rahab et sa famille, placées à l’abri du cordon d’écarlate, sont sauvées du jugement. Leur sécurité repose sur la présence au milieu du peuple de Dieu des deux espions qui s’étaient engagés avec serment auprès de Rahab de la part de l’Éternel (versets 22, 23, 25). Jéricho est donc entièrement détruite par le feu et tous ses habitants ont péri parce qu’ils n’avaient pas cruHébreux 11. 31 tandis que Rahab est sauvée par la foi.
Cette scène du jugement des ennemis de Dieu et de leur roi se clôt par la malédiction décrétée sur la ville elle-même de la part de Dieu et sur celui qui la rebâtirait (verset 26). Un homme d’Israël, Hiel, de Béthel1 accomplira à la lettre cette prophétie dans les tristes temps d’Achab et de l’apostasie du peuple d’Israël1 Rois 16. 34.
Dieu accorde sa pleine approbation à son fidèle serviteur Josué : “L’Éternel était avec Josué ; et sa renommée se répandit dans tout le pays” (verset 27). La même expression est employée pour Joseph en ÉgypteGenèse 39. 2, 21, vendu par ses frèresActes 7. 9. C’est une belle image de celui qui a été rejeté dans sa personne comme Joseph et dans sa mission comme Moïse : “Jésus qui était de Nazareth… Dieu était avec lui” Actes 10. 38. Mais de Christ seul il peut être dit que “Dieu était en Christ” 2 Corinthiens 5. 19, car “en lui habite toute la plénitude de la déité corporellement” Colossiens 1. 19 ; 2. 9. Il est “le Christ qui est sur toutes choses Dieu béni éternellement” Romains 9. 5.
Pour Israël, la prise de Jéricho était une victoire totale sur ses ennemis par la puissance divine ; une figure de ce que sera le renversement de la puissance du mal par Christ aux derniers jours. Le peuple voit maintenant tout le pays s’ouvrir devant lui, mais sa conquête devait procéder d’une véritable stratégie divine. Il fallait poursuivre vers l’ouest de Jéricho, pour séparer les ennemis du midi et du nord, avant de les attaquer et les vaincre les uns après les autres. Les trois phases des combats sont présentées, pour notre instruction morale, dans les chapitres 6 à 11 :