Le pays est donc maintenant partagé entre les tribus d’Israël (19. 51). Alors l’Esprit de Dieu présente deux sujets particuliers :
avant que ne soit introduit le repos de Dieu et la confirmation de ses promesses envers Israël (21. 43-45).
Les villes de refuge constituaient pour le peuple une ressource merveilleuse de la grâce de Dieu à l’égard de leurs fautes1. Pour nous, les villes de refuge parlent de Christ, vers qui nous nous sommes enfuis pour saisir l’espérance proposéeHébreux 6. 18.
La loi de Moïse confirmait les dispositions du gouvernement du monde confié par Dieu à l’homme après le déluge : “Qui aura versé le sang de l’homme, par l’homme son sang sera versé : car, à l’image de Dieu, il a fait l’homme” Genèse 9. 6. Cette déclaration, que Dieu n’a jamais annulée jusqu’à aujourd’hui, était confirmée dans la loi : “Tu ne tueras point” Exode 20. 13. Toute atteinte volontaire à la vie d’un homme (c’était un péché par fierté) entraînait immanquablement la condamnation à mort de l’homicide. Le mobile pouvait être la haine ou la préméditation et le meurtrier pouvait avoir utilisé consciemment un instrument dangereuxNombres 35. 16-21. Dès lors, il n’y avait pas de pardon, et le vengeur du sang devait mettre à mort le meurtrier.
Le cas du péché par mégarde ou par erreur, même s’il avait entraîné la mort, était autreNombres 35. 22, 23 ; là, Dieu intervenait en grâce pour épargner la vie du coupable, et lui permettre à terme de retourner dans sa maison (verset 6), et dans sa possessionNombres 35. 28. Tel était le but des villes de refuge.
Six villes (versets 7, 8) étaient sanctifiées (c’est-à-dire mises à part) comme villes de refuge. Établies naturellement sur une montagne pour être vues de loin, elles étaient d’un accès facile. Chaque ville était affectée à un territoire précis, et le chemin en était préparéDeutéronome 19. 3. L’homicide par imprudence devait s’enfuir à la hâte vers l’une d’elles (verset 4). Là, il rencontrait les anciens de la ville, à la porte de la ville (c’est-à-dire au lieu où le jugement était habituellement rendu) et l’affaire était portée devant l’assembléeNombres 35. 12. S’il était prouvé qu’il s’agissait bien d’une mort involontaire et accidentelle, l’homicide trouvait refuge dans la ville, hors de l’atteinte du vengeur du sang entre les mains duquel on ne devait pas le livrer (verset 5) Nombres 35. 25. L’homicide y était en sécurité mais perdait momentanément la jouissance de son habitation et de son héritage jusqu’à la mort du grand sacrificateur ; alors, l’homme pouvait retourner dans sa ville et dans sa maison (verset 6). S’il sortait prématurément de la ville de refuge, l’homicide perdait sa protectionNombres 35. 26, 272.
Avec quel soin Dieu veillait-il à ce que son pays ne soit pas souillé ! En effet, si le jugement ou le refuge s’appliquaient à un homicide connu, on pouvait aussi découvrir un homme tué dans les champs, sans que l’on sache qui l’avait frappé. Le sacrifice d’une génisse dans une vallée devait alors être offertDeutéronome 21. 1-9 pour que Dieu puisse pardonner et que le sang innocent ne soit pas imputé au peuple.
Toutes ces dispositions parlent à nos cœurs de Christ et de sa croix, d’abord à l’égard de son peuple terrestre, mais aussi en faveur de tous les hommes.
Remonté de la déportation, le peuple de Juda (c’est-à-dire les deux tribus de Juda et de Benjamin) était à Jérusalem pour attendre la venue du Messie. Au lieu d’être reçu, Il a été rejeté et mis à mort. La préméditation et le meurtre volontaire du Fils de Dieu par le peuple aveuglé sont solennellement établisMatthieu 21. 38 ; Luc 19. 14 ; Jean 15. 24. Pourtant, dans une grâce surabondante, le Seigneur lui accorde le privilège de l’ignorance – de sorte que son péché puisse lui être pardonné – et il demande à son Père sur la croix : “Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font” Luc 23. 34. La réponse à cette prière est présentée aux Juifs par l’apôtre PierreActes 3. 17 ; beaucoup croient alors et sont ajoutés à l’assembléeActes 4. 4. Malheureusement, le grand nombre, conduit par les chefs, s’endurcit et le martyre d’Étienne met le comble au péché de la nation. La destruction de Jérusalem et la dispersion des Juifs sont une réponse partielle de Dieu en jugement au meurtre de son Fils.
Dès lors, Dieu forme un peuple céleste pour lui : l’Église. Pendant la période actuelle, le Seigneur Jésus est pour le peuple d’Israël à la fois comme la cité de refuge et comme le grand souverain sacrificateur oint. Caché dans le ciel, au-delà du voileActes 3. 21, Christ exerce maintenant la sacrificature selon le type d’Aaron. Le jugement de l’assemblée des anciens (20. 6) n’a finalement pas été rendu à l’égard d’Israël. À son apparition, Christ, Fils de l’homme (à qui tout le jugement est donné), prendra en main la cause de son peuple. Descendant du ciel, il exercera alors sa sacrificature royale selon l’ordre de Melchisédec.
Ce passage, pour notre Sauveur, de la sacrificature selon le type d’Aaron à la sacrificature éternelle selon l’ordre de Melchisédec correspond pour Israël au jugement de Dieu en rapport avec le caractère du péché du peuple :
L’enseignement des villes de refuge présente les ressources de la grâce pour les chrétiensHébreux 6. 18-20. Par comparaison et par contraste, l’apôtre établit la supériorité des choses célestes par rapport aux choses terrestres. L’expression : “car il est impossible”, employée par deux fois (versets 4, 18), correspond à l’alternative de l’homicide volontaire ou par mégarde :
Telle est l’analogie entre la ville de refuge pour l’Israélite et la position du chrétien qui, en esprit, s’enfuit auprès de Christ dans le ciel pour saisir l’espérance proposée.
La position et la sécurité de l’homicide involontaire étaient précaires. Il pouvait mourir avant le grand sacrificateur et ne jamais revenir dans son héritage.
Par contraste, la position et la sécurité du chrétien sont certaines et définitives. Il entre dès maintenant dans le ciel, en pleine assurance de foiHébreux 10. 17, 22, pour y goûter l’héritage (qui est Christ lui-même) avant que celui-ci ne revête sa sacrificature royale.
Que ceux qui, étreints par l’amour du Christ, prêchent la bonne nouvelle du salut, sachent avec simplicité et puissance présenter Jésus comme le seul refuge de l’âme, Celui “qui nous délivre de la colère qui vient” 1 Thessaloniciens 1. 10 !
Les portes de la vraie cité de refuge céleste sont encore ouvertes et le chemin est tracé. Prions que beaucoup d’âmes y entrent pendant que c’est le temps favorable… et le jour du salut2 Corinthiens 6. 2.