Moïse rappelle une fois encore sa fervente supplication à Dieu pour pouvoir passer le Jourdain et voir ce bon pays (verset 25). Dieu est grand et puissant, faisant des œuvres extraordinaires, et Moïse en avait été le témoin jusque-là ; il désirait encore l’être dans le pays. L’Éternel ne pourrait-il pas accéder à la requête de son serviteur en lui accordant la faveur demandée ? L’Éternel lui avait répondu : “Ne me parle plus de cette affaire” (verset 26). Il ne servait à rien d’insister davantage.
À Mériba, durant la traversée du désert, alors que Dieu avait ordonné de “parler au rocher” pour en faire sortir de l’eau, Moïse et Aaron l’avaient frappé deux fois avec la verge de Moïse. Ils avaient même dit au peuple : “Écoutez, rebelles ! Vous ferons-nous sortir de l’eau de ce rocher ?” Nombres 20. 10 Ainsi ils avaient désobéi et n’avaient pas donné gloire au saint nom de l’Éternel vis-à-vis des fils d’Israël. Mais le Dieu juste est aussi un Dieu de grâce : Moïse, au sommet du mont Pisga, pourra contempler de ses propres yeux le pays promis (34. 1-4).
Moïse ne craint pas de citer cet épisode qui, certainement, ne lui fait pas honneur. Il est un humble serviteur de Dieu qui accepte la sentence prononcée contre lui. C’est alors qu’il fortifie et encourage Josué qui, lui, entrera en Canaan à la tête des armées d’Israël (versets 21, 22, 28). Transmettre ainsi à son successeur un privilège qui lui était refusé par Dieu, démontre l’obéissance et l’humilité de Moïse ainsi que son amour pour son peuple, d’autant plus que celui-ci était en grande partie responsable de la faute de son conducteur (verset 26).
Après la rétrospective des trois premiers chapitres, Moïse va maintenant souligner l’importance de l’obéissance à la loi divine. Il en rappellera ensuite la formulation, mais d’emblée il dit au peuple : “Écoute…” (verset 1). Le chapitre 4 est introduit par cette injonction qui sera répétée plus loin (13. 1). La parole de Dieu est complète, rien ne peut y être ajouté et rien ne doit en être ôté (verset 2). Agur, un sage parmi le peuple de Dieu, dit : “N’ajoute pas à ses paroles, de peur qu’il ne te reprenne, et que tu ne sois trouvé menteur” Proverbes 30. 6. Dieu ne clôt pas sa Parole sans qu’un semblable avertissement soit répété, avec menace, pour quiconque ajoute ou retranche quelque chose des paroles du saint LivreApocalypse 22. 18, 19.
Nos explications doivent toujours avoir l’appui de toute la Parole, de façon sûre, équilibrée et sans équivoque, sans forcer le texte non plus. Il est très facile de faire dire à l’Écriture ce qu’elle ne dit pas ou de mettre au second plan les enseignements importants quand ils ne cadrent pas avec ce que nous voulons soutenir.
Moïse rappelle l’affaire de Baal-PéorNombres 25. 1-5 survenue peu de temps auparavant. Ce jour-là, le peuple avait oublié les commandements de l’Éternel, s’était uni aux filles de Moab et était tombé dans l’idolâtrie. Aussi le jugement de Dieu était-il tombé inexorablement sur les infidèles ; ils avaient été détruits. Ceux qui, par contre, étaient demeurés attachés à l’Éternel, étaient tous restés en vie (verset 4). Cet épisode montre la perfection du jugement divin, dans sa sévérité et dans sa bontéRomains 11. 22 : la désobéissance entraîne une discipline fâcheuse ; le ferme attachement du cœur à la Parole conduit à la bénédiction.
En tout temps, celui qui écoute et garde la parole de Dieu est caractérisé par la sagesse et l’intelligenceProverbes 2. 1-6. Il devait en être ainsi pour Israël, cette grande nation qui avait Dieu près d’elle, la seule qui avait une loi juste, donnée par Dieu (versets 6-8). Les autres nations elles-mêmes devaient pouvoir le constater.
Par trois fois, Israël est appelé “la grande nation” (versets 6, 7, 8). C’était l’objectif de Dieu, selon la promesse faite à AbrahamGenèse 22. 17. Il sera pleinement atteint pendant le règne de Christ. Lors de l’entrée dans le pays, la “grandeur” de la nation devait être d’ordre moral, dans l’obéissance aux commandements de l’Éternel ; la sagesse de Dieu était ainsi manifestée par son peuple. Cela aurait été un témoignage rendu au seul vrai Dieu, témoignage qui aurait rayonné jusqu’au bout de la terreÉsaïe 43. 11, 12.
Chaque Israélite devait graver dans sa mémoire les choses vues à Horeb, la montagne en feu. Chacun devait ensuite inscrire dans son cœur les commandements divins et les transmettre d’une génération à l’autre (verset 9). Tel était l’ordre édicté par la sagesse divine.
“L’Éternel donne la sagesse” Proverbes 2. 6, par la Parole appliquée à nos cœurs par l’Esprit Saint. Les ennemis d’Étienne ne pouvaient pas résister à la sagesse et à l’Esprit par lequel il parlaitActes 6. 10. Ainsi en est-il d’un croyant qui est animé de l’Esprit de Dieu1 Corinthiens 2. 12-16.