Genèse 7. 1-16

3. Les eaux du déluge et l’abri de l’arche

La justice de Noé : verset 1

Noé était parfait “parmi ceux de son temps” (6. 9). Cette perfection se montre dans une obéissance totale aux commandements divins : la Parole se plaît à le souligner deux fois (6. 22 ; 7. 5). Dieu relève aussi la justice de Noé “en cette génération” après avoir souligné la méchanceté de ces hommes. Plus les temps deviennent sombres et ténébreux, plus par contraste la lumière de Dieu dans ses saints se manifeste.

Cette justice de Noé ne peut délivrer et ne délivrera aucun impie de sa générationÉzéchiel 14. 14. Dans la période chrétienne, seule la justice de Dieu, par la foi en Jésus Christ mort et ressuscité peut justifier et délivrer un coupable repentant. Quant à Noé, sa foi lui est comptée à justiceHébreux 11. 7, et il en recevra les résultats en héritage, après la traversée des eaux de la mort.

Toi et toute ta maison : versets 1, 7, 13

Le jour est venu d’entrer dans l’arche. Huit personnes y prennent place ; elles sont de la parenté de Noé, toute sa maison. Il n’est rien dit d’elles ni de l’état de leur âme ; mais elles sont liées dans la délivrance (verset 1) au chef de maison qui était juste, et avec qui Dieu avait fait alliance (6. 18). L’Éternel avait dit à Noé : Fais-toi une arche ; et Noé la bâtit pour la conservation de sa maisonHébreux 11. 7. Ayons donc à cœur de maintenir l’ordre et la lumière dans nos maisons, nous, chefs de famille responsables. Tout au long de l’Écriture, nous verrons les conséquences sur leurs maisons de la conduite de leurs chefs, soit en bénédictions soit en jugements.

Sur la multitude des hommes de ce temps-là, huit sont entrés dans l’arche, un “petit nombre” dit l’apôtre Pierre. La porte est toujours une “porte étroite” ; c’est ce que répondra le Seigneur lorsque les disciples poseront la question : “Seigneur, ceux qui doivent être sauvés sont-ils en petit nombre” ? Luc 13. 23 Notre affaire n’est pas de procéder à un dénombrement ecclésiastique, mais d’entrer par la porte pendant qu’il est temps. Sommes-nous tous entrés ? Sommes-nous de la parenté de Christ ? Hébreux 3. 6

Les animaux dans l’arche : versets 2, 3, 8, 9, 14-16

Les bêtes aussi sont entrées dans l’arche ; Dieu les compte ; il en prend soinJonas 4. 11. Elles font partie de sa gloire dans la création. Un jour, elles seront liées à la gloire du règne de ChristPsaume 8. 7-10 ; au temps du déluge, elles sont mises en réserve pour remplir le monde nouveau. Il était prévu au chapitre 6 de les faire entrer deux par deux pour perpétuer chaque espèce. Mais au chapitre 7, Dieu ajoute une pensée profonde : des bêtes pures doivent entrer en plus grand nombre (sept de chaque espèce, selon un nombre parfait dans l’Écriture) en vue des sacrifices futurs (8. 20).

Nous ne sommes pas encore au temps du Lévitique, et pourtant quel enseignement a été donné dans le secret à ces hommes de foi des premiers jours : Abel savait que de son troupeau pouvait provenir une offrande convenable, en particulier les premiers-nés, que Dieu se réserverait. Noé savait quelles étaient les bêtes pures convenables pour le sacrifice. Moïse pourra dire au Pharaon : “Nos troupeaux aussi iront avec nous” Exode 10. 24-26. Il fera sortir d’Égypte les futures offrandes à l’Éternel. En période chrétienne, les sacrifices seront spirituels, mais pour être agréables à Dieu1 Pierre 2. 5, ils devront être le fruit pur de lèvres qui confessent son nomHébreux 13. 15.

L’Éternel ferma l’arche : verset 16

Tout ce qui devait entrer dans l’arche y a pris place pendant ce temps fatidique de sept jours. Puis Dieu prend soin de fermer la porte lui-même (verset 16) ; Noé était donc en parfaite sécurité, mais personne ne pouvait entrer après lui. Dans la parabole des dix vierges, il est écrit : “et la porte fut fermée” Matthieu 25. 10. Il y aura des cris désespérés derrière la porte ; celui qui l’aura tenue longtemps ouverte dans sa grâce et sa patience ne connaîtra plus personne au-delà de ce temps. Il est “celui qui ouvre et nul ne fermera”, mais aussi “celui qui ferme et nul n’ouvrira” Apocalypse 3. 7.

“Et le déluge vint”. La patience de Dieu attendait, mais il avait noté par devers lui l’année, le mois et le jour (verset 11). La patience de Dieu est longue mais sa colère est subite ; nous en avons nombre d’exemples dans la Parole :

• à l’image du déluge sur “l’ancien monde”, Dieu réserve aux faux docteurs et apostats une prompte destruction2 Pierre 2. 2, 3, 5 ;
• aux jours de LotLuc 17. 28, tout suit son train normal dans Sodome, quand le feu tombe du ciel ;
• à la venue du fils de l’homme en jugement, l’ordre dictatorial et satanique établi par la bête et le faux prophète fera dire aux hommes : “Paix et sûreté”. Mais l’éclair brillera soudainLuc 17. 24, et “une subite destruction viendra sur eux” 1 Thessaloniciens 5. 3.

Ainsi donc cette génération de Noé continuait à se corrompre, et pouvait dire en se persuadant : “Demain sera comme aujourd’hui, et encore bien supérieur” Ésaïe 56. 12. “Ils ne connurent rien”, dira le Seigneur lui-mêmeMatthieu 24. 38, 39, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche. Ainsi va le monde d’aujourd’hui ; il ne veut rien connaître. Mais nous qui sommes avertis de l’avenir de ce monde, rendons-nous un témoignage aussi clair que celui de Noé ?

Le déluge : versets 11, 12

Puis survient le cataclysme ; il est épouvantable et unique dans l’histoire de l’humanité. Dieu a tous les éléments dans sa main. Il se glorifie même dans le jugement ; et il l’exerce au-delà de ce qui semble possible à l’homme… C’est là sa souveraineté absolue en face des vases insignifiants que nous sommesRomains 9. 21-23.

En ce temps-là donc, les fontaines du grand abîme (ou océan en hébreu) se rompirent, et une pluie diluvienne venant des cieux tomba en trombe sur la terre durant quarante jours, détruisant toutes les œuvres des hommes. Quelques-uns ont pu jeter un regard désespéré vers le vaisseau du salut qui s’éloignait : trop tard, éternellement trop tard, ils avaient “laissé passer le temps”.