Âgé de cent dix ans, Josué termine sa course alors que le travail n’était pas achevé. Il est appelé ici, au terme de son service et pour la première et seule fois “serviteur de l’Éternel” ; telle est, exprimée de façon simple et touchante, l’approbation de son maître.
Entendrons-nous, l’un ou l’autre, sa voix connue nous dire aussi : “Bien, bon et fidèle esclave… entre dans la joie de ton maître” Matthieu 25. 21 ? Le titre de gloire du chrétien est, à l’image de Paul ou de Timothée, d’être serviteur et esclave de Jésus ChristPhilippiens 1. 1 ; Tite 1. 1 ; acheté par lui1 Corinthiens 6. 20 ; 2 Pierre 2. 1 pour lui appartenir2 Corinthiens 5. 15 et le servir en le suivantJean 12. 26.
La sépulture de Josué se trouve naturellement au milieu de son héritage, Thimnath-Sérakh, dans la montagne d’Éphraïm (19. 50 ; 24. 30) Juges 2. 9. Dans cette montagne même, les fils de Joseph avaient reculé devant la puissance des ennemis (17. 14-18). L’héritage et la sépulture de Josué nous rappellent donc que “c’est ici la victoire qui a vaincu le monde, savoir notre foi” 1 Jean 5. 4.
L’influence bénie de Josué s’est fait sentir pendant les jours où les témoins de l’œuvre de l’Éternel vivaient encore (verset 31). Dès qu’une nouvelle génération s’est levéeJuges 2. 10, le danger fatal de l’idolâtrie s’est manifesté au milieu du peuple. La puissance secrète de Guilgal est perdue pour faire place aux pleurs de Bokim. Telle a été aussi l’histoire de l’Église après le départ des apôtres et aussi, plus récemment, l’histoire des derniers réveils de la grâce de Dieu dans l’Église. Mais Christ et la puissance de sa grâce demeurent, plus que jamais, la vraie valeur et la seule ressource des siens jusqu’à son retour.
Par la foi, Joseph avait donné des ordres touchant ses osHébreux 11. 22, alors que sa mort en Égypte termine le livre de la GenèseGenèse 50. 25, 26. Moïse s’était chargé de transporter avec lui les os de Joseph à la sortie d’ÉgypteExode 13. 19. Maintenant Israël accomplit fidèlement à Sichem la dernière volonté du patriarche. Partant autrefois de Hébron, Joseph était descendu à Sichem, à la recherche de ses frères. C’est là, près du puits de Jacob, son pèreJean 4. 12, que reposent maintenant ses os, dans l’espérance de la glorieuse résurrection.
Distingué par Dieu au milieu de la famille sacerdotale, “le prince des princes des Lévites” Nombres 3. 32 achève aussi sa course.
L’histoire du désert s’était terminée par la mort d’Aaron, le sacrificateur, et celle de Moïse, conducteur du peuple. Le récit de la conquête du pays est marqué par le départ d’Éléazar, le sacrificateur, et de Josué, conducteur du peuple. Tous quatre étaient à l’image de David qui, plus tard, “après avoir, en sa propre génération, servi au conseil de Dieu, s’est endormi et a été réuni à ses pères” Actes 13. 36. La mort est ainsi le terme du service sur la terre ; les instruments humains dans l’œuvre de Dieu disparaissent les uns après les autres, sans que leur travail soit achevé. Le caractère de l’œuvre de l’homme (même du croyant) est qu’elle reste inachevée. Par opposition :