À partir du chapitre 31, nous avons les dernières paroles de Moïse. Conscient que son âge a déjà outrepassé amplement les années qu’il mentionne dans sa prière du Psaume 90, il peut dire : “Je ne puis plus sortir et entrer” (verset 2). Cet homme de Dieu arrive à la fin de sa carrière et de son service. Il sait qu’il ne pourra pas passer le Jourdain, car l’Éternel le lui a dit, mais en toute sérénité il peut dire au peuple : “L’Éternel, ton Dieu, lui-même va passer devant toi… Josué, lui, va passer devant toi” (verset 3). Le futur conducteur du peuple avait été désigné par l’Éternel en réponse à la prière de Moïse qui ne voulait pas qu’Israël soit comme un troupeau sans bergerNombres 27. 17. Tout est donc prêt, il ne faut plus que la foi et le courage de chacun, comme le leur répète Moïse (verset 6). Affronter les ennemis et les détruire n’est pas peu de chose, mais l’Éternel assure Israël de sa présence.
Moïse rappelle au peuple que l’Éternel a choisi Josué pour introduire Israël dans le pays de la promesse. Il donne une confirmation de ce choix en fortifiant Josué devant tous par de fermes encouragements. L’Éternel lui-même le fera plus tard, au début de la conquête du pays, en des termes semblablesJosué 1. 5-9. La promesse de la présence de l’Éternel lui est assurée, vrai fondement de confiance et de force.
Quel autre fondement pouvons-nous avoir pour affermir notre foi, sinon la promesse du Seigneur : “Je suis avec vous tous les jours” Matthieu 28. 20 ? La force vient de lui seul, mais il nous appartient d’y avoir recours en tout temps : “Fortifiez-vous dans le Seigneur et dans la puissance de sa force” Éphésiens 6. 10. Il nous fournit une armure complète, et c’est à nous de la revêtir.
Moïse et Josué sont deux types de Christ. Le premier termine sa vie avec le témoignage d’avoir été fidèle et d’avoir délivré Israël de la servitude, mais il est le représentant du système légal qui ne peut introduire personne dans la bénédiction. Le second va conduire le peuple à la victoire et à la possession de l’héritage, comme Christ ressuscité nous conduit à sa suite jusque dans les lieux célestesÉphésiens 2. 5, 6.
Cette loi, probablement le livre du Deutéronome, était confiée aux sacrificateurs qui portaient l’arche et aux anciens du peuple (verset 9). La lecture devait en être faite à tout le peuple à une occasion particulière, tous les sept ans, à la fête des tabernacles. Hommes, femmes, enfants et même l’étranger, tous devaient entendre cette lecture, “afin qu’ils apprennent, et qu’ils craignent l’Éternel” (verset 12). La mention de l’année de relâche et de la fête des tabernacles souligne la bonté de Dieu envers Israël et la plénitude des bénédictions dans le pays donné par Dieu1.
La lecture de la Parole est fondamentale pour la vie du croyant. Elle occupe une place prééminente dans les réunions d’assemblée. Dieu a accordé des dons à son Église dans le but de faire comprendre cette Parole et de l’appliquer aux besoins des croyants.
La tente d’assignation (nom donné au tabernacle, signifiant aussi tente de la rencontre) est mentionnée ici pour la seule fois dans ce livre. L’Éternel y convoque Moïse et Josué, et sa gloire apparaît dans la colonne de nuée pour leur révéler le comportement futur du peuple (versets 16-18). Dieu devra lui cacher sa face et le punir, car après avoir été abondamment rassasié il oubliera l’Éternel pour se tourner vers d’autres dieux.
Un cantique doit être écrit et mis dans la bouche du peuple pour servir de témoignage contre lui-même (versets 19, 21). Il est aussitôt enseigné aux fils d’Israël (verset 22).
Moïse ne se faisait aucune illusion quant à la conduite future du peuple (verset 27), mais combien il a dû en souffrir ! Après avoir fait déposer cette loi à côté de l’arche de l’alliance, Moïse transmet fidèlement aux responsables du peuple les révélations reçues de Dieu. Il souligne le sérieux de la parole de Dieu en faisant appel aux cieux et à la terre (verset 28). Qu’est-ce à dire, sinon que les puissances angéliques aussi bien que le monde entier sont des spectateurs de la manière dont se conduit le peuple de Dieu ?
Un autre serviteur fidèle, l’apôtre Paul, est aussi conduit par l’Esprit Saint à déclarer avec douleur ce qui arrivera à l’Église après sa mort. “Je sais qu’après mon départ il entrera parmi vous des loups redoutables qui n’épargneront pas le troupeau ; et il se lèvera d’entre vous-mêmes des hommes qui annonceront des doctrines perverses”, mais il peut ajouter : “Je vous recommande à Dieu et à la parole de sa grâce” Actes 20. 29-32.
Les circonstances d’Israël sont un avertissement pour nous aujourd’hui1 Corinthiens 10. 11. Lorsque nous jouissons d’une période favorable, nous courons le risque d’oublier que tout nous vient de la grâce de Dieu. Aucune bénédiction n’est méritée, mais Dieu s’attend à la reconnaissance des siens et à leur attachement à sa Parole. Ayant d’une part l’intercession de Christ pour nous secourir et d’autre part l’exercice de la discipline paternelle pour nous éduquer, nous pouvons compter sur la grâce divine qui nous accompagne tous les jours.