Les conséquences de l’alliance avec les Gabaonites ne tardent pas à se manifester. Une coalition des rois des Amoréens se dresse contre Gabaon, que les nations identifient maintenant à Israël. Que fallait-il faire ?
Non, la fidélité à son serment engageait Israël à se porter au secours des Gabaonites qui avaient fait appel à eux (verset 6). L’Éternel confirme sa pensée à Josué (verset 8). Maintenant tout est simple, car Dieu est avec son peuple et le serviteur parle librement à son maître (verset 12). Guilgal devient à nouveau le point de départ des victoires et le point de ralliement après celles-ci (versets 7, 15, 43).
La coalition des ennemis de Gabaon et d’Israël comprend cinq rois des Amoréens :
Adoni-Tsédek, dont le nom signifie “seigneur de justice”, portait un nom semblable à celui de son prédécesseur Melchisédec (roi de justice), roi de Salem (la paix), qui était venu à la rencontre d’Abraham après la défaite des roisGenèse 14. 18 ; Hébreux 7. 1-3. Sacrificateur du Dieu Très haut, roi de justice et de paix, Melchisédec régnait sur la ville appelée plus tard Jérusalem (possession de paix). Mais toute crainte de Dieu avait disparu parmi les successeurs de Melchisédec sur le trône de Salem, pour faire place à la haine religieuse contre le peuple de Dieu dont il avait autrefois reconnu le nom. Même après la destruction des Amoréens, la forteresse de Sion à Jérusalem, occupée par les Jébusiens2 Samuel 5. 6-9, tiendra jusqu’à la dernière extrémité contre l’Oint de Dieu. Rien n’endurcit plus le cœur que le contact extérieur avec les enseignements de la parole de Dieu lorsque la conscience n’est pas touchée.
Maintenant est venu le jour de leur jugement, annoncé longtemps auparavant à Abraham, car leur iniquité était parvenue à son combleGenèse 15. 16. Leur coalition contre Gabaon, c’est-à-dire contre Israël et en fait contre Dieu lui-même (l’Éternel combat pour Israël au verset 14), est l’occasion de leur défaite et de leur destruction finale.
Deux choses caractérisent ici particulièrement le jugement des Amoréens : d’une part, l’Éternel combattait avec Israël, et d’autre part, Josué et tout le peuple, montant de Guilgal (verset 7), étaient retournés au camp à Guilgal (verset 15).
Dieu lui-même intervient, soit par l’épée de son peuple sous la conduite de Josué, soit par une action providentielle (de grosses pierres jetées des cieux : verset 11). La seule intervention divine comparable s’était produite lors des plaies d’ÉgypteExode 9. 24, 25, prélude des jugements de la fin qui seront d’intensité croissanteApocalypse 11. 19 ; 16. 21 ; 20. 9.
À la prière de Josué, l’Éternel écoute la voix d’un homme et arrête, pour environ un jour entier, le cours naturel des astres jusqu’à ce que le jugement des ennemis du peuple soit complet (versets 12-14). La Parole rapporte une autre occasion où Dieu a suspendu le cours du temps, lorsque le roi Ézéchias a reçu le témoignage à sa guérisonÉsaïe 38. 81.
Cette première partie du chapitre (versets 1-15) relate donc les jugements des cinq rois des Amoréens avec leurs armées, image de la destruction des ennemis du Seigneur à sa venue. Lorsque le monde dira : “Paix et sûreté” 1 Thessaloniciens 5. 3, alors une subite destruction viendra sur lui. Jamais dans l’histoire contemporaine, le monde n’a été plus proche de ce moment, surtout au Moyen-Orient, centre de la carte prophétique des événements à venir. Le jugement qui s’annonce sera aussi soudain que le déluge aux jours de Noé et aussi certain que la destruction de Sodome et de Gomorrhe aux jours de LotLuc. 17. 26-29. Le monde dira alors : “Le grand jour de sa colère est venu et qui peut subsister ?” Apocalypse 6. 17. Avant que ces choses n’arrivent, Dieu fait encore retentir les appels de sa grâce : “Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas votre cœur” Psaume 95. 7, 8 ; Hébreux 3. 8, 15 ; 4. 7.
La deuxième partie du chapitre contient des détails instructifs sur la victoire de Gabaon et la prise des sept villes appartenant aux ennemis du peuple.
Les cinq rois des Amoréens s’étaient cachés dans une caverne à Makkéda. Josué les y enferme jusqu’à ce que la défaite des ennemis soit complète (versets 16-21). Leur jugement est le même que celui du roi d’Aï ; l’obéissance aux ordonnances de la loi au sujet de leurs cadavres est aussi scrupuleusement observée que précédemment (8. 29 ; 10. 27).
Josué déclare à tout Israël et aux capitaines de l’armée que ces premières victoires étaient une anticipation de la victoire complète sur tous les ennemis (verset 25). Dieu a fait aussi la même promesse aux chrétiens : Satan a déjà été vaincu par Christ à la croixHébreux 2. 14, avec toutes ses principautés et autoritésColossiens 2. 15 ; mais la puissance effective de l’ennemi sera bientôt à jamais détruite : “Or le Dieu de paix brisera bientôt Satan sous vos pieds” Romains 16. 20.
Le camp d’Israël vient momentanément à Makkéda (verset 21) pour prendre possession du pays des Amoréens. Six villes sont ainsi conquises avec le secours de l’Éternel : Makkéda, Libna, Lakis, Églon, Hébron, Debir (versets 28-39). Une septième ville, Guézer, partage le triste sort des six autres, car son roi Horam s’était porté au secours de Lakis (verset 33). Les rois de trois de ces villes avaient déjà été jugés.
Une mention particulière doit être faite de Hébron dont le roi Hoham (versets 3, 23) avait été pris et mis à mort (verset 26). Lorsque Josué se présente pour prendre possession de cette ville, un nouveau roi semble s’y être levé (verset 37). L’ennemi de nos âmes ne désarme jamais. Il ne suffit pas d’infliger une très grande défaite à l’ensemble pour que la victoire soit complète. Les fuyards trouvent encore refuge dans les villes fortifiées (comme Hébron) et se réorganisent contre le peuple de Dieu. Il faut la vigilance et l’énergie spirituelle jusqu’au bout : “Fortifiez-vous et soyez fermes” (verset 25).
La victoire sur les ennemis s’étend ensuite au pays du midi. À ce moment des conquêtes, la possession de Juda, Benjamin et Siméon était à peu près libérée des ennemis jusqu’aux déserts de Shur, Paran et Sin qui bordaient le pays du côté de l’Égypte.
La première victoire à remporter pour le chrétien avant de jouir des bénédictions spirituelles en Christ est sur lui-même et sur sa nature d’Adam (figurée par l’Égypte).
Il est probable que les Philistins n’ont pas été entièrement chassés des rivages de la grande mer (la Méditerranée), ce qui expliquerait leur arrogance au temps des Juges.
À l’issue de ces combats, Josué, avec tout le peuple, revient au camp, à Guilgal. Makkéda avait été le siège momentané de la destruction de la puissance de l’ennemi. Après la victoire, il faut toujours revenir à Guilgal, figure du jugement de soi-même par la puissance de la croix de Christ. Telle est la sérieuse leçon pour chaque chrétien engagé comme soldat de Jésus Christ.