Moïse donne maintenant les instructions relatives aux jours solennels de l’Éternel. Ici, il n’y en a que trois parmi les sept mentionnés en Lévitique 23, ce sont donc les plus importants. Le Deutéronome seul parle du lieu où ces fêtes devaient être célébrées. Cela imprime un caractère collectif aux instructions données, le peuple étant vu en possession de son héritage en Canaan. Les applications pour nous dépassent aussi l’aspect individuel, car Dieu désire voir les siens rassemblés pour se souvenir de lui et se réjouir en sa présence.
L’année religieuse hébraïque débutait par la Pâque1. Elle était célébrée le premier mois en souvenir de la libération de l’esclavage en Égypte. L’accent est mis sur le lieu où cette fête devait être célébrée, non pas chacun chez soi, mais au lieu que Dieu choisirait (versets 2, 6, 7). Belle figure du fait que notre conversion et notre relation avec Christ ont eu leur point de départ dans la présence de Dieu, dans une proximité directe avec lui, avec ses saintes exigences, avec sa justice qui doit punir le péché et sa grâce prête à pardonner. Si l’homme ne se place pas humblement devant Dieu dans la pleine conscience de son propre péché et de la souveraine grandeur de Dieu, accepter Christ ne sera pour lui qu’une démarche intellectuelle sans vraie implication et sans résultat pour le salut de son âme.
La Pâque représente la mort du Seigneur sur la croix (le sacrifice de l’agneau) et la totale absence de péché dans sa nature (les pains sans levain). Pour nous chrétiens, elle représente le moment où nous avons cru au sacrifice de Christ pour notre salut et la nécessité d’ôter le péché de notre vie.
Dans le livre de l’Exode, la Pâque a lieu en Égypte, le jour où Israël sort de ce pays (versets 1, 3, 6) ; dans le livre des Nombres, le peuple est dans le désert ; ici, le peuple est considéré en Canaan. Sous quelque aspect que nous envisagions la célébration du mémorial de la mort de Jésus, nous nous reportons au moment où notre Sauveur a accompli l’œuvre de notre salut. L’Israélite devait célébrer la Pâque le soir, au coucher du soleil, au moment de sa sortie d’Égypte (verset 6). C’était un moment émouvant comme l’est pour nous le souvenir de la mort du Seigneur, fondement de notre délivrance.
Le levain, qui est une figure du péché, devait être banni pendant sept jours (verset 4). Le pain ne devait pas en contenir, et il est défini comme “un pain d’affliction” (verset 3) parce que, comme les herbes amères qui accompagnaient le repas, il rappelle notre indignité et le prix payé par le Seigneur pour l’expiation de nos péchés. Les sept jours où le levain devait être ôté des maisons (verset 3) représentent la vie du croyant qui, après sa conversion, est appelé à une vraie consécration à Christ : “Notre pâque, Christ, a été sacrifiée : c’est pourquoi célébrons la fête, non avec du vieux levain… mais avec des pains sans levain de sincérité et de vérité” 1 Corinthiens 5. 7, 8.
Sept semaines, ou cinquante jours après la fête des prémices (verset 9), il y avait la fête de Pentecôte2, appelée aussi la fête des semainesExode 34. 22 ; Lévitique 23. 15 ; Nombres 28. 26. Les ordonnances qui s’y rattachaient sont peu détaillées dans le Deutéronome. Quatre points sont mis en évidence :
A la différence de la Pâque, l’offrande est volontaire, plus ou moins abondante, selon les bénédictions reçues de l’Éternel (verset 10). Ce que nous offrons au Seigneur est proportionné à la jouissance des fruits de l’œuvre de Dieu en nous et de la place que nous laissons à l’action de l’Esprit dans notre vie. Cette fête est un type de la formation de l’Église lors de la descente du Saint Esprit. Des bénédictions découlent du don de l’Esprit qui nous permet de comprendre les choses de Dieu1 Corinthiens 2. 12, nous entretient du SeigneurJean 16. 13, 14, nous aide pour la prièreRomains 8. 26, 27. L’Esprit Saint donne l’énergie pour tous les actes de notre vie chrétienne, le secours et la puissance pour tout service.
Il y a beaucoup de joie pour toute la famille de Dieu (verset 11) :
C’était la septième et dernière fête de l’année. Elle durait sept jours, un temps complet. Un huitième jour y était ajouté, non mentionné iciLévitique 23. 36, qui est appelé “la grande journée de la fête” Jean 7. 37.
Les moissons et les vendanges étaient terminées ; une période de repos commençait, avec la jouissance des fruits recueillis (verset 13), selon la promesse de l’Éternel : “Car l’Éternel, ton Dieu, te bénira dans toute ta récolte et dans tout l’ouvrage de tes mains” (verset 15). Cette fête ne pouvait être célébrée qu’en Canaan, parce que là seulement le but de Dieu serait atteint, le peuple serait entré dans son héritage et en jouirait. Une pleine joie en découlerait (versets 14, 15), joie complète, totale, comme est la joie de Dieu qui contemple les résultats définitifs de ses plans de grâceÉsaïe 65. 18, 19 ; Sophonie 3. 17.
La fête des tabernacles représente pour Israël le règne futur du Messie. Elle figure pour nous le repos de l’âme goûté sur la terre, dans l’attente de la maison du PèreJean 14. 2, 3.
Les trois fêtes mentionnées dans ce chapitre étaient des convocations obligatoires pour tout Israélite mâle, lequel, en se présentant devant l’Éternel, devait apporter une offrande : “On ne paraîtra pas devant l’Éternel à vide” (verset 16) Exode 23. 15. Aujourd’hui, nous n’avons pas à apporter des offrandes d’animaux, mais des sacrifices spirituels ; nous offrons à notre Dieu et Père, dans la présence du Seigneur, un sacrifice de louangesHébreux 13. 15, l’adoration en esprit et en véritéJean 4. 24.
A la Pâque est intimement liée la fête des pains sans levain. Les trois “fêtes à l’Éternel” auxquelles tout homme en Israël devait participer sont :