L’apôtre Pierre rappelle ce que Dieu fit jadis au troisième jour de la création (1. 9, 10) 2 Pierre 3. 5-7 : rassemblant les eaux de la mer, il prépara dans son amour un lieu habitable pour l’homme, une terre tirée des eaux et subsistant au milieu des eaux. Mais il suffisait qu’il retirât sa main pour que tout soit submergé. Pourquoi donc l’a-t-il retirée ? Parce que la terre était corrompue par la faute de l’homme (6. 12), et c’était pour Dieu le seul moyen de la purifier.
Qu’elle soit à nouveau corrompue, nous ne le savons hélas que trop. Il faudra qu’elle soit à nouveau purifiée pour que la justice de Dieu puisse régner par celui qui recevra l’héritage, Jésus Christ. Ce jour-là, la création “sera affranchie de la servitude de la corruption” Romains 8. 19-21. Aujourd’hui elle souffre et soupire en attendant le grand signal de la rédemption.
Auparavant, elle aura à nouveau connu des eaux terribles, non plus celles du déluge, Dieu l’a promis, mais ces jugements qui ébranleront encore une fois les cieux et la terreAggée 2. 6. Cependant serait-ce suffisant, bien que nécessaire ? non pas. La rédemption de l’héritage ne peut être effective que par l’effusion du sang de celui qui se l’est acquis. Dans un temps futur, la réconciliation de toutes choses, celles qui sont sur la terre comme celles qui sont dans les cieux, ne trouvera son cours qu’en vertu du sang versé à la croixColossiens 1. 20.
C’est de cela que les eaux du déluge parlent aussi ; notre Seigneur Jésus a dû traverser pour nous les eaux de la mort. Il est venu sur la terre pour être baptisé de ce douloureux baptêmeLuc 12. 50. “Il a goûté la mort pour tout”, dans toute son amertume. Ces eaux-là ont pénétré jusque dans son âme. Les écluses des cieux, les fontaines du grand abîme du temps de Noé, ne sont rien à côté de l’abîme appelant un autre abîmePsaume 42. 8 dans un gouffre sans fin, pendant les trois heures ténébreuses de la croix. A la voix du Dieu de jugement, les cataractes et les flots de la colère divine se sont déversés sur celui qui “est entré dans cette profondeur des eaux” Psaume 69. 2, 3. Nous restons là, muets, prosternés devant celui qui, à la croix, a connu cet abîme.
Mais voyons maintenant ce que nous indique la lampe prophétique : Hénoc a été enlevé par Dieu avant le déluge ; l’Église le sera aussi avant l’heure de l’épreuve. Noé et sa famille traversent sains et saufs les eaux du jugement, pour être introduits dans un monde nouveau. Après l’enlèvement de l’Église s’ouvriront les temps apocalyptiques : “l’heure de l’épreuve” atteindra la terre habitée tout entièreApocalypse 3. 10. Puis les eaux se renforceront (verset 19), et la grande tribulation laissera penser qu’elles submergeront tout.
Mais Dieu protège les siens ; un résidu d’IsraëlApocalypse 7. 4 et de JudaApocalypse 14. 1, comme aussi un résidu des nationsApocalypse 7. 9, 14, seront mis à l’abri dans l’arche jusqu’à l’entrée dans la terre millénaire. Dieu se souviendra d’eux comme il s’est souvenu de Noé (8. 1). Un livre de souvenirMalachie 3. 16, 17 sera écrit devant lui pour eux. Toutes ces prières des Psaumes traduisant tant de souffrances, et implorant le secours et la délivrance, trouveront leur écho dans le cœur de Dieu, et leur exaucement. “Ils seront à moi, mon trésor particulier… et je les épargnerai”. Ces hommes pieux prieront et trouveront le cœur de Dieu ouvert ; aussi en un déluge de grandes eaux, ils seront préservésPsaume 32. 6. Les “jusques à quand ?” trouveront la réponse divine : Dieu aura mesuré la tribulationDaniel 7. 25 ; Apocalypse 11. 2, 3 ; 12. 6, 14 ; 13. 5, non seulement en temps et en mois, mais aussi en jours comme au temps du déluge ; il ne la prolongera pas un jour de plus qu’il ne faut.
A travers ces terribles bouleversements, et cette haine de l’homme endurci s’attirant le jugement de Dieu, resplendiront tous ces témoignages successifs de compagnies de saints qui honoreront leur Dieu de leurs souffrances et de leurs victoires.
Pour le temps actuel, depuis la descente du Saint Esprit, Dieu ajoute à l’assemblée chrétienne le résidu d’Israël qu’il sauveActes 2. 47. L’apôtre Pierre a été désigné par le Seigneur pour lui ouvrir la porte de l’arche. Il a reçu les clefs du royaume des cieuxMatthieu 16. 19 de la main de celui qui a la clef de David, la clef du royaumeÉsaïe 22. 22 ; Apocalypse 3. 7.
Y sont entrés tous ceux, Juifs puis nations, qui ont reconnu l’autorité de celui que Dieu a fait Seigneur et Christ. “Sauvez-vous de cette génération perverse” Actes 2. 40, conjurait Pierre ; et ces Juifs, en croyant, se séparaient de ceux qui allaient être engloutis par leur incrédulité dans les eaux du déluge romain, quarante ans après la mort de Christ.
Le lieu de l’Assemblée était pour eux comme l’arche. A l’abri avec les chrétiens tirés des nations, ils sont au bénéfice de la mort de Christ qu’ils ont crucifié : c’est cela la grâce de Dieu.
L’arche se pose sur le mont Ararat (verset 4) ; elle s’arrête sur un sommet. De même Jésus Christ s’est reposé du péché, s’est assis à la droite de Dieu, revêtu de la puissance suprême1 Pierre 3. 22 ; 4. 1, et nous conduit vers ces sommets.
Il y transporte aussi tous les éléments divins qui sont préservés dans l’arche. Tous les éléments de la foi et du témoignage que Dieu aura placés dans le cœur des saints dans le passé, le présent et l’avenir, seront transportés dans le monde nouveau. Tout ce qui est vital (7. 23), tout ce qui est de Dieu et pour son plaisir, tout devra être mené à bonne fin et prendra place dans le siècle à venir. Nous sommes aujourd’hui dans le monde de la souffrance et du sang versé, mais Dieu conserve tout ce qui est pour lui sur la terre, en vue de la gloire qui va être révéléeRomains 8. 18 ; 2 Corinthiens 4. 17 ; 1 Pierre 5. 1.