“Noé était un homme juste”. Au milieu de cette génération corrompue et violente, un homme fait briller la justice de Dieu. Nous vivons aussi au milieu d’une “génération tortue et perverse” ; reluisons-nous comme des luminaires, présentant la parole de viePhilippiens 2. 15 ? Noé lui, peut être un prédicateur de justice parce qu’il est juste ; il est cependant justifié par sa foi, car il a besoin de la grâce de Dieu comme nous-mêmes (verset 8).
Le sentier de justice et de perfection qu’il suit, montre au plus haut degré la beauté de la marche d’un croyant avec Dieu, dans une constante et intime communion. Noé est en cela un témoin exceptionnel comme Hénoc. Alors que le mal va grandissant autour de lui, alors que les autres patriarches, ses compagnons de route, sont l’un après l’autre repris par Dieu, il reste seul témoin de la foi au moment du déluge.
La crainte de Dieu habite son cœurHébreux 11. 7, et il devient le dépositaire du secret divin (verset 13). C’est par la foi qu’il est divinement averti des choses qui ne se voient pas encore. La foi pénètre dans le domaine des choses invisibles, et le croyant y conforme sa marche et son activité.
Noé “condamne le monde” en construisant son arche. Quel est donc ce monde ? Ses caractères sont variés :
Noé voit le monde tel qu’il est, tel que Dieu le lui a décrit ; il sait qu’il n’est pas là pour l’améliorer, mais pour l’avertir, et pour ouvrir à ceux qui le veulent bien, la porte de l’arche. Noé ne sait sans doute pas combien de temps durera sa prédication. Elle sera longue, mais inlassable. Et plus la construction avance, plus il doit sans doute se faire pressant, et plus il doit être affligé en constatant que sa prédication reste inutile.
Notre Seigneur aussi devra reconnaître : “J’ai travaillé en vain… toutefois mon œuvre est par devers mon Dieu” Ésaïe 49. 4. De même, le croyant pourrait être découragé au cours d’un service et d’un témoignage sans résultat apparent, mais l’apôtre Paul prononce cette parole réconfortante : “abondant toujours dans l’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail n’est pas vain dans le Seigneur” 1 Corinthiens 15. 58.
Noé, “par cette arche, condamna le monde”. Lorsqu’il l’enduit de poix, il témoigne que la “dernière heure” est arrivée : la justice de Dieu ne sera plus offerte en grâce, mais consommée en jugement. Nous sommes nous-mêmes avertis des “choses qui doivent arriver bientôt” Apocalypse 1. 1 ; 22. 6. Montrons-nous à ce monde incrédule que nous avons bien bâti une arche pour la conservation de notre maison, en la préservant des influences dangereuses du dehors ? La figure de ce monde passe1 Corinthiens 7. 29-31 et d’un instant à l’autre nous allons partir vers un monde nouveau. Sommes-nous prêts ? Poursuivre et même tolérer ce qui est du monde, c’est l’approuver et non le condamner : en esprit c’est être hors de l’arche.
La construction de l’arche est donc la preuve de la foi de Noé. C’est aussi son témoignage, la substance de sa prédication. C’est enfin l’épreuve de sa foi : elle doit être construite selon le modèle décrit par Dieu, comme plus tard le tabernacle (image des choses qui sont dans les cieux), devra être édifié selon le modèle montré sur la montagne.
L’arche présente en figure ce qui est nécessaire pour la conservation de la maison de Noé, comme aussi de toutes les espèces animales. De même Dieu, par la valeur de la mort de Christ, pourra conduire au-delà des jugements apocalyptiques, tout ce qui exprimera sa louange sur une terre renouveléeApocalypse 5. 13 ; 7. 9, 10. Toutefois le mal doit être jugé avant que le repos ne soit introduit.
L’arche est très vaste. Le salut aussi est offert à quiconque croit ; la propitiation est “envers tous”. L’enduit de poix qui protège totalement des eaux de la mort est aussi dans le même terme hébreu : ce qui couvre, le propitiatoire. Les croyants sont mis à l’abri par la mort de Christ, “lequel Dieu a présenté pour propitiatoire, par la foi en son sang” Romains 3. 25.
Il n’y a point de fenêtre latérale à l’arche, mais un “jour” vers le haut. Les yeux de Noé ne regarderont pas du côté de la destruction mais du côté de l’espérance, dont il sera momentanément “prisonnier” Zacharie 9. 12. Dieu s’est engagé avec lui dans une alliance sûre et ferme (verset 18) pour l’amener en grâce du lieu de la corruption au lieu du repos. La foi de Noé a saisi cela ; aussi veut-il détacher sa famille du monde d’alors, et la préserver pour un autre monde. Christ le veut aussi pour les siens, car “nous sommes sa maison” Hébreux 3. 6. L’arche est symboliquement le lieu que Christ a préparé pour la conservation de sa maison. Les provisions sont là (verset 21) en abondance : Christ est lui-même le pain de vie, la nourriture de la foi. Il est aussi “Jésus notre espérance” 1 Timothée 1. 1.