Moïse encourage le peuple et l’exhorte à mettre son entière confiance en Dieu qui l’avait fait sortir d’Égypte pour l’introduire en Canaan. Pourrait-il l’abandonner maintenant, au moment crucial de la conquête ?
Les ennemis ne prévaudront pas, même s’ils sont en plus grand nombre, mais il faut la foi. Au moment d’engager la bataille, le sacrificateur avait le devoir de renouveler l’exhortation au calme et au courage. “Ne craignez point, ne soyez point alarmés… car l’Éternel, votre Dieu, marche avec vous, pour combattre pour vous” (versets 3, 4). Que de fois n’a-t-il pas délivré son peuple en combattant pour lui ! Le prophète Jérémie pouvait dire : “… mais l’Éternel est avec moi comme un homme puissant” Jérémie 20. 11.
Notre Père pourrait-il abandonner ses enfants qu’il a rachetés au prix du sang de son propre Fils ? Jésus Christ qui nous aime ne fera-t-il pas de nous des vainqueurs si nous lui sommes fidèlesRomains 8. 35-37 ?
Il est très important de s’encourager l’un l’autre dans les moments difficiles. “Nous vous exhortons, frères… consolez ceux qui sont découragés, venez en aide aux faibles” 1 Thessaloniciens 5. 14. Le Seigneur l’a souvent fait avec ses disciples : “Ayez bon courage, c’est moi, n’ayez point de peur” Matthieu 14. 27.
Nul n’aurait été capable d’encourager le Seigneur, mais en Gethsémané, dans l’angoisse du combat, “un ange du ciel lui apparut, le fortifiant” Luc 22. 43.
S’il appartenait au sacrificateur d’encourager le peuple, c’était ensuite aux magistrats d’opérer la sélection nécessaire pour que rien n’entrave le combat. Notons l’ordre divin : d’abord le sacrificateur, expression de la grâce divine qui encourage ; ensuite les magistrats qui présentent le côté de la responsabilité. Ce sont deux aspects du service de notre Seigneur : il est notre souverain sacrificateur, mais il juge aussi son Église et les individus qui la composentApocalypse 2, 3.
Celui qui avait bâti une maison sans l’avoir encore habitée, celui qui avait planté une vigne sans en avoir mangé le fruit, celui qui s’était fiancé sans avoir encore pris la femme qu’il aimait, tous ceux-là étaient exemptés d’aller à la guerre (versets 5-8). Pour quel motif ? “De peur qu’il ne meure dans la bataille”. Si la victoire était assurée, il n’en était pas ainsi de la sécurité de tous. Dans cette disposition de la loi, il y a une grande délicatesse de la part de Dieu, qui tient compte des sentiments de l’âme humaine et de ses aspirations les plus profondes.
Les peureux aussi devaient s’en retourner à la maison (verset 8), pour éviter que leur peur ne se transmette à leurs frères. Le découragement est très contagieux, Satan le sait et en profite. Un chrétien qui partout ne voit que destruction et ruine ne remarquera pas l’œuvre de Dieu et ne s’impliquera pas avec joie dans un service pour le Seigneur. Sa vision pessimiste aura un effet destructeur pour le témoignage au sein de la collectivité.
La maison, les champs, la jeune épouse constituaient des motifs momentanément valables pour ne pas aller à la guerre. Ces raisons ne permettent pas de refuser l’offre de grâce de Dieu, comme nous le voyons dans la parabole du grand souperLuc 14. 18-20. Dans le service pour le Seigneur, nous risquons aussi de nous laisser freiner par les soucis, l’activité ou même des affections légitimes.
Les guerres d’Israël étaient des guerres de conquête. Des villes très éloignées pouvaient être attaquées.
Elles étaient d’abord invitées à la paix ; si les habitants l’acceptaient, ils devenaient tributaires d’Israël, comme ce fut souvent le cas dans l’histoire de David ; sinon, les hommes seuls étaient tués, les femmes et les enfants étaient pris comme esclaves et tout le butin de la ville était pillé (versets 10-14).
Il y a des choses du monde qu’il est légitime de posséder ; Dieu nous permet d’en jouir, mais nous devons en user avec sagesse et sobriété : “Toutes choses me sont permises, mais je ne me laisserai, moi, asservir par aucune” 1 Corinthiens 6. 12. Il y en a d’autres, au contraire, que nous devons absolument fuir1 Corinthiens 6. 18, car elles nous amèneraient à pécher contre Dieu, nous priveraient de sa communion et de la jouissance du salut. Ces dernières choses sont figurées par les villes des peuples situées au milieu du territoire donné en héritage à Israël. Elles devaient être rasées et rien de ce qui respire ne devait être laissé en vie (verset 16). Nous avons déjà considéré au chapitre 18 les raisons de ces destructions totales. Elles sont encore rappelées ici : “Afin qu’ils ne vous enseignent pas à faire selon toutes leurs abominations qu’ils ont faites à leurs dieux” (verset 18).
Emploierait-on les troncs des arbres fruitiers à la construction d’ouvrages pour assiéger les villes quand les arbres des forêts pouvaient être utilisés ? Dieu met en garde Israël contre le saccage, la politique de la terre brûlée ; il ne veut pas le gaspillage des biens qu’il nous accorde.
Le fruit d’un arbre représente une bénédiction de Dieu. Ne la méprisons pas. Il y a des chrétiens qui, par une rigueur excessive, presque fanatique, se privent volontairement de choses que le Seigneur accorde pour le bien des siens. Ils se soumettent à des renoncements et à des sacrifices immodérés avec l’idée de vaincre ainsi les tentations de la chair et de mieux lutter contre l’esprit du monde. Inconsciemment, ils donnent satisfaction à la chairColossiens 2. 20-23. Dieu invite au bon sens et à un juste équilibre.